Comprendre l’accord de Paris sur le Climat
L’Accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant signé lors de la COP 21, le 12 décembre 2015. Il a été adopté par 194 Parties (193 pays plus l’Union Européenne), et est entré en vigueur en novembre 2016 après avoir été ratifié par au moins 55 pays représentant au moins 55% du volume mondial d’émissions de gaz à effet.
L’objectif de l’Accord de Paris est de coordonner les efforts déployés à l’échelle mondiale dans le cadre de l’adaptation et de la lutte contre le réchauffement climatique. Il fixe un objectif d’une hausse maximale des températures de 2°C à horizon 2100. Plus concrètement, quel est son contenu ? Quelles mesures en ont découlé ? On vous dit tout !
L’Accord de Paris : lutter contre le réchauffement climatique
Multiplication des événements climatiques extrêmes comme les incendies, les ouragans, les inondations ou encore les canicules, augmentation du nombre de réfugiés climatiques, … l’Accord de Paris a vu le jour dans un contexte d’urgence climatique mondiale.
Il apporte une réponse à la nécessité de se fixer des objectifs communs de lutte contre le changement climatique. Pour rappel, on considère le réchauffement climatique comme un phénomène de hausse des températures mondiales. Il est dû à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Hausse des températures : où en est-on ?
L’augmentation des températures est notable. En effet, d’après Météo France : « Au XXe siècle, la température moyenne du globe a augmenté d’environ 0,6° C et celle de la France métropolitaine de plus de 1° C ». Et avec une hausse du mercure, certaines zones pourraient devenir invivables.
Selon les Échos, 3,5 milliards de personnes pourraient être victimes de conditions climatiques invivables dans 50 ans, si l’on ne limite pas le réchauffement climatique.
Quels sont les objectifs de l’accord de Paris ?
L’accord de Paris fixe pour objectif de limiter le réchauffement à 2°C maximum à horizon 2100, (et si possible 1,5°C par rapport au niveau préindustriel). Cela passera notamment par une coordination des efforts mondiaux et par :
👉 La volonté d’atteindre la neutralité carbone via la réduction des émissions de GES, mais aussi la compensation carbone ;
👉 La préservation des puits et réservoirs de carbone comme les forêts et les océans ;
👉 Le renforcement de la coopération volontaire entre les pays sur les problématiques environnementales ;
👉 L’éducation aux changements climatiques, afin que chacun, à son échelle, puisse agir contre le réchauffement climatique.
Pour observer les progrès réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris, un bilan global mondial aura lieu en 2023, puis tous les 5 ans. Il permettra d’analyser et d’adapter les mesures de lutte contre les changements climatiques.
Comment respecter les engagements de l’Accord de Paris pour le climat ?
L’Accord de Paris vise donc à encadrer la hausse des températures. Il fixe un seuil de hausse à 2°C maximum à 2100, à la fin du siècle. Et si possible 1,5°C. 2100 ? C’est loin ! Pas tant ça et c’est pourquoi, il faut agir maintenant. Après tout, comme disait Antoine de Saint-Exupéry, « L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre. »
Comment permettre le respect de l’accord de Paris ? Comment mettre en ordre la lutte contre le réchauffement climatique ? En prenant des mesures concrètes ! Et pour cela, chaque pays est amené à prendre des mesures qui lui sont propres. On appelle cela les contributions nationales déterminées (NDC). Comme l’explique l’Organisation des Nations Unis pour le Climat « L’Accord de Paris demande que chaque pays décrive et communique ses actions climatiques pour l’après-2020, actions qui sont appelées « CDN ». »
Via le Pacte vert, l’Union Européenne, s’est fixé pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’au moins 55% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Pour diminuer nos rejets de GES, il faut encore en connaître les causes. Selon le Parlement Européen, ce sont « les activités humaines telles que l’utilisation de combustibles fossiles, la déforestation et l’agriculture » qui causent cette pollution.
Développer les énergies renouvelables
80% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE sont liées à notre consommation énergétique. C’est donc le premier levier d’action sur lequel nous pouvons appuyer pour réduire nos émissions de CO2.
En France, la loi de transition énergétique de 2015 entend faire passer à 32% la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité de l’Hexagone. En 2019, selon les données de RTE, le transporteur d’électricité en France, les énergies renouvelables représentaient 21,5% de notre mix énergétique.
Cela nous permettra de respecter les engagements pris lors de l’Accord de Paris. Pour les citoyen.nes, la transition énergétique est aussi l’opportunité de faire des économies sur leur facture d’électricité et de gaz. Comment ? Par deux actions conjointes :
👉 Le choix d’un fournisseur d’énergie verte. En effet, bien souvent les offres d’électricité verte et de biogaz sont moins chères que les tarifs réglementés de vente de l’électricité et du gaz. Ce sont donc tant des offres écologiques qu’économiques ! Pas mal, non ? 😉
👉 Produire sa propre électricité via l’autoconsommation. L’autoconsommation, cela consiste à installer des panneaux solaires sur le toit de votre maison. Le rayonnement solaire permet d’activer les cellules photovoltaïques et de générer de l’électricité. Ainsi, vous évitez d’en acheter au réseau.
Enfin, le développement des énergies renouvelables doit s’accompagner d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. Ils représentent 20% des émissions de GES de l’Hexagone. Pour cela, pas de secret ! Il faut renforcer l’isolation. Les ménages peuvent aussi y gagner. Les kWh qui ne sont pas consommés sont toujours les moins chers. 😉
N’hésitez pas à vous appuyer sur nos guides “Les bons réflexes pour isoler son logement durablement” et “Chauffer son logement : les bons réflexes à adopter !”.
Lutter contre la déforestation
D’après la WWF, « 20% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines proviennent de la dégradation des forêts ». En effet, les forêts sont des puits de carbone. Elles jouent un rôle de régulation. C’est la raison pour laquelle, pour respecter l’Accord de Paris, nous devons les protéger.
Protéger les forêts, ça n’est pas bien dur au quotidien. Il suffit de commencer par minimiser sa consommation d’huile de palme. L’huile de palme est l’une des premières causes de la déforestation. On retrouve cette huile dans la plupart des produits industriels et transformés (pâtes à tartiner, biscuits chocolatés, produits surgelés, etc.). En général, les produits de grandes consommations sont d’ailleurs un peu traitres. Ils ne parlent pas d’huile de palme, mais « d’huile végétale ».
Manger moins de viande et consommer moins de produits en cuir peut être également une bonne option. En effet, notamment en Amérique Latine, des pans entiers de forêts sont rasés pour y installer du bétail ou des cultures destinées à l’alimentation animale. Comme alternative, on se tourne donc vers des chaussures en cuir végane. Côté cuisine, on passe aux protéines végétales. Vous n’imaginez pas le nombre de plats délicieux qu’on peut faire avec des lentilles. 😉
Enfin, on se tourne vers des objets en bois ou du papier recyclés ou issus de forêts françaises gérées durablement. Ainsi, on évite aussi le transport du bois par avion, camion ou cargo qui génère lui aussi du CO2.
Une agriculture plus verte
D’après l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) « L’agriculture contribue à une large part des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui sont à l’origine du changement climatique – à hauteur de 17%, directement à travers les activités agricoles, auxquels s’ajoutent 7-14% à mettre au compte des changements d’affectation des terres. »
Pourquoi ? Parce que l’agriculture utilise notamment des engrais azotés. Ces derniers émettent du protoxyde d’azote (N2O), un gaz à effet de serre qui contribue fortement au réchauffement climatique. En effet, une tonne de protoxyde d’azote équivaut à 298 tonnes de dioxyde de carbone (CO2).
Voilà une situation qui tourne au vinaigre ! Alors pour s’en sortir, quelle solution ? Faire comme Nietzsche qui disait « j’adresse un pot de confiture pour me débarrasser d’une histoire qui tourne au vinaigre ». On remplace l’aigreur des fraises « pesticidés » par la douceur sucrée des fraises bio.Car dans le cas présent, notre pot de confiture, ce n’est autre que l’agriculture biologique. Et oui, l’écologie, c’est simplement une nouvelle philosophie de vie ! 😉
L’agriculture biologique, c’est une agriculture qui n’utilise pas d’engrais, ni de pesticides chimiques. C’est mieux pour la planète et c’est aussi mieux pour votre corps. Les composantes chimiques que l’on retrouve dans les produits agricoles sont nocives. C’est ce que souligne le ministère des Solidarités et de la Santé « les pesticides étant destinés à détruire des organismes vivants, ils sont susceptibles d’avoir des effets sur la santé humaine et l’environnement. Leurs effets sanitaires peuvent être aigus (immédiats) ou chroniques (à long terme) ». Sur le court terme ou sur le long terme, ça n’apparaît pas réjouissant… Il est donc temps de se tourner vers des produits plus verts !
Mais manger bio, c’est plus cher ? Pas toujours. Il existe plein d’astuces pour ne pas voir son budget alimentation exploser tout en limitant l’impact carbone de son alimentation. Manger moins de viande, cultiver son potager, acheter en vrac, etc. Autant de petits gestes bons pour votre santé, votre portefeuille et la planète. Vous en voulez d’autres ? On vous dit tout dans notre article “Les actions pour réduire ses émissions de CO2”.
– 1,5°C : où en est-on aujourd’hui ?
Depuis que l’Accord de Paris a été ratifié et est entré en vigueur, le changement climatique s’est considérablement accéléré.
Selon le dernier rapport du GIEC, l’atteinte de l’objectif fixé par l’Accord de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle est aujourd’hui extrêmement incertaine, voire impossible selon certains rapporteurs du rapport. En cause selon eux, le non-respect des engagements des différents États pris à l’occasion de la ratification du traité notamment lié à l’absence de mécanismes coercitifs ou de sanctions.
Pour autant, il ne faut pas baisser les bras ! A l’échelle individuelle, chaque geste, chaque habitude adoptée pour réduire son empreinte carbone compte !
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