Grande muraille verte : la forêt pour lutter contre la pauvreté
La grande muraille verte ? Qu’est-ce que c’est ? Une nouvelle couleur pour la grande muraille de Chine ? Rien à voir ! La grande muraille verte, ce sont deux projets gigantesques de reforestation menés en Afrique et en Asie. En quoi consiste-t-il exactement ? On vous emmène sur les remparts arborés des grandes murailles vertes.
La grande muraille verte : qu’est-ce que c’est ?
La grande muraille verte est un projet visant à planter des arbres sur un tracé de 8 000 km entre le Sénégal et Djibouti. Ces milliers de km2 de forêt permettront de lutter contre le réchauffement climatique.
En effet, les arbres jouent le rôle de régulateur. Ils stockent le CO2 et libèrent de l’O2 au plus grand bonheur de la planète.
D’autre part, cela permettra de lutter contre la désertification des sols. À l’heure actuelle d’après la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) « environ 45% de la superficie des terres africaines sont touchées par la désertification ». Un phénomène qui met à mal l’agriculture locale et aggrave la problématique de la faim dans le monde. En effet, le désert avance et grignote les terres arables.
En reboisant, on recrée de l’humidité dans le sol et l’on régénère les terres. La grande muraille verte est donc un projet de lutte contre le réchauffement climatique et contre la pauvreté. Comme l’explique l’UNCCD « D’ici 2030, l’initiative de la Grande Muraille Verte vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres actuellement dégradées, à séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et à créer 10 millions d’emplois dans les zones rurales. »
Ou en est le projet de 2021 ?
Lancé en 2005, le projet avance très lentement. À l’heure actuelle, seuls quatre millions d’hectares ont été plantés. On est bien loin de l’objectif à atteindre : 100 millions d’hectares de forêts à horizon 2030.
Selon le rapport du 7 septembre 2020 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, les retards peuvent s’expliquer par différentes raisons :
👉 Les conflits et l’insécurité grandissante au Sahel ;
👉 Un soutien trop inconstant de la part des bailleurs de fonds.
Un si beau projet en retard, c’est bien dommage, on est d’accord ! Toutefois, il convient de rester optimiste. L’UNCCD souligne que « certains pays, dont l’Éthiopie, le Sénégal et le Niger, ont réalisé de grands progrès dans la restauration des terres, et les enseignements qui en découlent devraient être partagés avec les autres pays ».
D’autre part, le One Planet Summit, qui s’est tenu le 11 janvier 2021 pourrait relancer financièrement la Grande Muraille Verte. Sur son site le One Planet Summit fait savoir « Les différents partenaires de l’initiative se sont engagés à mobiliser près de 14 milliards d’euros (16.85 milliards USD) de financements internationaux dans les 11 pays concernés d’ici 2025 ». Ce budget devrait permettre de donner un coup d’accélérateur au projet.
Grande muraille verte : et en Chine ?
Si le projet de la grande muraille verte est souvent associé au continent africain, il existe un autre projet en Chine. Sur le sol chinois, il est d’ailleurs beaucoup plus ancien. En effet, la Grande Muraille verte de Chine a été lancée en 1978. Elle vise à lutter contre l’avancée du désert de Gobi.
L’objectif ? Planter 35 millions d’hectares de forêt sur 4 500 kilomètres de long et 550 kilomètres de large d’ici 2050. Pour engager les populations locales à participer, les autorités publiques les paient pour planter des arbres.
L’armée aussi a été mobilisée. En 2018, 60 000 soldats de l’Empire du Milieu ont été appelés afin de planter des arbres sur 84 000 km2 de terres arides.
Et le projet semble fonctionner ! D’après le gouvernement chinois, des milliers d’hectares de désert ont pu être stabilisés. Une bonne nouvelle quand on sait que l’avancée du désert amputait 260 000 d’hectares de terres cultivables par an.
Toutefois, ce projet fait face à des critiques. En effet, ce reboisement important n’empêche pas la Chine d’exploiter massivement ses forêts naturelles. D’après France Inter, « 98% des forêts chinoises sont surexploitées ».
En conclusion, les grandes murailles vertes sont essentielles, mais ne peuvent être les seuls éléments de lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique. Et chacun à son échelle peut agir contre le déboisement. Comment ? Par exemple, en limitant sa consommation d’huile de palme. Présente dans un grand nombre de produits alimentaires, elle contribue largement au changement climatique. Comme le rappelle Greenpeace « le secteur des plantations est la première cause de déforestation en Indonésie ». Ce n’est qu’un tout petit exemple ! Il existe d’autres milliers de petits gestes pour réduire son empreinte carbone. Ça vous intéresse ? On vous donne rendez-vous sur l’app Coach Carbone d’ekWateur !
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