La mobilisation inédite d’étudiants de grandes écoles d’ingénieurs contre le projet EACOP

En collaboration avec les étudiants du MBA RSE & Développement Durable de l’EFAP :
Sara MAUER, Marie SENTIER, Emma ACQUITTER, Myriam DJILANI-ALLALA



Nous sommes à Paris, le 24 avril 2023. Des étudiants occupent le devant de la scène pour dénoncer le projet EACOP, un oléoduc controversé destiné à acheminer le pétrole brut de l’Ouganda vers la côte tanzanienne pour l’exportation mondiale. Pourquoi cette mobilisation ? Victoria, Lucie et Luc, des écoles prestigieuses des Mines Paris, des Ponts, et de Science Po Paris, font partie de ces étudiants qui ont troqué leurs manuels de science pour les banderoles « Stop EACOP » et ont pris les rênes d’une mobilisation étudiante à grande échelle. Rencontre.

L’étincelle écologique : quand des étudiants se lèvent contre EACOP

Tout a débuté par une étincelle, une prise de conscience environnementale. Ces étudiants n’étaient peut-être pas des activistes aguerris, mais ils ont eu envie de se mobiliser, de s’opposer et d’agir contre les conséquences dévastatrices du projet EACOP sur notre planète. Lucie, par exemple, a été profondément marquée par des conférences qu’elle décrit comme « renversantes ». L’activisme, c’est peut-être comme apprendre à faire du vélo – une fois que vous avez appris, il est difficile de s’arrêter.

Le mouvement a été lancé par « Pour un réveil écologique », une initiative qui a réuni plusieurs écoles d’ingénieurs dans le but de sensibiliser le public au projet EACOP. Cependant, la première réunion s’est avérée plus théorique que pratique, laissant Victoria frustrée par le manque d’actions concrètes. Pour elle, il était temps de passer à l’action.

De l’école aux barricades

C’est ainsi que Victoria et Lucie ont décidé de coordonner un blocus impliquant les différentes écoles, en utilisant à la fois les réseaux sociaux et des moyens traditionnels tels que des banderoles et des tracts estampillés « Stop EACOP ». Leur objectif était de sensibiliser leurs camarades étudiants et de les mobiliser pour une manifestation lors de l’Assemblée Générale de Total, l’un des principaux financeurs du projet EACOP. (Voir leur vidéo ici)

Victoria, l’esprit moteur du groupe, avoue qu’au départ, elle n’avait aucune attente particulière. Elle a été agréablement surprise par l’ampleur de la mobilisation et le nombre d’écoles qui ont rallié leur cause. Qui aurait pensé qu’un groupe d’étudiants, sans expérience préalable en militantisme, aurait un tel impact ?

Le mouvement a pris une ampleur bien supérieure à ce que les étudiants auraient pu espérer. Des articles de presse mettant en avant les banderoles des étudiants ont commencé à circuler, et Victoria a même eu sa part de célébrité à la radio. Un véritable succès pour des novices en la matière.

La période de mobilisation a été une véritable montagne russe pour ces étudiants novices en militantisme. Ils ont dû faire preuve de réactivité et d’organisation pour mener à bien une telle opération. Lucie raconte que cette période a été intense, la stimulant comme jamais. Le moment qui l’a le plus marquée a été le déploiement des banderoles. Après des semaines de travail acharné, le résultat de leurs efforts était là, tangible et puissant. De son côté, Victoria garde en mémoire les retombées médiatiques. Leur mobilisation a fait la une des journaux et a suscité l’intérêt des médias, démontrant que l’action étudiante peut avoir un réel impact.

Alors, que pouvons-nous apprendre de ces étudiants héroïques ? Que l’écologie n’a pas besoin d’être l’apanage de professionnels chevronnés. Que la détermination peut déplacer des montagnes. C’est une leçon dont nous pouvons tous nous inspirer.

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