La transition écologique reste trop chère pour la plupart des Français…
Les voitures électriques et la rénovation de son logement restent hors de portée pour la plupart des Français, malgré les aides. Une analyse détaillée des finances des ménages révèle qu’il reste malheureusement des défis majeurs pour la transition écologique.
Acheter une voiture électrique ou investir dans la rénovation thermique de son logement a un coût qui reste dissuasif pour une majorité de Français malgré l’augmentation « significative » des aides, selon une étude de l’Institut de l’économie pour le climat I4CE, un think thank français.
Particularité de cette étude publiée jeudi 19 octobre en plein débat budgétaire au Parlement, elle analyse dans le détail la mécanique du budget des ménages. Quel est le reste à charge si on change de chaudière ou de fenêtres tout en isolant ? Quel est le temps de retour sur investissement si on s’achète une voiture électrique ? Quelles économies d’énergie ou de carburant peut-on attendre comparées aux mensualités de prêt si l’on s’endette ? Conclusion : « les conditions économiques ne sont pas réunies aujourd’hui pour que tous les ménages puissent investir », avec le risque que cela « génère un rejet des politiques de transition » et conduise « collectivement dans une impasse ».
Les effets de seuil complexifient les choix financiers
Ce constat sans appel n’est pas sans remède. Les auteurs, qui soulignent au passage que les freins à la transition énergétique ne sont pas uniquement pécuniaires, suggèrent au législateur des pistes de changement pour les onze programmes d’aide actuels, six pour la rénovation dont la TVA à 5,5% sur les travaux depuis 1999, cinq pour la mobilité électrique. L’argent public prend en charge 25% à 60% de l’investissement, selon les barèmes. De plus en plus indexées sur les revenus, ces aides sont « environ deux fois plus élevées pour les ménages modestes que pour les ménages aisés ». Des effets de seuil brouillent cependant la prise de décision pour une moitié de la population, ceux qui ne sont ni pauvres ni riches: « ils font varier les montants d’aide de plusieurs milliers d’euros », pointe l’étude. L’étude distingue trois catégories, les 30% de ménages « modestes » avec les revenus les plus bas, les 20% de ménages « aisés » avec les revenus les plus hauts, et les classes moyennes qui représentent la moitié de la population.Même avec un prêt à taux zéro, souligne l’institut, « le financement du reste à charge continue de se heurter à (la) capacité d’endettement » des ménages : il représente plus d’un an de revenus pour les classes moyennes, et 10 ans ou plus pour les ménages les plus modestes.
Voitures électriques : un investissement à long terme
Concernant les voitures, « lorsqu’on compare l’achat d’une citadine électrique standard neuve avec le fait de garder une vieille voiture essence, cet investissement ne se rentabilise sur 20 ans pour aucun ménage », relève l’étude.
Pourtant, il est important de rappeler que malgré les défis financiers, investir dans la rénovation de son logement et être attentif à sa consommation énergétique a des conséquences financières positives sur sa facture à long terme. En effet, l’isolation adéquate, le remplacement des systèmes de chauffage obsolètes et l’installation d’appareils électroménagers écoénergétiques peuvent réduire considérablement les dépenses mensuelles en énergie.
De plus, la conscientisation des habitudes de consommation, l’adoption de comportements éco-responsables, le suivi attentif de sa consommation notamment via des thermostats connectés contribuent à une diminution significative des coûts. Cette démarche proactive peut conduire à une réduction durable des factures énergétiques et à une empreinte carbone réduite, tout en contribuant à la préservation de l’environnement.
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