L’énergie de la houle sera-t-elle l’énergie de demain ?

Par Gaëlle Coudert , le 17 juillet 2023 — actu, Innovation, Transition Écologique - 4 minutes de lecture
Une ferme houlomotrice pourrait voir le jour au large du phare de Biarritz au Pays Basque, Crédit Patrick Tohier/PHOTOMOBIL/SIPA

Une ferme houlomotrice pourrait voir le jour au large du phare de Biarritz au Pays Basque, Crédit Patrick Tohier/PHOTOMOBIL/SIPA

Au Pays basque, les représentants de la Communauté d’Agglomération Pays Basque et de la région Nouvelle Aquitaine ont présenté, le 12 juillet 2023, des résultats d’études sur la faisabilité d’un projet de ferme houlomotrice au large de Biarritz, qui pourrait être construite dans les années à venir.

S’il est mené à son terme, le projet de ferme houlomotrice, à l’étude par la région et la Communauté d’Agglomération Pays Basque depuis déjà plusieurs années pourrait voir le jour d’ici 2030. L’énergie houlomotrice est une énergie marine qui utilise l’énergie physique contenue dans le mouvement des vagues. Cette énergie peut être convertie en électricité grâce à des technologies de conversion installées en mer. L’électricité produite est ensuite acheminée à terre via un câble sous-marin pour être injectée dans le réseau d’électricité.

Renforcer les énergies renouvelables

Les études présentées à Bayonne, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 12 juillet 2023, ont permis d’identifier une zone de 2 km2, à 7,5 km au large du phare de Biarritz et 60 à 70 mètres de profondeur sur laquelle les infrastructures pourront être mises en place et d’écarter certains risques. Ainsi, d’après la Communauté d’Agglomération, « le site retenu n’est pas situé en zone Natura 2000, ni au sein d’un parc protégé ou dans les couloirs de migration des cétacés et mammifères marins, il n’impactera pas la faune marine ». Cependant, quelques incertitudes demeurent. Des incertitudes quant à la position de l’État face à cette nouvelle forme d’énergie, qui n’est pas encore reconnue comme une énergie renouvelable ou encore la technologie exacte qui sera utilisée. L’objectif des années à venir pour les collectivités locales est donc de convaincre les services de l’État de faire rentrer l’énergie houlomotrice dans la prochaine PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) et de réunir les financements nécessaires au lancement du projet, « un budget à plusieurs centaines de millions d’euros qui nécessitera d’importants partenaires financiers », a souligné Jean-René Etchegaray, le président de la Communauté d’Agglomération. Cette idée de construire une ferme houlomotrice a été investie pour rentrer dans le cadre des objectifs partagés par la région et la Communauté d’Agglomération d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050. En effet, d’après les estimations faites, les capacités de production de la ferme houlomotrice pourraient être de 500 GWh/an, ce qui représente environ 30 % des besoins en électricité des plus de 300 000 habitants du Pays basque nord.

Projet pionnier

« Ce projet nous permettrait d’être les premiers au niveau national à produire de l’énergie houlomotrice », a souligné Jean-Pierre Laflaquière, vice-président enseignement supérieur, recherche et formation à la Communauté d’Agglomération Pays Basque. D’autres projets similaires ont été testés ces dernières années au large de l’Australie, du Royaume-Uni ou du Portugal. En France, un prototype de ferme houlomotrice a été construit en Bretagne, pour produire de l’électricité à destination des installations en mer. À ce stade, cette technologie reste expérimentale. « On sait fabriquer de l’électricité à partir de l’énergie de la houle, mais on doit encore trouver comment faire en sorte que les infrastructures résistent aux tempêtes », a souligné Mathieu Bergé, conseiller régional Nouvelle-Aquitaine en charge des ports, présent à la conférence de presse. « Mais le potentiel est gigantesque », a-t-il ajouté. Toutes les régions du monde n’ont pas le même potentiel face à l’énergie houlomotrice, mais la façade atlantique a été identifiée comme un gisement important, dont le potentiel est estimé à 40 TWh/an, l’équivalent de la production de quatre réacteurs nucléaires.

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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