L’État précise les contours de son plan de « transformation écologique »
Le Premier ministre Gabriel Attal et plusieurs ministres ont détaillé jeudi 28 mars à Paris le plan de « transformation écologique » de l’État, une feuille de route constituée de quinze engagements de l’administration en faveur de la transition écologique.
« Le dérèglement climatique est un défi existentiel », a averti le chef du gouvernement lors d’un discours au Muséum national d’histoire naturelle. « Mais (…) on ne peut pas demander à chacun de se mobiliser, à l’échelle individuelle et collective, si nous n’agissons pas » au niveau de l’État, a poursuivi Gabriel Attal devant un parterre de hauts fonctionnaires, de scientifiques et d’associations.
Des premiers résultats
« L’État a une responsabilité particulière, éminente pour la transition écologique », a insisté le Premier ministre, qui a ensuite présenté de premiers résultats du plan de « transformation écologique ».
La facture de gaz et d’électricité de l’État aurait ainsi baissé de 150 millions d’euros depuis 2022 grâce aux efforts de réduction de la consommation d’énergie. « Plus de 10 000 équipements d’économies d’eau » – mousseurs pour réguler le débit des robinets, réservoirs d’eau de pluie – vont être financés « dès demain », a annoncé Gabriel Attal, anticipant des économies de 3,7 millions de litres d’eau grâce à ces dispositifs.
Le Premier ministre s’est aussi engagé à remplacer chaque année 5 000 véhicules thermiques de l’État par des véhicules électriques. « 9 000 points de recharge » pour les véhicules électriques seront installés par l’administration d’ici 2027, a-t-il ajouté.
Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave a pour sa part annoncé « un changement complet de modèle pour l’immobilier de l’État », via notamment la réduction de son parc immobilier, qui compte 190 000 bâtiments. Les 40 milliards d’euros annuels d’achats de l’État (hors défense) sont un autre levier « majeur », pour Thomas Cazenave. « En 2025, 100% des marchés publics » comporteront au moins « une clause environnementale », contre 50% en 2023 et 80% espérés en 2024, a-t-il détaillé.
Des objectifs pour 2024 et 2027
Annoncé de longue date, le plan de « transformation écologique » de l’État avait été publié en janvier sous forme de circulaire, en plein remaniement gouvernemental. Il fixe une série d’objectifs chiffrés à atteindre d’ici 2024 et 2027, la dernière année du mandat d’Emmanuel Macron. Au total, l’État veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 5% par an jusqu’en 2027. Le plan étant déjà public, l’enjeu pour le gouvernement était surtout de détailler la façon dont il allait concrètement être mis en œuvre.
« Je veux m’adresser en priorité aux agents publics », a martelé le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini. « La question du ‘comment’ (déployer le plan sur le terrain, ndlr) doit mobiliser toute notre énergie », a-t-il affirmé.
Pour le climatologue Jean Jouzel, « c’est aujourd’hui qu’il faut agir, il y a vraiment urgence ». « J’exprime parfois quelques craintes que les mesures mises en place ne soient pas suffisantes », a-t-il déploré ce jour, appelant le gouvernement à s’emparer davantage des propositions « très ambitieuses » de la Convention citoyenne pour le climat.
🔎 Pour rappel, la Convention Citoyenne pour le Climat est une initiative française lancée en 2019, réunissant 150 citoyens tirés au sort pour formuler des recommandations visant à lutter contre le changement climatique. Travaillant sur divers domaines tels que l’énergie, les transports et l’alimentation, les participants ont proposé au gouvernement des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’après une enquête réalisée par Reporterre, seules 10 % des propositions ont réellement été reprises par l’exécutif, alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à les soumettre sans filtre au vote du Parlement, à référendum ou à application réglementaire directe. |
(Avec AFP)
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