Pour deux-tiers des Européens, transition écologique doit rimer avec réduction des inégalités
Pour deux Européens sur trois, la transition écologique et énergétique ne peut s’opérer que si l’on règle en parallèle la question des inégalités. C’est ce que révèle un sondage réalisé par BVA pour la Banque européenne d’investissement (BEI).
Pas de justice climatique, sans justice sociale. Cette corrélation apparaissait déjà clairement dans le sixième rapport de synthèse du GIEC publié en mars 2023. Une majorité d’Européens semblent la valider à leur tour. D’après les conclusions de cette étude réalisée du 7 août au 4 septembre, quelque 68% des citoyens de l’Union Européenne estiment que la transition vers une économie neutre en carbone « ne peut se faire que si l’on s’attaque en même temps aux inégalités », contre 32% qui pensent que la transition doit se faire « même si cela signifie que les inégalités risquent d’augmenter ».
Dévoilée mardi, l’enquête a été menée auprès de 30.245 personnes au total, dans 35 pays dont les 27 de l’UE, selon la méthode des quotas. En France – et dans la plupart des pays de l’UE – 1.000 personnes au moins ont été interrogées. Dans des pays plus petits comme Chypre, l’Estonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Slovaquie et la Slovénie, les échantillons étaient compris entre 444 et 513 personnes interrogées, et 210 à Malte.
Le changement climatique, deuxième préoccupation des Européens
Les participants au sondage se sont vus présenter une liste de dix préoccupations possibles : changement climatique, dégradation de l’environnement, migrations de grande ampleur, accès à la santé, inégalités de revenus, chômage, terrorisme, instabilité politique et cyberattaques. Globalement, l’augmentation du coût de la vie est de très loin le principal souci des Européens (cité par 68% des personnes interrogées dans l’UE, et 70% en France). Le changement climatique arrive en deuxième position (cité par 45% des personnes interrogées dans l’UE et 39% en France) et la dégradation de l’environnement en troisième position (28% en moyenne dans l’UE, 22% en France).
Dégradation de l’optimisme lié à la transition
L’enquête montre aussi une nette dégradation de l’optimisme en Europe sur l’impact socio-économique de la transition énergétique et les créations d’emploi attendues. Ainsi, cette année, 51% des Européens interrogés disent attendre des créations d’emploi de la transition, alors qu’ils étaient 56% en 2021. Les plus grands écarts se trouvent dans les pays du Nord comme les Pays-Bas, où seulement 42% des personnes interrogées disent s’attendre aujourd’hui à une amélioration de l’emploi due à la transition, contre 62% en 2021. En Allemagne aussi l’enquête montre un fort recul de l’optimisme, à 41% contre 54% en 2021.
En France en revanche, l’optimisme sur l’emploi lié à la transition climatique s’améliore légèrement : 57% des Français estiment que les mesures adoptées pour lutter contre le dérèglement climatique seront plutôt source de bénéfices, notamment en termes de créations d’emploi, contre 43% qui pensent le contraire. En 2021, lorsque l’enquête de la BEI avait posé la même question, les Français n’étaient que 55% à attendre des créations d’emplois.
(Avec AFP)
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