Quelle est la part des énergies renouvelables en France ? 

Par Mathilde Colleter , le 28 septembre 2023 - 5 minutes de lecture
Le premier parc éolien offshore français au large des côtes de la Turballe, dans l'Ouest de la France, photographié le 30 septembre 2022. Le parc éolien, composé de 80 éoliennes, fournira 480 MW, avec un investissement de 2 milliards d'euros.Crédit Damien MEYER / AFP

Le premier parc éolien offshore français au large des côtes de la Turballe, dans l’Ouest de la France, photographié le 30 septembre 2022. Le parc éolien, composé de 80 éoliennes, fournira 480 MW, avec un investissement de 2 milliards d’euros.Crédit Damien MEYER / AFP

Bonne nouvelle ! En publiant les chiffres clés de son bilan 2022 sur son territoire, la France a prouvé qu’elle était capable de s’impliquer davantage en matière de nouvelles énergies, avec 20,7% de sa consommation brute. Problème : le chemin est encore long avant d’atteindre l’objectif espéré des 33% d’ici 2030. Zoom sur la relation de l’hexagone et la part de ces nouvelles énergies dans son mix énergétique. 

La part des énergies renouvelables dans le mix électrique 

C’est une grande première : selon le Syndicat des énergies renouvelables, l’électricité renouvelable a «atteint son plus haut niveau historique». Au 31 décembre 2022, la puissance totale du parc s’élevait à 64 802 MW, soit 26% du mix électrique national consommé dans l’année. De quoi faire rougir les plus susceptibles : oui, la France est pleine de ressources, même si elle doit impérativement mettre un pied sur l’accélérateur pour atteindre ses objectifs futurs. Alors, rayon énergies renouvelables, qui a le plus brillé ?

☀️ Comme en 2021, c’est le parc solaire thermique et ses panneaux photovoltaïques qui affiche la plus importante augmentation, avec une jolie production renouvelable de +31% par rapport à l’année dernière. Un bilan d’autant plus positif que la filière a rencontré d’importantes difficultés, face à la hausse drastique du coût de certains matériaux des panneaux solaires. 

Et puis cette année, le pays a bénéficié de conditions météo très favorables et d’un ensoleillement continu. Alors même s’il nous fait suer tout l’été, on peut compter sur la chaleur du soleil comme alliée dans la transition énergétique ! 

🍃 2022 aura été charnière pour l’éolien français : sa filière a vu sa puissance progresser efficacement, avec + 2,25 GW.

Mais la grande nouveauté se trouve plutôt du côté de l’océan, avec la mise en place du premier parc offshore, situé au large des côtes françaises. Opérationnel depuis janvier 2023, ce parc maritime injecte de l’électricité verte sur tout le réseau. De quoi dire définitivement bon vent à notre dépendance aux énergies fossiles ?

Parc éolien en mer de Saint-Nazaire
Parc éolien en mer de Saint-Nazaire, Crédit Sebastien Salom-Gomis/SIPA

🌿 Côté biomasse – ou bioénergies – là aussi on parle d’une croissance :  en 2022, elles ont couvert au total 1,9% de l’électricité verte, soit +6% par rapport à 2021. Le bois énergie est le principal représentant de cette filière : cette ENR représente 35,1% de la consommation brute d’énergie renouvelable en France. Plus important encore, la biomasse a aussi l’avantage d’offrir une production renouvelable avec le biogaz issu de la méthanisation, ou le développement des biocarburants.

🚿 Si l’énergie solaire a tout raflé cette année, il y a un revers de la médaille : la filière hydraulique a chuté à son niveau le plus bas depuis 1976. Pour contrer la sécheresse, la France a fait le pari de limiter sa production d’électricité pendant la période estivale pour que les centrales hydrauliques aient le temps de reconstituer leurs réserves d’eau. Bonne idée : dès le mois d’octobre 2022, les centrales ont pu être mobilisées normalement pendant la période hivernale.

La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique  

Outre le mix électrique, la France utilise différentes sources renouvelables, essentielles à la diversification du mix énergétique total du pays. 

🪭 Dans l’hexagone, 42% de l’énergie est utilisée pour le chauffage. Et ça tombe bien puisqu’aujourd’hui, le pays a plusieurs solutions pour se chauffer en limitant son impact : chauffage au bois, panneaux solaires, pompes à chaleur, gaz renouvelables, et même la géothermie profonde et de surface. Toutes ces facettes du chauffage nouvelle génération contribuent à réduire la consommation quotidienne de pétrole et de charbon, autant au niveau industriel que dans les foyers français. 
🚗 Second volet de l’utilisation d’énergie en France, le transport en représente 30%. Et force est de constater que c’est un secteur gourmand, l’un des principaux consommateurs de produits pétroliers. Pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, le pays mise tout sur la mobilité électrique : à l’horizon 2030, l’objectif est d’avoir 5 millions de véhicules électriques et hybrides sur nos routes.

Objectif 40% d’énergies renouvelables atteint d’ici 2030

Aujourd’hui encore, les énergies fossiles et le nucléaire représentent une grande partie du mix énergétique français : 46% pour le premier et 40% pour le deuxième. Autant dire qu’elles pèsent toujours aussi lourd dans la balance. Et si les français ont bien pris conscience des risques autour du nucléaire et de notre dépendance au pétrole, le chemin est encore long avant d’atteindre la neutralité carbone tant espérée. 

Heureusement, il suffit d’observer les chiffres pour avoir un peu d’espoir : les énergies renouvelables se développent de plus en plus sur le territoire, des lois ont été votées pour accélérer les différents process – parfois très longs – pour leur exploitation et de nouveaux objectifs ambitieux ont été fixés.  

En un mot : la transition vers les énergies renouvelables est essentielle pour lutter contre le changement climatique, considérées comme la clé pour un avenir durable et décarboné. En tout cas, une chose est sûre : elles représenteront un défi de taille – autant d’un point de vue financier, technique et technologique – pour les années à venir…

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Mathilde Colleter

Entre l'animation, la radio et la rédaction web, Mathilde a toujours aimé jongler dans sa vie professionnelle comme dans ses mouvements. Son métier ? Raconter des histoires et écrire avec une plume inspirée et drôle. Actuellement en workaway au Canada, Mathilde sait vulgariser les concepts de l’écologie comme personne et incite ainsi à l’action. Ses passions : le voyage évidemment (slow-travel, PVT Canada et workaway), les contes et légendes, la broderie.

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