Yuka, Foodvisor : les applications de notation sont-elles assez transparentes ?
Le Conseil national de la consommation (CNC), composé d’industriels et d’associations de consommateurs, a recommandé mardi 23 janvier 2024 aux applications de notation de produits comme Yuka ou Foodvisor d’être plus transparentes sur leurs critères d’évaluation et d’adopter une démarche plus « scientifique ».
Sur ces applications très populaires, les consommateurs peuvent scanner le code-barre de produits alimentaires et cosmétiques et obtenir une note censée évaluer leur qualité nutritionnelle, leur composition ou leur impact écologique.
« Pour ne pas tromper le consommateur, ces applications doivent être fiables » et « loyales sur les informations essentielles », estime l’avis du CNC, notamment en expliquant clairement les facteurs influençant la notation, la provenance des données, le rythme de leur actualisation et la pondération des critères dans la note globale.
« Renforcer la fiabilité »
Le CNC appelle les applications à également mentionner toute relation contractuelle ou lien capitalistique avec les industriels. Il recommande par ailleurs de fonder la notation sur des travaux « scientifiques solides et reconnus », notamment « ceux des agences officielles d’évaluation des risques ».
Il souhaite ainsi que les applications précisent si leur notation correspond à une approche de conformité réglementaire ou si elle intègre d’autres critères.
Pour le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ces recommandations doivent permettre « de renforcer la fiabilité et la transparence de ces outils innovants plébiscités par les consommateurs ». Selon une étude Ifop réalisée en 2019, un quart des consommateurs utilise régulièrement une application de notation en faisant les courses.
La méfiance des industriels
Yuka a déjà fait l’objet de critiques de la part d’industriels estimant que son système de notation n’est pas suffisamment juste. Plusieurs actions en justice ont même été intentées contre la start-up française par des industriels et les lobbies de la charcuterie, notamment pour « pratiques commerciales trompeuses » et « dénigrement », au regard des alertes formulées par Yuka sur les dangers des nitrites présents dans la charcuterie.
En juin 2023, Yuka avait fini par obtenir gain de cause. La Cour d’Appel de Paris avait ainsi souligné « la réalité d’un sujet et d’un débat public d’intérêt général sur les conséquences en matière de santé pour les consommateurs de l’utilisation des additifs nitrés dans les charcuteries (…) de sorte que les allégations incriminées sur l’application Yuka (…) s’inscrivent dans le cadre d’un sujet d’intérêt général ».
(Avec AFP)
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