Qu’est-ce que la mobilité durable et quel est son impact sur l’environnement ?

Par Charlotte Combret , le 24 juillet 2023 — définition - 6 minutes de lecture
Vélo en ville, Crédit Mourad ALLILI/SIPA

Crédit Mourad ALLILI/SIPA

La mobilité durable ouvre la voie à de nouvelles façons d’envisager nos déplacements. Plus écologique mais aussi plus inclusive, elle se présente comme une transformation urgente et nécessaire de l’un des secteurs les plus polluants de l’Hexagone, celui des transports

Qu’est-ce que la mobilité durable ? 

La mobilité durable, aussi appelée écomobilité, vise à réduire l’impact environnemental des moyens de transport tout en satisfaisant les besoins de déplacement de chacun. 

Cette notion de durabilité appliquée aux modes de transport est souvent envisagée sous le prisme de l’impact carbone. Il est cependant essentiel d’y intégrer la dimension économique et sociale. Autrement dit, une mobilité n’est réellement durable que si elle est accessible à tous. Aller au travail, chez le médecin, à la crèche… La circulation joue un rôle majeur dans l’insertion sociale et professionnelle des citoyens et citoyennes.  

C’est pourquoi la mobilité durable va de pair avec la mise en place de politiques publiques adaptées à la pluralité de ces enjeux. Cette transformation sociétale passe notamment par le développement de solutions moins polluantes que la voiture thermique individuelle, par une meilleure organisation du réseau de transport et enfin, par l’aménagement du territoire en faveur de mobilités plus douces. Par mobilité douce, on entend tous les moyens de transport non-motorisés ou alimentés par une énergie propre et renouvelable : la marche, le vélo, la trottinette, le skate, etc. 

Quel est l’impact de la mobilité durable sur l’environnement et ses habitants ? 

1. La réduction des émissions de CO2 liés aux transports

En France, le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (GES), devant l’agriculture, le bâtiment et l’industrie. Principales responsables du dérèglement climatique, ces émissions proviennent en grande majorité de la combustion des carburants lourds qui font rouler nos voitures et voler nos avions. 

En proposant des alternatives moins gourmandes en énergies fossiles, l’impact de la mobilité durable sur les émissions de GES est nettement diminué. La mutualisation des modes de transport comme le train, le covoiturage ou les transports en commun pour les longs trajets, et l’utilisation de moyens plus légers, comme la marche ou le vélo, pour les trajets de proximité, font par exemple partie des bonnes pratiques de mobilité verte.  

2. L’amélioration de la qualité de l’air 

Si la pollution de l’air liée aux transports est moins perceptible en rase campagne, dans les villes où la circulation est dense, c’est une autre histoire. Et pour cause, le secteur arrive une nouvelle fois en pole position en termes d’émissions de polluants atmosphériques. Le trafic routier, encore lui, libère dans l’air que nous respirons, du zinc (Zn), du cuivre (Cu), de l’oxyde d’azote (NOx), du plomb (Pb) mais également des particules fines (PM10 et PM2,5) et du monoxyde de carbone (CO). Ce constat ne date malheureusement pas d’hier. En juin 2012, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait classé comme cancérogènes les effluents d’échappement des moteurs Diesel.

Dès lors, utiliser des modes de transport durables permet de limiter l’impact de la mobilité sur la pollution de l’air. Il s’agit là, non seulement d’un enjeu environnemental majeur, mais aussi d’un enjeu de santé publique. Par ailleurs, les moyens de transport slow, qui impliquent souvent de mettre son corps en mouvement, à l’air libre, sont également bénéfiques pour la santé physique et mentale des populations. 

3. L’utilisation de l’espace en faveur de la biodiversité

Pour construire des routes, nous devons couper celles de nombreuses espèces animales et végétales avec qui nous partageons notre environnement. Résultat, leur façon d’évoluer dans leur habitat naturel s’en trouve dangereusement perturbé. En Europe, ce sont plus de 200 millions d’animaux qui sont, par ailleurs, tués chaque année sur les chaussées, dont certains sont menacés d’extinction. Un territoire « morcelé » en dix parties verrait même sa diversité biologique diminuer de moitié, selon l’Agence de la transition écologique (ADEME). 

Ce défrichage-là, conduit au nom du développement des infrastructures de transports, impacte grandement les écosystèmes terrestres et aquatiques, mais aussi l’agriculture, le patrimoine, et même, notre propre qualité de vie. Les moyens de transport traditionnels, avec leurs voies de circulation et leurs parkings à gogo, sont en effet demandeurs d’une part importante de l’espace urbain. À l’inverse, la mobilité durable propose une gestion de l’espace public plus favorable à l’ensemble du vivant.  

4. La réduction de la pollution sonore 

Parmi les nombreux chefs d’inculpation du secteur des transports conventionnels, se trouve aussi la pollution sonore. En apparence anecdotique, le bruit constitue, selon l’OMS, la deuxième cause de morbidité en Europe parmi les facteurs de risques environnementaux, derrière la pollution atmosphérique. C’est au minimum un million d’années de vie en bonne santé qui seraient perdues tous les ans à cause des nuisances sonores provenant de la circulation.

Sans compter que des niveaux sonores élevés perturbent également le comportement de nombreuses espèces animales urbaines, dont la survie dépend, pour certaines, de la communication acoustique. C’est le cas des oiseaux, des grenouilles et des insectes. De son côté, la mobilité durable propose une nouvelle fois, une approche tout en douceur. 

5. Bonus : une nouvelle voie proposée par la mobilité durable

Comme nous l’avons vu, s’orienter vers une écomobilité est un moyen de limiter les impacts environnementaux de l’une de nos libertés les plus fondamentales, celle de se déplacer. À l’instar de nombreuses solutions alternatives proposées dans le cadre de la transition écologique et solidaire, elle ne propose pas tant une restriction de la liberté de mouvement, qu’une réinvention de notre rapport à celle-ci.

Par ricochet, la mobilité responsable est ainsi une opportunité incroyable de : 

👉 recréer du lien entre les populations locales ;

👉 désenclaver les zones reculées ;

👉 apprendre à mieux connaître son territoire et développer pour lui un attachement émotionnel plus fort ;

👉 dynamiser l’économie du secteur des mobilités douces ;

👉 diminuer ses frais de déplacement ;

👉 revenir au temps long. 

Mais pour cela, les politiques publiques doivent prendre le train en marche et proposer un vrai plan de mobilité durable. Un premier pas dans cette direction a été posé en mai 2020 avec l’introduction du forfait mobilités durables (FMD), on continue le chemin ?

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Charlotte Combret

Issue d’une grande école de commerce, Charlotte délaisse rapidement les open spaces parisiens pour s’engager dans la voie de l’indépendance. Son désir de lier pédagogie et poésie la conduit à devenir journaliste rédactrice, dans les Landes, pour des entreprises et médias engagés. Ses passions : le cinéma animalier, les voyages en train, les lectures féministes et les jeux de mots en tout genre.

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