Des militants de Greenpeace jugés après une intrusion sur le chantier de l’EPR de Flamanville
Le procès de quinze militants de Greenpeace France, dont son directeur général Jean-François Julliard, jugés pour s’être introduits en mars 2022 sur le site de l’EPR à Flamanville (Manche), s’est ouvert mardi 9 avril au matin devant le tribunal de Cherbourg.
Une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal judiciaire en début de matinée pour soutenir les prévenus, selon un journaliste de l’AFP sur place. Le 31 mars 2022, huit militants, porteurs de combinaisons blanches siglées « Greenpeace » avaient bloqué pendant plus de sept heures l’une des entrées de la centrale de Flamanville (Manche) du côté du chantier du réacteur nucléaire EPR.
Sept autres s’étaient brièvement introduits sur le site à l’aube avec des banderoles « No fossil fuel, no nuclear for peace » et « Nucléaire : Macron irresponsable » pour dénoncer « l’irresponsabilité » des candidats pronucléaires à quelques mois de l’élection présidentielle.
Action de « désobéissance civile »
Au début du procès, prévu sur une journée, les 15 prévenus ont refusé de s’expliquer sur cette opération médiatisée, qu’ils considèrent comme une action de « désobéissance civile » et pour laquelle EDF leur réclame près d’un million d’euros.
Le procureur de la République de Cherbourg Pierre-Yves Marot a regretté ce moyen d’action dont il n’a « pas compris la force symbolique ». « Entrer sur un site nucléaire a une force symbolique importante », a réagi le directeur Jean-François Julliard. « On essaie de jouer avec les règles du jeu du débat de société, et que moi personnellement j’entre dans cette centrale en prenant les risques, c’est un engagement personnel plus fort et convaincant ».
Cette action était intervenue quelques semaines après le discours de Belfort du président Emmanuel Macron, qui avait annoncé le 10 février 2022 la construction de six nouveaux réacteurs EPR.
« Il n’y a pas de débat démocratique informé, étayé, informé » sur la politique énergétique de la France, a estimé M. Julliard lors de l’audience. « Personne n’a accès au coût réel, aux risques de la relance du nucléaire qui engage la France sur un siècle ou plus entre la construction, l’exploitation et le démantèlement » de nouveaux réacteurs, a-t-il poursuivi.
(Avec AFP)
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