Élan écologique : découvrez cinq initiatives d’entreprises
Face à la pression citoyenne, de plus en plus d’entreprises se dotent de missions sociales et environnementales. Soutien aux associations, modèles plus circulaires, elles s’engagent avec actions et conviction.
Thomas Breuzard, co-président du B Lab France, l’association regroupant les (300) entreprises labellisées B Corp dans l’Hexagone répète souvent cette belle formule : « Plutôt que de chercher à être les meilleures au monde, les organisations ont tout intérêt à chercher à être meilleures… pour le monde. » Il y a encore du travail. Beaucoup d’acteurs se contentent de limiter leur empreinte environnementale, en d’autres termes, de réparer les dégâts causés, sur les territoires, l’air, les ressources. Or rien n’est figé, certains, conscients de l’urgence d’agir commencent à imaginer des modèles économiques plus durables, plus circulaires, et enclenchent des dynamiques régénératrices.
Ainsi, Deklic s’est mis en quête d’initiatives, tant sociales qu’écologiques au sein d’entreprises qui se mobilisent. Des actions qui ont du sens et de l’impact.
La pause bénévolat : un moment de partage et d’engagement chez Électro dépôt
L’enseigne Électro dépôt vise à s’engager auprès d’associations. Depuis fin 2020, les 93 magasins en France ont la possibilité de parrainer des structures locales de leur choix, à l’instar d’Explore et Préserve, qui sensibilise notamment à la pollution plastique, collectif soutenu par les équipes de Toulon ; ou de Strasbourg Action Solidarité, une association au chevet des sans-abri accompagnée par le magasin local d’Électro dépôt. Chaque année, les magasins donnent ainsi jusqu’à 2000 euros de produits neufs, en fonction des besoins.
« Les magasins peuvent également les aider à accroître leur visibilité, indique Stéphane Belot, directeur de la transition écologique et sociétale, par exemple en leur proposant de venir installer un stand derrière la caisse pendant une journée. » Une manière, également, de recruter des bénévoles, qui manquent désespérément en ces temps de crise.
Les salariés de l’enseigne, justement, sont aux aussi invités une fois par an à aider les structures sur leur temps de travail. Que ce soit une association parrainée par l’enseigne, ou tout autre collectif de leur choix. Afin de se trouver une mission, chaque volontaire s’inscrit sur la plateforme d’engagement citoyen Vendredi. Depuis le début de l’opération, en 2022, précise Stéphane Belot, « 1418 collaborateurs (sur 1800 salariés, en France) » ont sauté le pas. Pour l’heure, 241 missions ont d’ores et déjà été réalisées, soit 873 heures de bénévolat. Les actions ? Nettoyer les plages, distribuer des repas aux Restos du Cœur, accompagner les personnes âgées sur l’enjeu du numérique.
Le reconditionné, à la mode … même au bureau via Adopte un bureau
Le centre de recherche et d’innovation PariSanté Campus a été inauguré fin 2021 à Paris. Il accueille des étudiants, des chercheurs, des industriels, des start-up du secteur médical.
Sa particularité ? Le mobilier présent sur l’espace de 14 000 m² est du mobilier reconditionné. L’an dernier, l’entreprise Adopte un bureau y a en effet installé 750 bureaux, 750 chaises, 200 armoires et 670 caissons de seconde main.
Ce type de mobiliers de seconde main a le vent en poupe. Visiblement, pour certains, c’est tendance de ne pas opter pour du neuf après un déménagement ou une refonte de la déco des open-spaces. Une belle démarche écologique ! Si PariSanté Campus avait meublé avec du neuf, il aurait généré 80 % d’émissions de gaz à effet de serre en plus. Mais, pour beaucoup, c’est surtout une question de coût dans ce contexte inflationniste, après la pandémie et le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Tant mieux. « Chaque année, note Nina Manghi, directrice des opérations d’Adopte un bureau, entre 100 000 et 200 000 tonnes de mobiliers partent à la benne. » Autant de fournitures qui pourraient servir à d’autres professionnels. Adopte un bureau récupère ainsi des meubles avant qu’ils ne soient jetés ; l’entreprise possède un entrepôt de stockage et un atelier de reconditionnement en région parisienne. Cela lui permet de rénover tables, chaises, armoires avant de les remettre en service et de leur donner une seconde vie méritée.
Une restauration responsable, grâce à la formation « The bar of tomorrow » du groupe Pernod Ricard
Le groupe de spiritueux Pernod Ricard a lancé en 2022 « The bar of tomorrow », une formation en ligne (gratuite et disponible dans plusieurs langues) à destination des professionnels de la restauration, des cafés et de l’hôtellerie afin de les aider à concevoir des modèles plus vertueux, pour qu’ils repensent leurs habitudes, utilisent des produits plus responsables, produisent moins de déchets, sensibilisent sur la question de la consommation d’alcool… L’idée est de valoriser des initiatives positives, du côté des établissements.
En février dernier, lors des premiers « Food and Drink Awards », organisés par le média Time Out, le bar Combat, à Paris, a été primé « meilleur bar responsable », en partenariat avec Pernod Ricard. La fondatrice Margot Lecarpentier et ses équipes avaient ce projet de réduire leurs impacts environnementaux au maximum. Des actions aux impacts plus ou moins importants. Elles économisent l’eau, n’utilisent pas d’objets à usage unique, privilégient des produits locaux pour les recettes des cocktails, débranchent les appareils quand ils ne servent pas. Noémie Bauer, directrice du business durable à Pernod Ricard, note : « La force d’un grand groupe, c’est de pouvoir collaborer avec d’autres pour que les choses avancent plus rapidement. »
Des arbres replantés grâce à Acer France qui soutient financièrement Ecotree
En 2022, Acer a décidé de soutenir financièrement la société Ecotree. L’entreprise acquiert des forêts afin d’en assurer la gestion de façon durable, en prenant soin des espèces qui y trouvent refuge, tant les insectes, les amphibiens que les mammifères. Depuis 2016, la société labellisée B Corp possède plus de 1000 hectares de bois, aussi bien en France qu’en Europe. Parmi elles, une parcelle à La Trinité-Langonnet, en Bretagne, 90 hectares de zones humides et d’anciennes terres agricoles, sur lesquels Ecotree plante des chênes sessiles et pédonculés, les deux essences les plus répandues en France. L’idée : que des particuliers et des organisations sponsorisent des arbres et soutiennent des projets de reboisement et d’entretien.
Ainsi, le constructeur informatique Acer France a financé l’an dernier « la plantation de 66 000 arbres », comme l’indique Karim Ouahioune, directeur marketing et communication. Pendant un an, les personnes achetant des ordinateurs plus écoresponsables ont pu « devenir parrain des arbres de l’entreprise », explique-t-il. En 2023, nouveau projet, utile au vu des incendies qui se multiplient : aider Ecotree, cette fois pour reforester une zone partiellement abîmée après un feu survenu l’année d’avant, au Bois des Bondes. Une forêt choisie par l’entreprise pour sa proximité avec son centre de réparation à Angers.
Adieu les boîtes à pizza en carton, et vive les boites réutilisables en polypropylène recyclable proposées par Pizza Bonici
Chaque année, la restauration rapide sert 6 milliards de repas dans ses 30 000 points de vente. Ce qui génère, tous les ans, 180 000 tonnes de déchets d’emballages. Des matières en plastique ou en carton qui, bien que recyclables, terminent souvent leur course dans les ordures ménagères, puisque trop souillées. L’enseigne Pizza Bonici l’observe dans ses 65 restaurants en France (surtout situés dans le Sud). Dans le but d’y remédier, la société s’est mise en quête d’une alternative réemployable pour les pizzas à emporter.
Tous les franchisés, de par leur taille, ne sont pas soumis à la loi Agec (depuis janvier, les établissements de restauration rapide disposant de plus de 20 places doivent utiliser des couverts réutilisables pour la consommation sur place) ; mais l’enseigne entend limiter sa production globale de déchets et réduire les coûts – sachant qu’une boîte en carton coûte entre 20 et 40 centimes d’euro.
Ainsi, depuis janvier, chaque magasin propose aux clients, outre la solution classique jetable, un contenant réutilisable pour les pizzas et d’autres plats. « La boîte, conçue à partir de polypropylène recyclable, est résistante aux rayures et à la chaleur », note Killian Beignon, membre de l’équipe à l’origine du projet au sein du service marketing de l’entreprise. La box peut passer au lave-vaisselle, dit-il, « au moins 250 fois » sans « perte de fonctionnalité ».
Alors ça a changé la donne ? Le contenant jetable est toujours très prisé, d’autant que tous les clients ne reviennent pas une seconde fois. Mais, pour autant, l’alternative a été plutôt bien reçue, ajoute-t-il : « En six mois, 700 box ont été achetées, et ce chiffre pourrait grimper dans les prochains mois. » Un (tout petit) pas vers le zéro déchet !
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