Leasing social : le gouvernement met déjà fin au dispositif pour 2024
Les prix cassés sur les voitures électriques n’auront duré que six semaines : après plus de 50 000 commandes validées, et avant une nouvelle édition en 2025, l’Elysée a annoncé ce lundi 12 février 2024 la fin du « leasing social ».
Une success Story écourtée
L’info avait fuité dans Les Echos, l’Elysée vient de la confirmer : c’en est fini pour 2024 du leasing social. L’État a décidé de stopper le dispositif permettant aux moins aisés d’accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois, après avoir largement « dépassé » ses objectifs initiaux. Le décret mettant fin à cette édition doit a priori être publié mardi 13 février, a précisé la présidence. Mais l’opération redémarrera fin 2024 pour l’année 2025, a souligné l’Elysée.
Le « leasing social », lancé en décembre par le président Emmanuel Macron proposait une location avec option d’achat (LOA) à moins de 100 euros par mois pour les citadines électriques, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien), sans apport initial, et pour trois ans renouvelables une fois.
Le gouvernement avait initialement évoqué un quota de 20 000 à 25 000 voitures pour 2024, en fonction des véhicules disponibles, promettant de monter en puissance les années suivantes.
Mais l’offre a immédiatement été victime de son succès. « Avec cette première vague nous avons atteint nos objectifs et même dépassé toutes nos attentes », s’est félicité un conseiller du chef de l’Etat.
Cette mesure visait les Français modestes qui roulent beaucoup et achètent peu de voitures neuves, pour des questions de budget, et auraient donc dû attendre que davantage de véhicules électriques arrivent sur le marché de l’occasion pour s’équiper.
« Sur les 100 000 véhicules normalement achetés chaque année par les Français éligibles au leasing, cette année 50 000 seront électriques. C’est une vraie réussite emblématique de l’écologie à la française, bonne pour le porte-monnaie et pour la planète », a-t-il affirmé.
L’Etat finance chaque location à hauteur de 13 000 euros maximum, et les constructeurs font aussi un effort sur le montant des mensualités. Le groupe Stellantis a particulièrement profité de cette offre en proposant dès la mi-décembre ses Peugeot 208 et Fiat 500 électriques, mais aussi de plus gros modèles comme le Jeep Avenger, pour un total de 20 000 voitures dans un premier temps. Renault a proposé sa Twingo en fin de carrière à prix cassés, mais aussi sa familiale électrique Kangoo.
Les constructeurs Français sous pression
Selon le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure, l’offre de produits fabriqués en France peine à suivre. Il a souligné lors d’une interview dimanche 11 février sur France 3 : « Cela veut dire qu’il faut que les constructeurs français accélèrent la cadence ou s’engagent à le faire ». Il a insisté sur le fait que l’objectif n’est pas de voir le parc automobile français dominé par des voitures « made in China » , avant d’ajouter : « Ce qui est super dans ce dispositif, (…) c’est que, à la fois, vous (donnez) accès à des gens qui sont pas nécessairement des gens aisés à un véhicule électrique, pas cher, et vous le faites en plus en produisant plus de véhicules français. Il faut qu’on arrive à faire les deux. »
Parmi les modèles soutenus, seuls les plus gros sont produits en France, comme la Renault Mégane ou l’Opel Mokka. Stellantis martèle qu’il est impossible de construire une voiture d’entrée de gamme en France et vient d’ouvrir les ventes pour sa petite C3 électrique, produite en Slovaquie et proposée à 20 000 euros.
Renault doit commercialiser courant 2024 sa Renault 5 électrique fabriquée dans le nord de la France, mais à des tarifs plus élevés, autour de 25 000 euros. Volkswagen, Skoda, Nissan ou Hyundai ont également lancé des offres dans le cadre de ce « leasing social », mais seulement courant janvier.
Seuls les véhicules construits en France ou en Europe sont éligibles à ce bonus. Le groupe Volkswagen France a indiqué lundi que de nombreux dossiers avaient été « reçus et acceptés », mais a déploré le fait « d’être arrivé plus tard que les Français dans le dispositif ». « Nous sommes prêts à continuer, et ne comprenons pas les déclarations des ministres, nous n’avons pas été consultés », a indiqué une porte-parole à l’AFP.
Pour rappel, le « leasing social » 2024 était réservé aux Français dont le revenu fiscal de référence était inférieur à 15 400 euros, qui roulaient plus de 8000 km par an ou habitaient à plus de 15 km de leur lieu de travail. Sans apport initial, la location était prévue pour trois ans, renouvelable une fois. L’État finançait chaque location à hauteur de 13 000 euros maximum.
(Avec AFP)
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