Pour les ONG, l’agroécologie est la réponse à la colère des agriculteurs
Des ONG écologistes ont reconnu jeudi 25 janvier 2024 le « désarroi légitime » des agriculteurs mobilisés, mettant en avant les bénéfices de la transition agroécologique comme meilleure réponse à leurs difficultés alors qu’une partie de la colère du monde agricole cible les normes environnementales.
« La colère et la mobilisation des agriculteurs expriment un désarroi légitime face à l’absence d’accompagnement de l’État et à un système économique qui les broie », a déclaré le Réseau Action Climat dans un communiqué. Mais « face aux discours réducteurs de certains acteurs ciblant les mesures environnementales, le Réseau Action Climat rappelle que la transition agroécologique et juste est la seule voie permettant la pérennité de notre agriculture ».
Plus que les normes environnementales, « la colère s’explique en grande partie par la crise du revenu agricole et un besoin de reconnaissance et de protection de la part de l’État », estime la coalition. Comme causes de la crise, le RAC cite « le non respect de la loi Egalim dans les négociations commerciales avec les industriels et la grande distribution, l’industrialisation de certaines filières et leur exposition aux marchés internationaux volatiles, ou encore la concurrence faussée avec des importations ne répondant pas aux mêmes normes, faute de mesures miroirs », notamment via les accords de libre-échange, tel que le traité avec le Mercosur ou la Nouvelle Zélande.
Un accompagnement nécessaire
« Il serait dramatique de rejeter les politiques publiques environnementales et climatiques au moment où elles deviennent plus que jamais nécessaires », poursuit l’ONG, qui rappelle que les effets du changement climatique (sécheresse, inondations) « sont malheureusement déjà là », « touchent de plein fouet les agriculteurs », « en première ligne », et « vont s’aggraver ».
« Nous appelons donc le gouvernement à fixer un cap clair et à accompagner massivement les agriculteurs à adapter leurs pratiques vers la transition agroécologique, via un meilleur fléchage des aides agricoles notamment », conclut le communiqué.
« Le WWF comprend et soutient nombre des revendications exprimées, à commencer par celle de la juste rémunération des agriculteurs, autant dans les négociations commerciales que par le soutien que leur doit l’État et l’Union Européenne », a abondé Jean Burkhard, directeur du plaidoyer au WWF, dans un communiqué distinct. « Une agriculture économe en pesticides et en eau est la condition indispensable de sa durabilité, de sa compétitivité et même de sa survie », a-t-il déclaré jeudi.
« Il serait fou de croire que l’agriculture pourrait revivre par l’épuisement de la nature sur laquelle elle est assise. Il faut au contraire que l’écologie, par des mesures claires, accompagnées et financées devienne le moteur d’une nouvelle prospérité paysanne ».
(Avec AFP)
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