Prime, aides et voies réservées : le point sur les dispositifs du plan covoiturage 2024

Par Anne-Lise Lecointre-Baladi , le 14 décembre 2023 - 4 minutes de lecture
Panneau qui informe d'un parking de covoiturage dans la Sarthe, Crédit GILE Michel/SIPA

Panneau qui informe d’un parking de covoiturage dans la Sarthe, Crédit GILE Michel/SIPA

Découvrez le plan de 150 millions d’euros du gouvernement pour dynamiser le covoiturage en France ! Prime de 100€, entreprises engagées, voies réservées : on vous explique tout ce que vous devez savoir sur les nouveautés attendues.  

Une prime de 100 euros avec de nouvelles conditions

La prime au covoiturage de 100 euros sera reconduite en 2024 mais se concentrera sur les trajets courts, pour faire décoller le covoiturage du quotidien, a annoncé le gouvernement mercredi 13 décembre. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a ainsi indiqué : « La prime 2024 va cibler davantage les trajets vers le travail, l’école ou les loisirs, soit les trajets de moins de 80 kilomètres ».
Une somme de 25 sera versée au conducteur après le premier trajet de covoiturage enregistré sur une des plateformes en ligne, comme Ecov, Klaxit, La roue verte ou Blablacar Daily. Un second versement de 75 euros est prévu après le dixième trajet.

Pour rappel, dans le cadre de la planification écologique, pour réduire d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, le gouvernement français table sur une explosion du covoiturage, en plus du passage aux voitures hybrides et électriques.
L’objectif, très ambitieux, du « plan covoiturage », est d’atteindre trois millions de trajets quotidiens à horizon 2027, contre 900 000 actuellement. Aujourd’hui encore plus de 80% des automobilistes roulent seul.e.s entre 7 et 10h du matin.

Des entreprises engagées

35 entreprises se sont engagées à favoriser le covoiturage, en mettant, par exemple, en place une plateforme à disposition de leurs salariés. Des géants comme La Poste, Carrefour ou Les Mousquetaires se sont déjà engagés, représentant au total un million de salariés, en plus de la fonction publique.

Le covoiturage est également intégré au Forfait mobilités durables (FMD) : les déplacements domicile-travail effectués en covoiturage peuvent être en partie pris en charge par l’employeur, qui est exonéré de charges sociales dans la limite de 800 euros par an.

Un boom des voies de covoiturage

Les voies réservées au covoiturage se sont également multipliées aux abords des métropoles comme Lille ou Marseille, avec environ 115 kilomètres de voies fin 2023. 

Paris envisage d’y consacrer une voie de son périphérique en pérennisant à l’issue des Jeux olympiques 2024 la voie réservée aux participants, soit la voie de gauche.

Pour que les automobilistes les respectent, des équipements de constatation des infractions, semblables à des radars, seront installés sur ces voies à travers la France en 2024.

Des initiatives locales avec des collectivités impliquées

Les collectivités, comme des villes ou des métropoles, sont poussées à multiplier les lignes ou les aires de covoiturage ainsi que des dispositifs incitatifs. 200 projets ont été soutenus en 2023 par l’État, qui souhaite accélérer en 2024.

Le gouvernement soutient également les collectivités qui mettent en place des primes locales pour inciter à covoiturer, à hauteur d’un euro pour chaque euro investi.
En Ile-de-France, par exemple, le covoiturage est gratuit pour le passager avec le pass Navigo, et le conducteur reçoit 2,25 euros jusqu’à 15 kilomètres, puis 0,15 euro/km. 
Dans l’aire grenobloise ou dans les Pays de la Loire, le conducteur reçoit 2 euros jusqu’à 20 km et 0,1 euro/km au-delà.
Les initiatives se sont également multipliées lors d’évènements sportifs ou culturels comme le festival Solidays ou la Coupe du monde de rugby, pendant laquelle 30.000 covoiturages ont été comptabilisés.

Une enquête sur le covoiturage informel en vue pour mesurer l’impact

Le gouvernement souhaite enfin mieux mesurer le covoiturage informel (deux collègues qui ne passent pas par une plateforme, par exemple) et va lancer une enquête sur le sujet avant la fin de l’année

(Avec AFP)

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Anne-Lise Lecointre-Baladi

Rédactrice en chef Deklic

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