Production et consommation énergétique en France : le récap

Par Anaïs Hollard , le 23 octobre 2023 - 7 minutes de lecture
Eoliennes

© Isa Harsin

En 2023, la France reste l’un des principaux producteurs et consommateurs d’électricité européen. Compte tenu des besoins grandissants de la population, la production énergétique devrait d’ailleurs même aller en augmentant au cours des années à venir. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la production et la consommation d’énergie actuelle et comment vont-elles évoluer ?

Total production d’énergie en France

La France compte parmi les plus gros producteurs d’électricité d’Europe et en la matière, c’est bien l’énergie nucléaire qui se place en pôle position des sources de production. Pour comprendre cette petite particularité « made in France », il convient de revenir quelques décennies en arrière. Si l’Hexagone peut se targuer de disposer de nombreuses ressources gastronomiques, côté énergie, il n’en est pas de même. Elle a en effet longtemps été presque entièrement tributaire des importations extérieures et ce, jusqu’aux chocs pétroliers des années 70. Pour répondre à ses problèmes d’approvisionnement et assurer une souveraineté nationale, le pays met alors le cap sur l’énergie nucléaire. Aujourd’hui, le parc nucléaire installé sur le territoire comprend un total de 56 réacteurs et permet largement d’alimenter le pays en énergie. 

Le nucléaire ne demeure toutefois pas le seul moyen de production d’électricité. On peut d’ailleurs distinguer les sources de production d’énergies renouvelables et non-renouvelables. Les différentes filières non-renouvelables mobilisent essentiellement des énergies de type combustible : 

🔥 Le gaz naturel ;
🔥 Le charbon
🔥 Le fioul, etc.

Les énergies renouvelables utilisées pour la production d’électricité en France sont quant à elles principalement :

🌱 L’hydraulique ;
🌱 Le solaire ou photovoltaïque ;
🌱 L’éolien ;
🌱 Les bioénergies (biomasse, énergies produites à partir de matières organiques).

En 2022, la production totale en France métropolitaine s’est élevée à 445 TWh, soit son plus bas niveau depuis 1992. En effet, avec « seulement » 279 TWh d’électricité fournie, la production issue du nucléaire a affiché un recul de 30 % par rapport à la moyenne de ces vingt dernières années, du fait de nombreuses opérations de maintenance sur le parc nucléaire. Même son de cloche du côté de la production hydraulique, première source d’énergie renouvelable du pays, qui a quant à elle reculé de 20 % en moyenne par rapport à la période 2014-2019, avec une production équivalente à 49,7 TWh1.

Bonne nouvelle toutefois, du côté des capacités de production d’énergies renouvelables, la France a mis les bouchées doubles en boostant le nombre de ses installations existantes. Selon les données de RTE, en 2022 : 

📈 Le parc éolien terrestre a gagné une puissance de 1,9 GW ;
📈 Le parc solaire photovoltaïque a quant à lui gagné 2,6 GW ;
📈 La France a mis en service son tout premier parc éolien offshore à Saint-Nazaire, d’une puissance de 480 MW1.

1Source : RTE – Bilan électrique 2022

La consommation d’énergie en France

Du côté des consommations, l’année 2022 a marqué une nette baisse par rapport aux années précédentes, avec un total de 467 TWh d’électricité consommés, autrement dit, 1,7 % de moins par rapport à 2021. Seulement, ces variations des chiffres sont davantage à attribuer à la crise du marché de l’énergie qui a secoué l’ensemble des pays européens et à la hausse des coûts associés, qu’à une véritable tendance de fond. D’ailleurs, à en croire les récents scénarios du gestionnaire de réseaux RTE, l’électrification des besoins, poussée par les objectifs de décarbonation, devrait entraîner un important boom de la consommation d’électricité française à l’horizon 2035. Selon l’organisme, celle-ci pourrait être comprise entre 580 à 640 TWh à cette échéance. Autrement dit, une augmentation des consommations qui pourrait atteindre plus de 30 % du niveau actuel.

Selon le Ministère de la Transition Énergétique, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France en 2022 s’élevait à 20,7 %. Non seulement, cette part devra atteindre 33 % en 2030 afin de respecter les objectifs de la loi énergie climat, mais aussi pour répondre au scénario de RTE, qui appelle à l’accélération du développement des renouvelables2. Une hausse qui devrait participer à la baisse des émissions de gaz à effet de serre mais aussi donner un coup de pouce en secteur de l’emploi.

La baisse des consommations d’énergie reste néanmoins l’affaire de tous. D’ailleurs, le secteur résidentiel reste le deuxième plus gros consommateur, derrière les transports et devant l’industrie. Selon l’Ademe, les plus gros postes de consommation énergétique au sein d’un logement sont :

⚡ Le chauffage ;
⚡ L’eau chaude ;
⚡ L’électricité spécifique (électroménager et multimédia) ;
⚡ Les équipements de cuisson.

Il revient donc également aux millions de foyers français de veiller à raisonner leurs consommations et de tendre à l’économie d’énergie, conformément aux attentes de sobriété énergétique.

2Source : RTE – Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035

Production et consommation en France : quels objectifs ?

Pour répondre aux lourds enjeux du réchauffement climatique, la France, tout comme ses homologues, devra renoncer aux énergies fossiles, pétrole, gaz ou charbon, aujourd’hui responsables de l’essentiel des émissions de CO2. Le « verdissement » des transports (automobile, secteur aérien…) et du chauffage, mais aussi la décarbonation industrielle (fabrication, alimentation, industrie manufacturière…) via l’hydrogène devraient ainsi conduire à une hausse radicale de la consommation d’électricité d’ici 2050. Jusqu’à +35 % d’électricité consommée selon RTE. Pour le gestionnaire de réseau, le futur énergétique hexagonal doit être placé sous le signe de l’efficacité énergétique, mais aussi du développement des énergies renouvelables. Si les EnR représentent aujourd’hui 20,7 % de la consommation d’énergie finale, contre 14,9 % en 2015, le chemin à parcourir reste encore long.

Selon les études menée par l’Ademe, il existe quatre scénarios Transition(s), et dans la plupart d’entre eux la quantité d’approvisionnement énergétique assuré par les énergies nouvelles devrait atteindre 70 à 88  % d’ici 2050. De son côté, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) entend également diversifier le mix énergétique hexagonal et appelle ainsi à :

🎯 Doubler la capacité installée des énergies renouvelables électriques en 2028 par rapport à 2017.
🎯 Augmenter de 40 à 60 % la production totale de chaleur renouvelable dès 2028.
🎯 Accroître le soutien de l’État à la filière biogaz à hauteur de 9,7 Md€ pour qu’elle représente 6 à 8 % de la consommation totale de gaz en 2028.
🎯 Augmenter les capacités d’éolien en mer avec 6 nouveaux appels d’offres sur la première période de la PPE.
🎯 Augmenter le soutien financier à la filière hydrogène3.

En matière de production et de consommation en France, l’avenir est donc résolument placé sous le signe des EnR, dont la présence devrait radicalement croître tout au long de ces prochaines décennies. Pour soutenir la forte hausse des consommations et le système électrique, les énergies renouvelables doivent résolument évoluer.

3Source : Ministère de la Transition Écologique – La France accélère sa transition énergétique

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Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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