Production et consommation : la place de l’énergie en France
Il suffit d’observer 2 secondes notre environnement pour constater que l’énergie est partout : dans nos usines, nos transports, nos frigidaires et même dans nos propres corps. En France, la production et consommation d’énergie sont des sujets d’importance capitale, avec des répercussions sur toute notre économie et notre quotidien. Enquête sur les chiffres autour de l’énergie sous toutes ses formes.
La production totale d’énergie française en légère baisse
Selon le dernier rapport du Ministère de la transition énergétique, la France a produit 1249 térawattheures d’énergie en 2022, toutes formes confondues, contre 1524 TWh en 2021. Une baisse qui s’explique en partie par la chute de la production du secteur nucléaire. Pas de surprises là-dessus : le parc français étant vieillissant, certains réacteurs ont dû être fermés à cause de défauts sur les circuits de refroidissement ou de problèmes techniques, entraînant ainsi l’affaiblissement de la filière.
Une baisse pourtant assez significative : le nucléaire atteint les 893 TWH, soit -22,3% par rapport à 2021. Un record, puisque la filière tombe à son plus faible niveau depuis 1988, année où la construction du parc n’était même pas terminée.
En raison de conditions météorologiques peu favorables, la production d’origine renouvelable n’a pas vraiment brillé non plus. La bonne nouvelle, c’est que même si 2022 n’aura pas été la grande année des énergies renouvelables, leur importance dans le mix énergétique ne cesse de progresser depuis 2005, contrairement à la production primaire d’énergie fossile, qui reste tout à fait marginale : à peine 10 TWh sur la production totale.
Nucléaire et pétrole : les rois de la consommation d’énergie dans l’hexagone
En ce qui concerne la consommation en France, là aussi on constate une légère baisse : 2482 TWh pour 2022, contre 2769 TWh en 2021, même si ce n’est pas une mauvaise nouvelle au vu des efforts collectifs pour réduire notre consommation. Dans le détail, c’est toujours le nucléaire qui remporte la palme de la principale l’énergie la plus consommée, avec 37% dans le mix énergétique, suivi de près par le pétrole à 30%, le gaz naturel à 16%, les énergies renouvelables à 15% et le charbon à 3%.
Mais l’année 2022 reste assez singulière dans l’histoire du pays, au vu des tensions autour de l’arrêt des livraisons de gaz russe en Europe et des failles du parc nucléaire. Alors pour réduire à long terme la consommation en France, et atteindre la neutralité carbone tant espérée d’ici 2050, le gouvernement a mis en place un grand plan de sobriété énergétique. Depuis le 14 octobre 2022, découvrez de façon hebdomadaire toutes les données autour de l’évolution de la consommation finale d’énergie du pays !
Le statut à part de l’électricité
En France, l’électricité a un rôle à part. C’est d’ailleurs pour ça que l’on distingue le mix énergétique – qui comprend toutes les sources énergétiques utilisées par le pays pour produire toutes sortes d’énergies – du mix électrique, qui désigne la répartition des ressources employées pour créer uniquement de l’électricité.
En France, la gestion des réseaux électriques est confiée à la RTE (Réseau du Transport d’Electricité), qui va assurer l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité en temps réel. Cette société est responsable de la planification, de l’exploitation et de la maintenance du système électrique, garantissant ainsi la fiabilité et la stabilité de l’approvisionnement en électricité.
En février 2023, la RTE publiait son bilan électrique national de l’année 2022, caractérisé par une crise inédite depuis la fin des années 70 : en raison d’une faible production hydraulique et nucléaire, la production totale d’électricité représentait 445 TWh, son plus bas niveau depuis 1992, avec un recul de près de 15% par rapport à 2021.
Cette énergie se répartit entre les ménages, l’industrie, les services et les transports. Avec la croissance de la population, l’avènement des nouvelles technologies et la montée en puissance des réseaux sociaux, les besoins croissants en électricité ont contribué à la forte augmentation de la consommation au fil des années.
Et malgré le tableau assez sombre de toute cette période avec la guerre en Ukraine, l’approvisionnement a pu être garanti. Mieux encore : les nouvelles installations liées aux énergies renouvelables ont permis une belle progression, avec 37,5 TWh pour la production éolienne malgré une année particulièrement peu venteuse, et 18,6 TWh pour la production solaire, soit +31% par rapport à 2021. Ces ressources plus vertes représentent le renouveau de la transition énergétique.
La France, importatrice et exportatrice d’énergie
En France métropolitaine, la production d’énergie brute, issue de diverses ressources énergétiques, joue un rôle capital dans l’économie de notre pays. Mais l’hexagone ne se suffit pas à elle-même : si 50% de la consommation primaire d’énergie – autrement dit une énergie qui n’a pas subi de transformations – est produite sur notre territoire en 2022, l’autre moitié nous vient d’ailleurs, et notamment de nos voisins européens.
Cette année aura été historique pour le marché de l’importation : pour la première fois depuis 40 ans, la France a importé plus d’électricité qu’elle n’en a exporté, avec 16,5 TWh récupéré en Allemagne, en Belgique et en Grande-Bretagne. Concernant l’exportation, la France a su retrouver sa place de premier exportateur d’Europe : depuis janvier 2023, le pays exportait 1,4 TWh, l’équivalent de la consommation totale d’énergie de 450 000 foyers par an. Preuve ultime que l’hexagone a tous les atouts pour assumer les variations complexes du marché de l’énergie.
En résumé, il est important de retenir que chaque année, la France produit plusieurs millions de mégawattheures, provenant de diverses ressources et moyens de production. Et si à la lecture des chiffres de la production et consommation d’énergie française, on constate que cette dernière est principalement fournie par un parc nucléaire encore très puissant, l’arrivée des ENR sur le marché a déjà changé le visage de notre consommation, ouvrant ainsi une nouvelle page de notre histoire énergétique en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique.
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