Autoroute A69 : le gouvernement confirme la poursuite du chantier malgré les oppositions

Par Anne-Lise Lecointre-Baladi , le 16 octobre 2023 — Protection de l’environnement - 3 minutes de lecture
Travaux de l'autoroute A69, Crédit ANTOINE BERLIOZ / HANS LUCAS VIA AFP

Travaux de l’autoroute A69, Crédit ANTOINE BERLIOZ / HANS LUCAS VIA AFP

Malgré les contestations, le gouvernement confirme la poursuite du chantier. On fait le point sur les détails de la réunion décisive, les positions des élus, des opposants, et les préoccupations environnementales.

Les élus du Tarn soutiennent massivement le projet de l’A69

Cette réunion avec les services de l’État du vendredi 13 octobre 2023 était très attendue. In fine, les élus du Tarn en sont sortis satisfaits. Le préfet d’Occitanie a souligné qu’ils étaient majoritaires à soutenir le projet. « Une très large majorité des élus locaux a réaffirmé sans aucune ambiguïté son soutien au projet », a déclaré le préfet d’Occitanie, Pierre-André Durand, ajoutant que le chantier commencé avant l’été était « bien engagé ». Pour rappel, l’autoroute A69 doit entrer en service en 2025.

Vendredi, le préfet n’a pas précisé si les opérations d’abattage d’arbres, mises en pause mardi jusqu’à la tenue de cette réunion demandée par le ministère des Transports, allaient reprendre.

A l’annonce de cette réunion, des opposants au projet avaient interrompu leur grève de la soif, entamée la veille, et une grève de la faim commencée un mois auparavant.

Sous les huées d’une soixantaine d’opposants rassemblés autour de la sous-préfecture, Jean Terlier, député Renaissance du Tarn, a salué une réunion « très constructive » et dit avoir reçu l’assurance qu’il n’y aurait pas « ni moratoire, ni suspension du projet ». Il a assuré qu’il faudrait encore « voir comment on pouvait améliorer les compensations environnementales ».

Les compensations environnementales au cœur des préoccupations

Le concessionnaire Atosca promet notamment de planter des arbres et de restaurer les zones humides détruites. Mais il a été mis en demeure le 6 octobre par la préfecture du Tarn de proposer sous quatre mois un site pour la compensation d’une zone humide de près de 150 m2, au risque de devoir payer jusqu’à 1 500 euros de pénalités par jour de retard.

Deuxième réunion avec les associations anti-A69 : l’incompréhension persiste

Une deuxième réunion a eu lieu avec des associations anti-A69, dont le collectif La Voie est Libre (LVEL), France Nature Environnement (FNE) et Attac. Mais ces derniers en sont sortis rapidement, déclarant avoir mis fin aux échanges. « Il n’y a eu aucune surprise (…), ils n’écoutent absolument pas nos arguments », a soutenu Éveline Grieder, l’une des représentantes de LVEL.  « Ce qu’on demande, c’est une suspension des travaux dès maintenant », a ajouté Régine Lange, vice-président de FNE Midi-Pyrénées. 

Le gouvernement maintient sa position : Le chantier reprend dès lundi malgré les recours en justice

A l’issue de cette réunion, le ministère chargé des Transports a fait savoir via un communiqué que « L’État est déterminé à faire aboutir ce projet, qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge », et que « le chantier se poursuivra dès ce lundi ».

Plusieurs recours en justice ont été engagés contre le chantier, pour le moment sans succès, mais certains sont toujours en cours.

(Avec AFP)

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Anne-Lise Lecointre-Baladi

Rédactrice en chef Deklic

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