L’Économie bleue : tout savoir

Par Wanis Cassim , le 14 janvier 2025 — éducation, engagement écologique, Protection de l’environnement, Transition Écologique - 8 minutes de lecture

Si notre planète est surnommée la “Planète Bleue” ce n’est pas pour notre victoire à la Coupe du Monde de football 1998 (un peu présomptueux, c’est vrai). Notre maison à toutes et tous est en effet recouverte d’eau à 71 % ! Une eau qui est essentielle pour la vie et reste au centre de nos sociétés à travers le transport maritime, la consommation de produits de la mer ou encore le tourisme côtier.

C’est dans ce contexte que l’économie bleue apparaît comme un secteur, et une solution pertinente en tant que concept pour la sauvegarde de nos océans et le développement d’une autre manière de produire comme de consommer ce qui provient de la mer. 

Sautons ensemble dans l’eau turquoise afin de mieux comprendre l’économie bleue et ce qu’elle désire changer ! 🏄

L’économie bleue, un terme qui désigne un secteur…

L’eau est au centre de nos activités économiques depuis toujours. Les grandes villes sont très souvent situées près d’une côte ou d’un fleuve pour exploiter les ressources en poisson et développer la circulation maritime, et ce, depuis des millénaires. En effet, l’économie bleue, de ce point de vue, est une très vieille, une des premières économies de l’histoire qui a vu apparaître des pêcheurs et autres cueilleurs d’algues ou de coquillages.

🎣 La pêche

🪷 L’aquaculture

⛴️ Le transport de marchandises (ou de touristes)

🏖️ Le tourisme côtier et maritime (croisières)

Voilà autant de secteurs différents qui n’ont qu’un lien, leur rapport avec les océans et l’eau en général et qu’on regroupe sous l’appellation d’économie bleue.

En 2020, l’Union Européenne estimait que 4,5 millions de personnes travaillaient dans cette filière en Europe pour un chiffre d’affaires de 650 milliards d’euros.

Avec les innovations, certains secteurs s’ajoutent à l’économie bleue comme la production d’électricité avec les vagues (énergie houlomotrice), la production d’électricité avec l’aide des marées (énergie marémotrice), l’énergie éolienne offshore ou encore la biomasse marine ! Autant de nouveaux secteurs qui correspondent parfaitement à l’autre pan de l’Économie Bleue, le concept.

…et un concept !

L’économie bleue est un concept popularisé par Gunter Pauli, économiste et entrepreneur belge. L’homme passe de la vente de bière artisanale au Japon à la fabrication de détergents biologiques dans les années 90. 

En 1994, le Belge s’installe définitivement au Japon pour y créer la fondation ZERI (Zero Emissions Research and Initiatives), dont le but est de s’inspirer de la nature pour concevoir des business plans qui fonctionnent comme des écosystèmes. 

Ses talents oratoires font de lui un conférencier demandé et à succès. 
En 2010, il sort l’ouvrage « The Blue Economy: 10 Years, 100 Innovations, 100 Million Jobs », un best-seller qui entérine sa popularité et introduit au grand public le concept d’économie bleue.

Qu’entend-on par économie bleue ?

Continuité de sa fondation ZERI, l’économie bleue se concentre sur les secteurs maritimes pour tenter de la transformer, avec pour modèles les écosystèmes naturels.

Le principe est donc d’établir des modèles économiques durables et respectueux de l’environnement, qui exploitent les ressources locales et créent des emplois dans les communautés à proximité.

Comme dans tout écosystème naturel, les déchets des uns doivent devenir les matières premières des autres, qui, ainsi réutilisés à chaque fois, apportent une valeur ajoutée.

🌲 Prenons une forêt par exemple. Dans celle-ci, chacun a un rôle précis au sein de l’écosystème et les “déchets” n’en sont jamais vraiment.

🌳 Les arbres d’une forêt captent le dioxyde de carbone et rejettent de l’oxygène, importante pour les espèces animales vivant dans la forêt.

🌱 Les plantes au sol sont chargées de décomposer les “déchets” pour en faire de l’humus et ainsi participer à l’enrichissement du sol qui favorisera le développement de nouveaux arbres et autres plantes.

🫐 Les branches, feuilles mortes ou les fruits tombés sont autant de nourriture pour les champignons, les bactéries ou les insectes de la forêt.

🐜 Les insectes, eux participent à l’aération du sol et à la pollinisation.

🌀 C’est donc un cycle continu qui permet à un écosystème comme la forêt de perdurer et de se développer, sans produire un excès de déchets qui ne seraient pas recyclables puisque tous sont interdépendants.

C’est quoi la Blue Economy ?

La Blue Economy se propose donc d’imiter ce genre d’écosystème pour créer des activités économiques aussi durables que efficaces dans les secteurs maritimes.

Elle se penche ainsi sur les énergies renouvelables marines (l’éolien marin, l’hydrolienne, etc.), le tourisme côtier, la pêche durable ou encore l’aquaculture.

🪷 La production d’algues marines est un exemple concret. 

La culture d’algues marines peut être durable car elle ne nécessite pas d’engrais chimique ou de traitement. Plus encore, la croissance des algues n’épuise pas les ressources naturelles. Dans le même temps, leur culture permet de filtrer le dioxyde de carbone. 

C’est donc une culture qui participe à la régulation de son propre environnement.

Après leur récolte, les algues sont transformées en produits comme l’alginate ou le carraghénane utilisés dans l’industrie alimentaire et cosmétique. 

Les déchets comme les algues en décomposition peuvent être aussi transformés en bioplastique !

🏖️ On peut également considérer que le tourisme côtier durable fait partie intégrante de l’économie bleue.

Le principe est donc de préserver un espace maritime pour un tourisme raisonné. 

❌ Pas de surtourisme

❌ Pas d’activités pouvant déranger les écosystèmes

❌ Pas de pollution abusive

Les activités touristiques sont orientées vers un respect constant de l’environnement avec des observations passives, des plongées sous-marines responsables, des visites de réserves naturelles. Tant de choses qui servent au succès du secteur touristique, sans pour autant abîmer ce qui en fait son centre d’attraction.  

L’économie bleue permet aussi une implication active des locaux dans ce secteur grâce à la création d’emplois stables dans l’hôtellerie, la restauration, ou encore en qualité de guides touristiques. De plus, selon le concept, la création ou le développement de cette activité sont accompagnés par les autorités pour qu’elle demeure respectueuse de l’environnement. A ce titre, un réseau de recyclage des déchets ou la mise en place d’énergies renouvelables pour alimenter les hôtels et restaurants peuvent être des solutions !
🎣 La pêche doit être raisonnée et respecter les réserves locales. C’est le contraire de la surpêche en somme.

Quels sont les avantages de l’économie bleue ?

Les avantages de l’économie bleue sont multiples !

La durabilité environnementale

Même si c’est évident, le fait que ce type d’économie préserve l’environnement, notamment les écosystèmes marins et côtiers, demeure l’un de ses plus grands points forts. Elle prend aussi en compte les animaux marins pour éviter de transformer leur comportement.

Dans une économie bleue, le transport maritime comme l’aquaculture sont à même de se transformer pour moins polluer et ainsi favoriser les écosystèmes qui entourent leurs activités.

La création d’emplois

L’économie bleue revient à l’essentiel et permet ainsi de créer de multiples emplois qui seront pérennes dans le temps puisque l’environnement de travail (l’océan, la mer ou la côte) est préservé. Elle incite au développement de l’économie locale tout en respectant la nature.

Une réduction des inégalités

Favoriser l’essor d’une économie durable dans des régions littorales peut permettre de réduire les inégalités économiques en offrant des perspectives d’évolution.

Un tremplin vers les innovations

Penser des secteurs entiers comme des écosystèmes est un avantage pour l’émergence de nouvelles technologies vertes destinées à exploiter les ressources marines avec un plus grand respect de leur environnement, et ce, afin que le vivier reste abondant. C’est un échange gagnant-gagnant.La Blue Economy est un concept qui peut s’adapter à d’autres secteurs et industries. Le respect de la nature et la conception d’un cycle parfaitement intégré à celle-ci pourrait être une des solutions de demain pour lutter contre le dérèglement climatique et notamment le réchauffement des océans. Il suffit de suivre la vague ! 🌊

Source :

https://www.theblueeconomy.org

Wanis Cassim

Après des études de philosophie, Wanis décide de laisser la théorie afin d’agir à sa façon en faveur de l’écologie. Passionné de science-fiction, de nouvelles technologies aussi bien que de la nature, il tente d’allier ses centres d’intérêts dans son travail de rédacteur Web.

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