Bangladesh : les ouvriers du textile en grève pour des salaires dignes
Une grève historique touche actuellement le Bangladesh provoquant la fermeture d’usines fournissant des marques mondiales. Les ouvriers textiles exigent des salaires justes et de meilleures conditions, et font face à des autorités menaçantes.
Mi-octobre, des ouvriers de l’industrie textile au Bangladesh ont déclenché une grève historique, provoquant la fermeture de centaines d’usines qui approvisionnent des marques bien connues telles que Gap, H&M, Zara, Levi’s, Primark, et bien d’autres.
Les ouvriers contestent leur rémunération et leurs conditions de travail. Pour l’équivalent de 70€ par mois, ils font face à des formes de harcèlement moral et physique, travaillent 16 heures par jour, avec un rythme effréné.
Des manifestations violentes ont éclaté, entraînant au moins trois décès et causant des dommages à 70 usines qui ont été saccagées ou endommagées.
La Première Ministre Sheikh Hasina a déclaré : « S’ils descendent dans la rue pour protester à l’instigation de quelqu’un, ils perdront leur emploi, leur travail et devront retourner dans leur village ».
Des propos qui instaurent un véritable climat de terreur pour tenter de calmer la situation à tout prix.
Le Bangladesh dépend grandement de l’industrie de la mode : Il est le deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine, mais il subit aussi grandement l’inflation.
Les manifestant·es demandent une hausse de près de trois fois leur salaire actuel, soit 190 euros. Il a été revu à 104 euros la semaine dernière mais est jugé toujours insuffisant.
Plusieurs multinationales sont intervenues auprès des autorités bangladaises pour leur demander une hausse du salaire minimum… Mais les ONG jugent que ces entreprises continuent à chercher de la main d’œuvre très bon marché. Elles estiment que si les marques soutenaient les syndicats et s’engageaient à prendre à leur charge le coût de l’augmentation salariale, les ouvriers n’auraient pas besoin de manifester.
Les ONG espèrent que la directive européenne en cours de discussion ira plus loin que la loi française sur le devoir de vigilance. Leur idée, c’est de s’appuyer sur le poids de l’Europe dans le commerce international : à leurs yeux, une décision européenne ambitieuse pourrait avoir un effet d’entrainement sur tout le système.
De quoi interroger alors que dans quelques jours aura lieu le Black Friday, un évènement commercial au cours duquel de nombreux consommateurs achètent plus que de raisons sans se soucier des conditions de fabrication des produits acquis.
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