Energie solaire

Bientôt des vêtements qui fonctionnent à l’énergie solaire ?

Par Anaïs Hollard , le 19 décembre 2023 - 4 minutes de lecture

Des vêtements thermiques solaires pour les randonneurs ?

Imaginez-vous pouvoir vous adapter aux températures extérieures en un claquement de doigts : vous rafraîchir en cas de fortes chaleurs et vous réchauffer en cas de froid extrême, et tout ça, uniquement grâce à l’énergie solaire. Ce fantasme de science fiction pourrait pourtant voir le jour grâce aux vêtements thermorégulateurs développés par une équipe de chercheurs de l’Université de Nankai, à Tianjin (Chine).

L’énergie solaire au service de l’adaptation face aux températures extrêmes

Un pull léger qui devient aussi chaud qu’une doudoune lorsqu’il fait froid, et vous allège de près de 10°C en cas de fortes chaleurs : c’est ce que promettent les scientifiques de l’Université de Nankai, en Chine. Cette nouvelle génération de vêtements thermorégulateurs alimentés à l’énergie solaire pourrait permettre au corps humain de s’adapter aux températures extérieures grâce à une technologie 100 % issue des énergies renouvelables.

Si les vêtements thermorégulateurs ne font pas office de grande innovation, c’est bel et bien la technologie mobilisée qui a de quoi étonner. Pour fonctionner, ces vêtements d’un genre particulier consomment donc de l’énergie solaire, produite grâce à des modules photovoltaïques organiques (OPV) extrêmement, fins placés sur les épaules, le torse, le dos ou encore le long des cuisses. Ces panneaux alimentent plusieurs plaques électro-calorifiques qui, en recevant du courant, vont pouvoir se chauffer ou se rafraîchir, en fonction de la température extérieure. Ce dispositif s’auto-alimente donc grâce à la lumière du soleil et ne nécessite aucune source d’énergie complémentaire. Un procédé bien différent de celui des vêtements et sous-vêtements thermiques habituels, comme ceux de la marque Heattech, qui se contentent de nous protéger du froid. Essentiellement composés de matières synthétiques comme le polyester, ces pièces participent à « évacuer » l’humidité de la peau, vers la surface du tissu, sans toutefois faire barrière face aux fortes chaleurs.

En ce qui concerne ces créations solaires, les premières conclusions s’avèrent on ne peut plus encourageantes, puisque les vêtements ont été testés sous un soleil de plomb, à 38°C. Pour le porteur, le ressenti était seulement de 28°C, soit dix degrés de moins. Lorsque la température est retombée à 12°C au cours de la soirée, le ressenti se situait quant à lui aux alentours de 22°C.

Un potentiel immense

Dans l’étude, publiée dans la revue Science, les chercheurs affirment que « ce dispositif ouvre de nombreuses possibilités pour développer des systèmes de gestion thermique localisés contrôlés, auto-alimentés et portables et pour étendre l’adaptation humaine aux environnements difficiles ».

Pour l’heure, les vêtements ainsi conçus ne sont pas encore parés pour la fashion week, mais leur potentiel est immense, notamment pour les randonneurs et les explorateurs. On peut également les imaginer en grands remplaçants des couvertures de survie argentées. D’après les auteurs de l’étude, le dispositif est en mesure de maintenir la température de la peau humaine dans une zone de confort thermique comprise entre 32,0°C et 36,0°C, et ce même si la température ambiante varie entre 12,5°C et 37,6°C. La faible consommation d’énergie et la grande efficacité du dispositif permettent une thermorégulation contrôlable et bi-mode durant 24 heures, avec 12 heures d’énergie solaire.

Pour les retrouver en boutique, il faudra toutefois faire preuve d’un peu de patience. En attendant, si vous souhaitez vous protéger du froid, il existe évidemment quelques bonnes pratiques à commencer par la superposition des couches. En effet, il est préférable de superposer plusieurs couches, plutôt que de se contenter d’un seul gros pull. N’oubliez pas les gants, pour préserver vos extrémités, qui refroidissent plus vite et surtout, couvrez-vous la tête (bonnet, cagoule…). Le corps perdrait en effet entre 40 % et 45 % de sa chaleur par la tête, en tout cas, c’est ce dont étaient persuadés nos grands-parents !

Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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