Crise énergétique en Équateur : un déficit hydroélectrique « historique » en partie dû à la sécheresse

Par Charlotte Combret , le 19 avril 2024 - 3 minutes de lecture
Vue de la sécheresse à la centrale hydroélectrique Mazar à Las Palmas, Équateur

Vue de la sécheresse à la centrale hydroélectrique Mazar à Las Palmas, Équateur. Crédit : Edwin Tapia / AFP

L’Équateur a continué à rationner l’électricité jeudi 18 avril avec des coupures de courant allant jusqu’à treize heures, alors que le pays est plongé dans une grave crise énergétique en raison de la sécheresse.

Les coupures de courant ont commencé dimanche, sans préavis, et vont depuis en s’intensifiant, a-t-on constaté. Jeudi et vendredi ont été décrétés jours chômés par les autorités pour permettre notamment l’entretien des installations électriques, mais l’activité dans la capitale Quito était quasi-normale jeudi, exception faite de feux de circulation éteints en plusieurs carrefours. Peu d’habitants ont respecté la consigne, empruntant les transports en commun comme à leur habitude.

Jusqu’à treize heures de coupures d’électricité

L’électricité a été suspendue dans plusieurs quartiers depuis 7h00 locales (12h00 GMT), avec des coupures prévues parfois pour durer jusqu’à treize heures, selon l’entreprise nationale en charge du secteur. « Hier, ils m’ont suspendu de 08h00 à 11h00 (du matin) (…). Aujourd’hui, avec huit heures (de suspension), ça va être pire, ça nous affecte beaucoup », a déclaré à l’AFP un habitant, Segundo Guacho.

« Au cours de ces prochains jours, des travaux de maintenance seront effectués dans les centrales électriques, ce qui entraînera des restrictions d’énergie à des horaires déterminés et non modifiables », a prévenu mercredi le gouvernement.

Un facteur climatique

Cette crise est le fait de plusieurs facteurs, selon le ministère de l’Énergie et des mines : « climatiques » (les réserves d’eau sont à un niveau historiquement bas en raison d’une sécheresse amplifiée par le phénomène el Niño), de « planification, d’administratif », mais aussi « d’une corruption historique » et du fait de « sabotages » par des hauts-fonctionnaires.

Elle intervient à trois jours d’une consultation populaire et d’un référendum voulus par le président Daniel Noboa pour tenter d’endiguer la violence croissante dans le pays liée au trafic de drogues.

Le gouvernement a assuré néanmoins qu’il n’y aurait pas de coupures de courant le jour du vote. Dimanche, 13,6 millions d’Équatoriens sont appelés aux urnes pour se prononcer, entre autres, sur l’extradition d’Équatoriens liés au crime organisé.

« Une grande partie du sacrifice que nous faisons aujourd’hui, nous Équatoriens, et demain (vendredi) et samedi, c’est pour (…) garantir que les élections se tiennent, car ce qui est en jeu dans le référendum, c’est la sécurité nationale », a déclaré à la télévision le secrétaire à la Communication, Roberto Izurieta.

(Avec AFP)

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Charlotte Combret

Issue d’une grande école de commerce, Charlotte délaisse rapidement les open spaces parisiens pour s’engager dans la voie de l’indépendance. Son désir de lier pédagogie et poésie la conduit à devenir journaliste rédactrice, dans les Landes, pour des entreprises et médias engagés. Ses passions : le cinéma animalier, les voyages en train, les lectures féministes et les jeux de mots en tout genre.

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