Énergies renouvelables ou nucléaire : quels investissements privilégier pour sauver le climat, selon Greenpeace ?

Par Anne-Lise Lecointre-Baladi , le 4 octobre 2023 — Transition Écologique - 4 minutes de lecture
Nucléaire verus Energies renouvelables : où investir en France ? Crédit : SICCOLI PATRICK/SIPA.Crédit Damien MEYER / AFP

Nucléaire verus Energies renouvelables : où investir en France ? Crédit : SICCOLI PATRICK/SIPA.Crédit Damien MEYER / AFP

Les énergies renouvelables, éoliennes et solaires, permettent de réduire davantage et plus rapidement les émissions de gaz à effet de serre qu’un nouveau programme nucléaire à montant équivalent d’investissements, affirme mardi 3 octobre l’ONG Greenpeace dans un rapport.

Les énergies renouvelables, une approche climatique gagnante !

« Investir 52 milliards d’euros » dans la construction d’éoliennes terrestres et de panneaux photovoltaïques, « permettrait d’éviter quatre fois plus d’émissions de CO2 qu’en investissant la même somme dans la construction de six (réacteurs nucléaires) EPR 2 d’ici à 2050 », indique l’ONG dans son étude menée à partir de données publiques.

Selon le scénario de Greenpeace, 80% des baisses d’émissions de gaz à effet de serre à réaliser en France pour respecter l’accord de Paris, et espérer limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, doivent l’être dans les douze ans à venir.

Les défis du nucléaire : lenteur et risques pour la transition écologique

Or pour y parvenir « le nucléaire est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique », affirme dans un communiqué l’association anti-nucléaire, en référence notamment aux risques de retards dans les 
chantiers d’EPR.

Pour sortir des énergies fossiles (et réduire ses émissions de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990 selon l’objectif de l’UE) l’exécutif compte construire six réacteurs de nouvelle génération, tout en accélérant sur le solaire et l’éolien. Selon EDF, le coût de ces nouveaux réacteurs, dont la mise en service est attendue au mieux à l’horizon 2037 pour le premier, est estimé à 51,7 milliards d’euros, hors coûts de financement, auxquels s’ajouteraient 4,6 milliards en cas de difficultés de mise en œuvre.

Trois scénarios d’investissements comparés

Dans son rapport, Greenpeace a comparé « le potentiel d’impact sur la décarbonation » de trois scénarios d’investissements : construction d’infrastructures éoliennes et photovoltaïques, rénovation des logements passoires énergétiques et construction de 6 réacteurs nucléaires.

Greenpeace s’est appuyé sur des données publiques françaises et européennes, telles que l’évolution de la quantité de carbone émise par le mix électrique européen, le taux de production optimale de chaque énergie, et les coûts d’investissement connus dans les renouvelables (hors coûts de 
raccordement au réseau).

L’ONG en conclut qu’investir 85 milliards d’euros de subventions publiques d’ici 2033 dans la rénovation des passoires énergétiques « permettrait d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 cumulées d’ici à 2050 qu’avec la construction de 6 EPR 2 ».

Avec un montant équivalent à celui du programme nucléaire, investir dans des infrastructures panachant 60% d’éolien et 40% de panneaux solaires permettrait d’éviter 102 millions de tonnes de C02 (MtCO2) cumulées d’ici à 2050 contre 24 MtCO2 avec les EPR, pour trois fois plus d’électricité produite sur la période (1.538 TWh contre 530 TWh), selon les calculs de Greenpeace. 

L’ONG indique avoir pris en compte les scénarios les plus favorables au nucléaire – comprenant respect des coûts et des délais (un EPR mis en service tous les deux ans à compter de 2037), une production optimiste et une moindre baisse des coûts des renouvelables.

Appel à l’action : Greenpeace prône l’investissement dans les énergies vertes

Le gouvernement « devrait investir dans le développement des énergies renouvelables et dans la rénovation performante des passoires énergétiques qui ont bien plus d’impact sur la réduction des émissions de CO2 d’ici à 2050 que ne l’aurait le programme » d’EPR2 voulu par le gouvernement, a déclaré à l’AFP Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique à Greenpeace.

(Avec AFP)

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Anne-Lise Lecointre-Baladi

Rédactrice en chef Deklic

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