Tout ce qu’il faut savoir sur le nucléaire en France 

Entre la France et l’énergie nucléaire, c’est une histoire qui dure : depuis plusieurs décennies, le nucléaire a su se faire une place dans le territoire français, devenant même le troisième plus gros parc du monde après celui des Etats-Unis et la Chine. Mais comment est née cette romance entre l’hexagone et l’énergie atomique ? Et est-elle toujours compatible avec les objectifs du gouvernement ? Découvrez cette énergie, qui irradie tout sur son passage. 

Nucléaire + France = une love story qui dure depuis 1930

L’histoire du nucléaire commence dans les années 30, dans les campagnes françaises où des scientifiques comme Francis Perrin et Frédéric Juliot-Curie s’intéressent au phénomène de la radioactivité et de la fission nucléaire, un procédé physique qui consiste à projeter un neutron sur le noyau instable de l’uranium pour le faire éclater en 2 atomes plus légers, et ainsi fabriquer de l’électricité.

Sans le savoir, la France vient de mettre le doigt sur ce qui deviendra sa principale source d’énergie. Et les choses vont s’accélérer puisqu’au moment où la planète entière bascule dans l’horreur de la Seconde Guerre Mondiale, les savants français se réfugient alors à Londres et s’attellent au projet de recherche du gouvernement américain Manhattan, récupérant ainsi une grande partie des connaissances autour du nucléaire.

En 1945, le CEA – Commissariat à l’Energie Atomique – voit le jour, permettant à la France de devenir l’un des leaders en termes de recherche autour de la production d’énergie nucléaire. 16 ans plus tard, le pays devient la quatrième nation au monde à construire une centrale opérationnelle. Face aux chocs pétroliers, la France prend le pari de tout miser sur le nucléaire pour réduire sa dépendance au pétrole. Bonne pioche : les années 70 et 80 signent l’apogée du nucléaire français, avec la construction de plusieurs grosses centrales comme Fessenheim et Paluel et toujours plus d’investissement dans les recherches.

Mais face à ce succès florissant, de nouvelles voix s’élèvent : problèmes de sécurité, accidents et préoccupations environnementales, les français s’insurgent, ouvrant un débat qui continue de créer des étincelles, notamment autour de la question de l’ARENH. Sur le papier, personne n’arrive à se mettre d’accord sur les prix de l’électricité nucléaire : d’un côté, les producteurs comme EDF, estiment que ces tarifs sont insuffisants pour couvrir leurs coûts de production, tandis que les fournisseurs concurrents réclament un accès plus large à l’électricité nucléaire à des prix compétitifs.

Les forces et les faiblesses du nucléaire français

Si le nucléaire interroge toujours autant des années après son apparition sur notre territoire, c’est parce qu’il a quelques inconvénients : 

☢️ Si les partisans de l’énergie nucléaire affirment que le matériel est sûr, la question de la sûreté est au coeur des interrogations : après les catastrophes de Tchernobyl en 1986 et Fukushima en 2011, les risques d’accidents subsistent toujours, avec des conséquences sanitaires et gouvernementales graves. 

☢️ Le nucléaire, ça coûte cher : entre la construction, la modernisation du matériel vieillissant, la maintenance et le démantèlement de centrales, cela pèse dans les finances publiques. A long terme, cela peut rendre l’électricité nucléaire moins compétitive par rapport aux ENR, qui gagnent du terrain dans le mix énergétique. 

☢️  A l’heure actuelle, la gestion des déchets radioactifs reste un vrai problème en France, car nous n’avons pas encore trouvé de solution satisfaisante pour totalement les éliminer.

Pour autant, la France ne compte pas faire ses adieux au nucléaire, loin de là. Car quoi qu’on en dise, les centrales fournissent une source électrique stable, contribuant à garantir la fiabilité de l’approvisionnement énergétique en France. De plus cette énergie produit peu de gaz à effet de serre, ce qui permet de réduire les émissions de CO2, et donc la pollution. Un atout non négligeable dans la lutte contre le réchauffement climatique ! 

Objectifs 2030 : le nucléaire, au coeur de la production d’énergie de demain

Avec 1,2 milliard d’euros d’investissement, la France compte bien mettre les bouchées doubles pour développer une industrie nucléaire durable et plus responsable. 

☢️ Grâce à ses laboratoires et la création de nouveaux emplois, la France s’engage à s’investir dans la recherche et le développement de technologies nucléaires avancées, comme la fusion nucléaire, un procédé chimique très complexe qui consiste à unir deux noyaux atomiques, afin de diversifier son portefeuille énergétique. 

☢️ L’un des principaux objectifs du pays est de moderniser ses réacteurs nucléaires existants, qui sont à l’heure actuelle, essentiellement des réacteurs à eau pressurisée (REP), qui utilisent de l’uranium enrichi comme combustible. Le but est de créer une nouvelle génération de réacteurs, plus sûrs et efficaces, répondant aux normes internationales les plus strictes en matière de sécurité. 

☢️ Concernant la gestion des déchets radioactifs, la France continue ses recherches pour mettre en place des installations de stockage à long terme et des traitements plus efficaces sont en cours pour minimiser les risques environnementaux. Et pour ça, le pays joue un rôle actif dans la coopération internationale pour établir des normes de sécurité industrielle du nucléaire à l’échelle mondiale.

☢️ L’autre défi majeur consiste à trouver des applications pour la chaleur produite par les réacteurs nucléaires. Cette dernière pourrait être utilisée pour diverses activités industrielles et dans le chauffage urbain, réduisant ainsi la consommation d’énergies fossiles et contribuant à une économie d’énergie à faible émission de carbone.

En résumé, la situation actuelle du nucléaire sur le territoire français révèle une réaction significative face aux enjeux électriques et environnementaux. La France utilise toujours le nucléaire, avec une volonté d’en consommer moins mais de le faire mieux, tout en embrassant progressivement les énergies renouvelables afin de minimiser les impacts sur l’environnement. Un pari osé, qui pourrait s’avérer efficace dans les années à venir…

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