L’hydrogène blanc : quid de cette ressource qui ne cesse de faire parler d’elle

Par Anaïs Hollard , le 12 décembre 2023 - 3 minutes de lecture
Pyrénées Atlantiques

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Pour la première fois en France, en ce début décembre un projet de recherche d’hydrogène naturel vient d’être autorisé dans les Pyrénées-Atlantiques. Une décision qui témoigne de nouveau de l’intérêt croissant pour cette ressource encore méconnue. Mais qu’est-ce que l’hydrogène naturel ou hydrogène blanc et présente t-il un véritable intérêt en matière de transition énergétique ?

L’hydrogène blanc : quel intérêt ?

L’hydrogène naturel est le plus souvent appelé hydrogène blanc, pour mieux contraster avec ses homologues : l’hydrogène gris (produit à partir d’énergies fossiles), l’hydrogène vert (produit à partir d’électricité renouvelable) et l’hydrogène rose (produit à partir d’électricité d’origine nucléaire). Au contraire de ces trois derniers, l’hydrogène blanc est une forme d’hydrogène qui se trouve à l’état naturel, directement sous forme moléculaire H2 et qui peut être exploité directement, sans avoir à le transformer ou le produire artificiellement. 

Car si l’hydrogène est le composé chimique le plus présent sur notre planète, son exploitation à des fins énergétiques n’est toutefois pas sans conséquences pour l’environnement, tout du moins lorsqu’il s’agit d’hydrogène gris, vert ou rose. Qu’il soit produit par électrolyse de l’eau, par reformage ou encore par combustion, il mobilise une grande quantité d’énergie et est à l’origine de bon nombre d’émissions de CO2. Toutefois, cette ressource présente une grande capacité énergétique puisque la combustion d’un kilogramme d’hydrogène libère environ trois fois plus d’énergie que l’essence, à volume égal. Aujourd’hui, pas moins de 95 % de l’hydrogène utilisé est produit à partir d’hydrocarbures (pétrole, gaz naturel et charbon), solution la moins coûteuse. Cependant, ce processus émet de grandes quantités de gaz à effet de serre. C’est pourquoi l’hydrogène blanc suscite actuellement un intérêt croissant, puisqu’il s’agirait d’une alternative possible aux énergies fossiles dans l’industrie et les transports, les secteurs les plus susceptibles de mobiliser l’hydrogène à des fins énergétiques !

L’hydrogène blanc en France

À ce jour, le seul gisement exploité d’hydrogène blanc se trouve au Mali. Une donne qui devrait changer sous peu, compte-tenu des récentes actualités hexagonales. En effet, le premier permis de recherches de réserves d’hydrogène blanc a été accordé début décembre dans les Pyrénées-Atlantiques, à la société TBH 2 Aquitaine pour cinq ans. D’autres permis pourraient bien suivre dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que sur un site récemment identifié en Moselle, dans le bassin minier. Ce lundi 11 décembre, à Toulouse, Emmanuel Macron a d’ailleurs lancé un appel aux industriels pour accélérer la recherche d’hydrogène blanc. Si cette ressource est à ce jour encore relativement peu connue, elle laisse toutefois rêveur. Directement disponible dans le sous-sol, non émettrice de CO2 et probablement renouvelable (l’hypothèse reste à confirmer) : nous risquons d’en entendre parler encore longtemps !

La France compte à ce jour 150 projets d’industrialisation ou de recherche autour de cette ressource d’un nouveau genre, qui pourrait permettre aux transports ou encore à l’industrie, de fonctionner de façon beaucoup moins polluante.

Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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