Mars 2024 est le dixième mois consécutif le plus chaud jamais enregistré sur Terre

Par Charlotte Combret , le 10 avril 2024 - 3 minutes de lecture
Fonte de la glace au Groenland

Fonte de la glace au Groenland. Crédit : Philippe Roy / Aurimages / AFP

Avec une température moyenne de 1,68°C au-dessus de la valeur de référence de la période préindustrielle, l’édition 2024 du mois de mars est la plus chaude jamais enregistrée sur la planète, selon le dernier rapport climatique de l’observatoire européen Copernicus publié mardi 9 avril. Un embrasement qui touche également les océans, dont la surface atteint des températures record pour le douzième mois consécutif.

Comme un refrain entêtant, alarmant. Pour la dixième fois d’affilée, voilà qu’un record de température mensuel est battu. Pendant le mois de mars 2024, il a fait en moyenne 14,14°C à la surface du globe. C’est 0,73°C de plus que la température moyenne de l’air pour la période 1991-2020 du même mois, et 1,68°C de plus que celle de 1850-1900. Au total, les douze derniers mois ont dépassé de 1,58°C les niveaux préindustriels, devenant les plus chauds jamais enregistrés sur Terre.

Anomalies mensuelles de la température de l'air à la surface du globe par rapport à la période 1850-1900. Source des données
Anomalies mensuelles de la température de l’air à la surface du globe par rapport à la période 1850-1900. Source des données : ERA5. Crédit : C3S/ECMWF

Terre et mer

L’océan n’est pas épargné. Toujours au mois de mars 2024, la température moyenne mondiale à la surface de la mer a également a établi un nouveau record à 21,07°C, légèrement au-dessus des 21,06°C enregistrés en février. Les températures des océans ont ainsi atteint des niveaux de chaleur sans précédent depuis plus de douze mois, alerte le rapport. « C’est incroyablement inhabituel », relève la directrice adjointe du Copernicus Climate Change Service (C3S), Samantha Burgess. « Pour arrêter le réchauffement, il faut réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre » rappelle-t-elle dans un communiqué.

Glace et feu 

À mesure que les températures augmentent, la glace, elle, diminue. En mars 2024, l’étendue moyenne de la glace de mer était de 3,5 millions de km2, soit 20% en deçà de la moyenne 1991-2020. Il s’agit de la sixième plus faible étendue pour mars dans l’ensemble de données satellitaires de 46 ans, souligne l’institut européen. En Arctique, la glace de mer a atteint son minimum annuel avec une moyenne mensuelle de 14,9 millions de km2. Du côté de l’Antarctique, si son étendue a repris sa croissance saisonnière après avoir atteint son minimum annuel en février, elle a principalement connu une série continue d’anomalies négatives en mars depuis 2017.

Bulletins climatiques

Chaque mois, le C3S fournit une mise à jour des températures, de l’hydrologie et de la glace de mer, montrant l’état actuel du climat. Les bulletins climatiques comprennent des graphiques et des cartes montrant l’évolution des principaux indicateurs du changement climatique, principalement basés sur l’ensemble des données de réanalyse ERA5 de C3S.

Pour retrouver les rapports : le site de Copernicus.

À lire aussi : 

Un début avril marqué par une chaleur « exceptionnelle » selon Météo France

Réchauffement climatique : l’année 2024 débute par de nouveaux records

En plein hiver, la température des océans atteint des niveaux records

Charlotte Combret

Issue d’une grande école de commerce, Charlotte délaisse rapidement les open spaces parisiens pour s’engager dans la voie de l’indépendance. Son désir de lier pédagogie et poésie la conduit à devenir journaliste rédactrice, dans les Landes, pour des entreprises et médias engagés. Ses passions : le cinéma animalier, les voyages en train, les lectures féministes et les jeux de mots en tout genre.

Voir les publications de l'auteur