Nappes phréatiques : légère dégradation en janvier, situation « préoccupante » dans le Roussillon

Par La rédaction de Deklic , le 14 février 2024 - 3 minutes de lecture
Pyrénées-Orientales, 16 janvier 2024, tour d'horizon d'un département durement touché par une sécheresse historique et un manque d'eau provoqué par une absence constante de pluie depuis mars 2022. Crédit JC MILHET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Pyrénées-Orientales, 16 janvier 2024, tour d’horizon d’un département durement touché par une sécheresse historique et un manque d’eau provoqué par une absence constante de pluie depuis mars 2022. Crédit JC MILHET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Le niveau des nappes phréatiques de France métropolitaine « reste généralement satisfaisant », mais s’est dégradé « légèrement » entre décembre et janvier, a annoncé mardi 13 février l’organisme public chargé de leur surveillance, qui souligne la situation « très préoccupante » dans les Pyrénées-Orientales.

Au 1er février, 46% des nappes sont au-dessus des normales de saison et 15% à des niveaux comparables, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Cette situation est « plus favorable » qu’en 2023 à la même date « où 60% des niveaux étaient situés sous les normales ».

« Seules les nappes du Languedoc, du Roussillon et de Corse conservent des niveaux en janvier 2024 plus bas qu’en janvier 2023 », note le BRGM dans son bulletin.

« La recharge importante survenue entre fin octobre et décembre a eu un effet notable sur les nappes » qui étaient pour la plupart très à sec à la sortie de l’été, rappelle l’organisme dans son bulletin mensuel.

Toutefois « en janvier, l’intensité de la recharge des nappes phréatiques » a diminué par rapport à décembre. 

« La situation reste généralement satisfaisante mais se dégrade légèrement avec 46% des niveaux au-dessus des normales mensuelles », note le Bureau.

Des « niveaux bas à très bas » sont toutefois relevés sur « les nappes inertielles du Sundgau », dans le sud de l’Alsace, « et du couloir de la Saône » ainsi que « sur celles du sud-sud-est et de Corse ».

En particulier, « les niveaux demeurent très préoccupants sur les nappes des calcaires du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon », dans les Pyrénées-Orientales, avertit le BRGM.

Cette mise en garde intervient après une année marquée par une sécheresse historique en Pyrénées-Orientales, département à l’activité agricole et touristique importante qui a subi de nombreuses restrictions d’usages de l’eau.

« On est à 90% de déficit sur l’humidité des sols » dans ce département, a déclaré mardi 13 février sur Franceinfo le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

« Beaucoup de mesures ont été prises l’année dernière (…) avec des baisses considérables de consommation d’eau pendant l’été, malgré la saison touristique », a rappelé le ministre.

« Tout le monde a fait des efforts », a-t-il salué tout en évoquant une réflexion en cours pour trouver de nouvelles économies d’eau dans cette région et pour identifier de nouvelles ressources, sans plus de précision.

De l’autre côté des Pyrénées, en Espagne, la Catalogne a été déclarée en état « d’urgence sécheresse » et les autorités envisagent un ravitaillement de Barcelone avec des bateaux-citernes à partir de juin, si la situation s’aggrave.

Sur le pourtour méditerranéen et la Corse, « les cumuls pluviométriques de ces dernières semaines n’ont pas permis d’enrayer la tendance à la baisse », note le BRGM.
Dans ces régions, en janvier, « de petits pics de crue ont pu interrompre momentanément la vidange, mais ils ont eu peu de conséquences sur les tendances mensuelles ».

Comme toujours, l’évolution dépendra du niveau des pluies avant le printemps et de la reprise de la végétation, qui diminue fortement la recharge des nappes.

(Avec AFP)

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