Pour Greta Thunberg, la jeunesse a dû « grandir trop vite »
La militante écologiste Greta Thunberg a jugé lundi 11 mars 2024 que la jeunesse mobilisée pour le climat depuis cinq ans avait été contrainte de « grandir trop vite » pour lutter contre les dégâts causés par les générations précédentes.
La première journée mondiale des jeunes pour le climat, née de l’engagement de la militante au travers du mouvement Fridays for future, a mobilisé des milliers de jeunes dans le monde le 15 mars 2019.
« Nous sommes beaucoup de jeunes qui ont grandi avec le mouvement écologique et nous avons grandi beaucoup trop vite, pour prendre nos responsabilités et faire le ménage après l’ancienne génération », a-t-elle dit à un journaliste de l’AFP lundi lors d’une action à Stockholm, ajoutant qu’elle et ses camarades se sentaient comme « un disque rayé ».
Accompagnée d’une dizaine de militants, l’activiste a symboliquement bloqué l’entrée du Parlement suédois, en s’asseyant devant et brandissant une banderole sur laquelle figurait leur slogan classique : « Climate Justice Now ».
Traiter la crise
« Le gouvernement suédois, ainsi que tous les autres gouvernements du monde, ne traitent pas la crise climatique comme une crise », a estimé Greta Thunberg. « Ils continuent de laisser les profits économiques à court terme primer sur la vie des gens et sur la planète. »
La Suédoise, qui a acquis une notoriété mondiale avec ses « grèves de l’école pour le climat » entamées à l’âge de 15 ans en Suède, prend régulièrement part à de telles actions où elle dénonce le manque de politiques publiques face au réchauffement climatique.
Selon le chercheur en sciences politiques à SciencesPo Joost de Moor, interrogé par l’AFP en octobre, le mouvement « Fridays for Future » et ses marches pour le climat ont eu un impact mondial.
Celui-ci a « suscité une prise de conscience ». Il a aussi « contribué à accroître la légitimité de l’élaboration de politiques pro-climat, ce qui a permis aux politiciens volontaires d’agir plus facilement sur cette question », a relevé M. De Moor, citant l’exemple de Frans Timmermans, ancien vice-président exécutif de la Commission européenne responsable du Pacte vert.
Malgré cela, les politiques climatiques sont loin de répondre aux inquiétudes soulevées par les scientifiques, avance le chercheur.
Lundi 11 mars, l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) a prévenu que l’Europe pourrait être confrontée à des situations « catastrophiques » si elle ne prenait pas la mesure des risques climatiques qu’elle encourt tels que la chaleur extrême, la sécheresse, les incendies de forêt ou les inondations.
(Avec AFP)
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