Prix de l’électricité : une hausse de 10% au 1er février ?
L’ère du « quoi qu’il en coûte » semble bel et bien terminée. Le gouvernement envisage d’augmenter les taxes, ce qui aurait pour répercussion une hausse de 10% du prix de l’électricité au 1er février, d’après les hypothèses de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Alors qu’on assiste à la disparition du ministère de la Transition énergétique, le bouclier tarifaire est également en passe de s’éteindre. Déployé depuis fin 2021 pour modérer l’impact de la flambée des prix du gaz et de l’électricité provoquée notamment par la guerre en Ukraine, l’exécutif organise sa sortie progressive depuis plusieurs mois.
Depuis le 1er janvier, le gouvernement a déjà presque doublé l’accise sur le gaz – une taxe payée par les fournisseurs de gaz naturel -, ce qui devrait faire grimper la facture pour les abonnés. Il pourrait également majorer celle de l’électricité. Le tarif réglementé, dont bénéficient la majorité des foyers, est revu deux fois par an : le 1er février et le 1er août. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avait annoncé que le tarif réglementé de l’électricité en France ne connaîtrait pas d’augmentation de plus de 10 % en 2024. C’était en novembre dernier.
Une hausse des taxes probable
La CRE, gendarme du secteur, a proposé cette semaine, avant prise en compte de la fiscalité, un prix stable (+0,01% hors taxe) pour les particuliers et en légère baisse (-3,67% HT) pour les professionnels, compte tenu de la « baisse du coût d’approvisionnement » du fait de la « détente des prix sur le marché de gros de l’électricité en 2023 ».
Une modération des prix qui pourrait cependant être mise à mal en cas de hausse des taxes par le gouvernement. La CRE a dit avoir travaillé, à la demande de l’exécutif, sur deux hypothèses : dans le cas où le gouvernement déciderait de maintenir le tarif de l’accise sur l’électricité « à son niveau actuel de 1 euro/MWh », la variation des TRVE serait « de -0,01% TTC pour les clients résidentiels et -3,59% TTC pour les clients non résidentiels ». En revanche, dans le cas où le tarif de l’accise serait « majoré au niveau du plafond fixé par la loi de finances pour 2024 de 22,54 euros/MWh », la variation des TRVE serait « de +10% TTC pour les clients résidentiels et +6,20% TTC pour les clients non résidentiels », selon la CRE.
D’après le média Contexte, « le TRVE devrait augmenter, car le gouvernement s’est donné la possibilité de relever, par arrêté, le tarif de l’accise sur l’électricité (anciennement TICFE), en cas de stabilisation des prix et tant que cette majoration n’entraîne pas une augmentation des prix TTC au-delà de 10 % (article 92 de la loi de finances pour 2024) ». Une option qui sera probablement activée par l’exécutif.
L’UFC-Que Choisir demande un « gel » des tarifs
Cette éventualité enchante guère l’association des consommateurs. « L’UFC-Que Choisir dénonce aujourd’hui la perspective d’une nouvelle hausse du prix de l’électricité de 10% le 1er février sans lien avec les coûts réels de production de l’électricité en France, et s’alarme des conséquences dramatiques qu’elle aurait sur les ménages », prévient-elle dans un communiqué. L’association de défense des consommateurs demande au nouveau gouvernement « de montrer sa volonté d’œuvrer pour la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs en gelant la hausse (…) ou a minima en la limitant afin qu’elle n’excède pas 2,5%, c’est-à-dire l’inflation attendue en 2024 ».
(Avec AFP)
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