Comprendre : le courant électrique, c’est quoi ?

Par Anaïs Hollard , le 16 avril 2024 - 6 minutes de lecture
Courant électrique

©imageBROKER.com/SIPA

Recharger son téléphone portable, allumer et éteindre ses ampoules, ou mettre en route son téléviseur : le courant électrique fait partie intégrante de notre quotidien. Pourtant, savons-nous véritablement comment tout cela fonctionne ? Pour être enfin au point sur ce phénomène essentiel, prenons le temps de réviser nos leçons de physique élémentaire ! 

Le courant électrique, de quoi s’agit-il exactement ?

Il n’est pas un jour qui passe sans qu’on ne le sollicite. On parle bien évidemment du courant électrique, ce phénomène incontournable de notre quotidien, qui nous permet d’alimenter nos maisons, nos bureaux, et pratiquement tous les dispositifs technologiques modernes, dont nous nous servons communément. Cependant, bien que nous le sollicitions en permanence, la nature du courant électrique n’est pas toujours bien comprise. 

Pour faire simple, le courant électrique peut être défini comme un flux d’électrons à travers un conducteur (comme un fil métallique). Ces électrons sont les porteurs de charge dans la plupart des conducteurs électriques, et se déplacent d’un atome à l’autre sous l’effet d’une différence de potentiel électrique, ou tension. Cette circulation continue d’électrons est ce que nous appelons le courant électrique.

💡 À savoir
Les particules dont il est question dans le courant électrique sont généralement des électrons, mais dans certains cas, comme dans les solutions électrolytiques ou certaines céramiques, les porteurs de charge peuvent aussi être des ions.

Comment produit-on un courant électrique ?

Le principe du courant électrique

Le courant électrique est généré lorsque des charges électriques sont mises en mouvement, ce qui se produit sous l’effet d’une différence de potentiel électrique, communément appelée tension. Cette tension est analogique à une différence de hauteur qui cause le flux de l’eau dans une chute : elle crée une « force » qui pousse les charges électriques à se déplacer d’un point à un autre. Les matériaux à travers lesquels le courant peut facilement circuler sont appelés conducteurs. Ils possèdent des électrons libres qui ne sont pas fortement liés à leurs atomes respectifs, permettant ainsi un mouvement facile sous l’effet d’une tension. Les métaux comme le cuivre et l’argent sont d’excellents conducteurs. À l’inverse, les isolants, tels que le verre ou le plastique, ont très peu de charges libres disponibles, limitant ainsi le flux de courant électrique à travers eux.

Il existe deux types principaux de courant électrique : le courant continu (CC) et le courant alternatif (CA). Le courant continu est un flux constant de charges dans une seule direction, tandis que le courant alternatif change de direction périodiquement. Le courant alternatif est utilisé pour la distribution d’énergie sur de longues distances en raison de sa capacité à être transformé en différentes tensions plus facilement que le courant continu.

Quelques méthodes de production de courant électrique

Il existe différentes façons de produire un courant électrique, parmi les plus connues, on retrouve : 

Les générateurs électriques : la méthode la plus commune pour produire de l’électricité est l’utilisation de générateurs électriques. Un générateur convertit l’énergie mécanique en énergie électrique grâce à la loi de l’induction électromagnétique de Faraday, qui stipule que le mouvement d’un conducteur dans un champ magnétique induit une tension électrique. Ce principe est utilisé dans diverses installations, telles que :

Les centrales thermiques : ces centrales utilisent l’énergie produite par la combustion de combustibles fossiles (charbon, gaz naturel) ou nucléaire pour chauffer de l’eau et produire de la vapeur. Cette vapeur fait tourner des turbines qui entraînent des générateurs.

Les centrales hydroélectriques : les centrales hydroélectriques exploitent l’énergie potentielle de l’eau stockée dans un barrage. L’eau est libérée et tombe sur des turbines, provoquant leur rotation et celle des générateurs associés.

Les éoliennes : ces dispositifs renouvelables convertissent l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique, faisant tourner une turbine qui active un générateur.

Les piles et batteries : les piles et les batteries produisent du courant électrique par des réactions chimiques. Dans une cellule électrochimique, deux électrodes (anode et cathode) sont immergées dans un électrolyte. Les réactions chimiques aux électrodes produisent un excès de charges électriques qui se déplacent à travers un circuit externe, créant ainsi un courant.

Les panneaux solaires : les panneaux solaires, ou photovoltaïques, convertissent directement l’énergie lumineuse du soleil en énergie électrique par l’effet photovoltaïque. Les cellules solaires sont composées de matériaux semi-conducteurs (comme le silicium) qui libèrent des électrons lorsque frappés par les photons de la lumière solaire, générant un courant électrique.

Outre ces méthodes principales, il existe d’autres techniques expérimentales ou moins courantes pour générer du courant électrique, comme la thermogénération, qui utilise des matériaux qui produisent du courant électrique en réponse à une différence de température (effet Seebeck).

À quelle vitesse se déplace le courant électrique ?

La vitesse à laquelle se déplace le courant électrique peut être comprise en deux parties distinctes : la vitesse de déplacement des charges électriques elles-mêmes, appelée vitesse de dérive, et la vitesse de propagation du signal électrique dans le conducteur.

La vitesse de dérive des électrons : c’est la vitesse réelle à laquelle les électrons se déplacent à travers un conducteur lorsqu’un courant électrique est appliqué. Cette vitesse est en réalité très faible, typiquement de l’ordre de quelques millimètres par seconde. Elle dépend de l’intensité du courant, de la section transversale du conducteur et de la densité de charge des électrons dans le matériau.

La vitesse de propagation du signal électrique : bien que les électrons eux-mêmes se déplacent lentement, le signal électrique (c’est-à-dire le champ électromagnétique qui pousse les électrons à se déplacer) se propage à une vitesse beaucoup plus élevée. Cette vitesse peut être proche de la vitesse de la lumière dans le vide, soit environ 300 000 kilomètres par seconde, mais dans les matériaux conducteurs réels, elle est souvent réduite en raison des propriétés diélectriques du matériau. Typiquement, dans un câble en cuivre, la vitesse de propagation peut être de l’ordre de 50 % à 99 % de la vitesse de la lumière, soit environ 150 000 à 297 000 km par seconde.

Cette distinction est importante, car même si les électrons bougent lentement, l’effet de leur mouvement initial se propage à travers le réseau à une vitesse qui permet des communications quasi-instantanées sur de longues distances.

À lire aussi :

L’énergie éolienne, c’est quoi ?

Qu’est-ce que l’énergie primaire ?

Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

Voir les publications de l'auteur