Volontariat : « J’ai testé un workaway dans un refuge écolo et engagé au Canada »
Mathilde Collecter est rédactrice pour Deklic. Actuellement en workaway au Canada, elle vous raconte ici son expérience au sein d’un refuge, situé à Sainte-Étienne de Bolton, un petit village perdu au fin fond du Canada.
Lors de mon PVT (Permis Vacances Travail) au Canada, j’ai eu la chance de travailler de façon bénévole dans un refuge qui faisait de la réhabilitation d’animaux sauvages. Sa particularité ? Une démarche écologique complètement assumée, entre recyclage, ronde alimentaire et zéro wifi. Retour sur l’une des expériences les plus roots (et fascinantes) de ma vie.
Job de l’année : baby-sitter pour raton-laveur
Après un mois de vadrouille au Mexique, je décide de poser mes valises au refuge Lobadanaki, situé à Sainte-Étienne de Bolton, un petit village perdu au fin fond du Canada. Ma principale mission ? Devenir une maman de substitution pour des bébés ratons-laveur privés de leur mère, en les nourrissant 6 fois par jour.
A côté, j’ai d’autres petites tâches à faire, en compagnie de ma binôme belge : entre le nettoyage du refuge, le nourrissage de tous les pensionnaires, la construction de clôtures et d’enclos et la préparation des repas, on n’a pas le temps de s’ennuyer.
Sortie de zone de confort puissance 1000
Très vite, je comprends que mes hôtes, Anne-Marie et Jimmy, vivent en harmonie avec la nature, qu’ils considèrent comme une alliée, et que tout ce qu’elle a à nous offrir (l’eau potable, les fruits et légumes frais, le petit bois de chauffage) est un cadeau à chérir. Pour autant, ce n’est pas un dû, dont les humains peuvent disposer à volonté. Alors au sein de leur foyer, la règle est simple : nous devons faire au mieux pour limiter notre consommation.
Et ça commence avec l’eau. Pour ça, on récupère l’eau de la vaisselle et de la douche pour l’utiliser pour le nettoyage, on restreint l’usage d’eau claire aux besoins alimentaires, on éteint le robinet entre chaque utilisation. Et on dit adieu à la douche quotidienne, une habitude pourtant plébiscitée par 76% des Français selon un dernier sondage IFOP. A la place, on privilégie « la toilette de chat » (un terme un peu vieillot mais qui cache un véritable éco-geste sous-estimé) et pour la totale, c’est tous les 3 jours.
Concernant la nourriture, là aussi il y a quelques règles. Généralement en workaway, les bénévoles dressent une liste de courses pour l’épicerie, qui est prise en charge par l’hôte. Mais ici, pas de choix possibles : nous sommes tributaires des rondes alimentaires.
Tous les lundi, mercredi et vendredi, Anne-Marie vient récupérer les produits invendus (et invendables) des supermarchés : légumes abîmés, produits avec date de péremption presque dépassée, pains trop secs… Et si la plupart des produits récupérés sont destinés aux animaux, il y en a tellement qu’ils peuvent aussi nourrir tous les humains qui vivent ou rendent visite au refuge pendant la période estivale !
Quant au wifi, il n’y a aucune connexion au refuge, donc vous pouvez dire adieu aux soirées netflix and chill. Pour le chauffage (nécessaire au Canada en plein mois d’avril) le poêle tournait à plein régime dans la maison, et nous étions devenues les spécialistes de la « technique de l’oignon », à base de surcouches de vêtements polaires.
Un bilan qui a du sens
Après 3 semaines au refuge, le constat est sans appel : j’ai adoré cette expérience, autant pour l’apprentissage sur la faune que sur le côté écologique. Mais ça n’a pas été simple tous les jours.
Même si je voyageais depuis 4 mois, parfois dans des conditions plus « sauvages », j’ai toujours disposé d’un certain confort (avec une douche quotidienne, un lit, et une connexion internet plus ou moins potable) auquel je me suis habituée, en voyage comme dans la vie de tous les jours.
Mais j’en suis convaincue, mon passage au refuge a changé ma vision des choses. Travailler au contact de gens pleinement engagés dans la cause animale et dans le bien-être de leur environnement a été très inspirant, et surtout concret : toutes mes actions avaient du sens.
Tellement de sens que c’est juste après cette expérience que j’ai postulé chez Deklic, afin d’immortaliser cette envie de changement… à travers les mots.
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