300 scientifiques appellent l’État à sortir des énergies fossiles
Dans une tribune publiée le 14 septembre 2023 dans Le Monde, 300 scientifiques rappellent à l’État que la sortie des énergies fossiles est indispensable pour tenir les objectifs de l’accord de Paris.
« Face à l’accélération des événements climatiques extrêmes qui nous place à un moment de bascule de notre civilisation, nous, scientifiques et experts, appelons l’Assemblée nationale et le gouvernement français à prendre des mesures ambitieuses pour contenir le changement climatique et en atténuer les effets destructeurs. » Ainsi commence la Tribune de 300 scientifiques, publiée dans le journal Le Monde le 14 septembre 2023.
Parmi eux figurent notamment Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, Dominique Bourg, professeur honoraire à l’université de Lausanne ou Jean Jouzel, paléoclimatologue, directeur de recherche émérite.
Sortir des énergies fossiles
Les auteurs de cette tribune demandent à l’Assemblée nationale et au gouvernement d’intervenir pour mettre fin aux énergies fossiles. Ils suggèrent à la France de pousser pour l’adoption d’un traité mondial de non-prolifération des énergies fossiles, comme celui porté par un groupe d’États du Pacifique depuis 2015 et soutenu notamment par l’Organisation mondiale de la santé ou le Parlement européen.
Les trois piliers de cet accord, que rappellent les signataires de la tribune sont les suivants : « l’arrêt de tout nouveau projet d’exploration-production fossile ; un plan équitable de réduction des capacités de production fossile et de réduction des capacités de production fossile et de réduction de la demande dans lequel les pays historiquement responsables du plus d’émissions transitionnent le plus vite et financent la transition au niveau mondial ; un déploiement massif d’énergies renouvelables pour qu’aucun pays ne soit laissé pour compte. »
Cette tribune adressée à l’État suit une première tribune publiée par certains de ces scientifiques et adressée à TotalEnergies au mois de mai 2023. Il était demandé aux actionnaires de voter contre le plan climat de l’entreprise, « jugé insuffisant » et d’abandonner ses nouveaux projets fossiles, notamment le projet d’oléoduc de pétrole géant en Ouganda et en Tanzanie, l’East African Crude Oil Pipeline, qui, s’il est exploité, sera fortement générateur d’émissions de gaz à effet de serre.
Reprendre la trajectoire
Les demandes n’ayant pas été suivies d’effet, les scientifiques demandent à l’État d’intervenir pour réglementer les agissements des acteurs privés. La Tribune mentionne le dernier rapport du GIEC qui indique qu’il sera difficile d’atteindre l’objectif d’un réchauffement de 1,5 ou 2°C visé par l’Accord de Paris si les investissements dans les énergies fossiles continuent.
Cette nouvelle alerte est intervenue quelques jours avant la présentation par la Première ministre de la feuille de route du gouvernement sur la planification écologique aux chefs de parti ce lundi 18 septembre, dont une partie des auditeurs est ressortie « sceptique », selon l’AFP. Plus attendue encore : la prise de parole d’Emmanuel Macron sur le sujet, prévue le 25 septembre prochain.
Selon le bilan des émissions françaises de CO2 en 2022, publié par l’Observatoire climat-énergie, la France dépasse la trajectoire de 20 milliards de tonnes de CO2 prévue par la stratégie nationale bas carbone et est en retard sur ses objectifs de développement des énergies renouvelables.
L’intégralité de la Tribune est à retrouver sur le site du Monde.
À lire aussi :
Planification écologique : le gouvernement organise une réunion avec les partis
Que retenir de l’interview d’Emmanuel Macron par Hugo Décrypte du 4 septembre sur le climat ?