Qu’est-ce que l’agriculture durable ?
L’agriculture durable est une forme d’agriculture plus respectueuse de l’environnement. Quels sont ses grands principes et ses applications concrètes ? Réponses avec Deklic !
Quel est l’impact de l’agriculture traditionnelle sur la planète ?
Avant de définir ce qu’est l’agriculture durable, rappelons les impacts de l’agriculture traditionnelle sur la planète.
Le secteur agricole en France est responsable de 21 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2022. Ces dernières accentuent le réchauffement climatique.
Parmi ces émissions carbone :
- 45 % sont dûes au méthane (CH4) qui se libère lors de la fermentation entérique (ruminage) ou du stockage des effluents ;
- 42 % des GES sont du protoxyde d’azote (N2O) : engrais azotés, résidus de culture ;
- 13 % sont du dioxyde de carbone (CO2) : consommation d’énergie sur la ferme liée aux engins agricoles, serres chauffées, bâtiments d’élevage, tanks à lait etc.
En plus d’afficher une empreinte carbone très élevée, l’agriculture traditionnelle entraîne une consommation des ressources naturelles importante pour nourrir le bétail : gaspillage de l’eau, déforestation pour planter du fourrage destiné à l’alimentation des bovins.
Enfin, l’agriculture entraîne une pollution de l’air préoccupante pour la santé des êtres vivants sur Terre : 93 % de l’ammoniac (NH3) émis dans l’air provient de l’agriculture, dont 69 % des élevages et 28 % des apports d’engrais minéraux. Elle rejette aussi des particules fines comme les oxydes d’azote (NOx).
Pour conclure, “1/3 des terres arables se sont dégradées, avec une perte de 75 % de la diversité génétique des cultures, et 22 % des races animales sont en danger.”
Pas très écolo l’agriculture tradi non ?
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Agriculture durable : définition
Heureusement, il existe un type d’agriculture moins impactant pour l’environnement : il s’agit de l’agriculture durable.
Cette dernière est basée sur les principes du développement durable qui ont été énoncés pour la première fois en 1987 suite à la publication d’un rapport de la Commission mondiale pour le développement et l’environnement de l’ONU (rapport Brundtland) : à savoir “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”.
Quels sont les trois piliers de l’agriculture durable ?
Tout comme le développement durable, l’agriculture durable repose sur trois grands piliers :
- l’économie ;
- le social ;
- l’environnement.
Autrement dit, l’agriculture durable doit permettre d’assurer la production de nourriture (viande, légumes, fruits) ou de matériaux (bois, fibres) de manière viable et pérenne (à moindre coût) sans porter atteinte à l’intégrité des personnes et des êtres vivants qui l’entourent (pesticides, engrais, OGM etc).
Elle s’oppose à l’agriculture intensive qui produit à grande échelle, avec des moyens de production démesurés, sans prendre en compte les retombées économiques, sociales et environnementales de ses exploitations.
Quels sont les grands principes de l’agriculture durable ?
L’agriculture durable doit respecter les principes suivants :
- utilisation optimale des ressources naturelles, telles que l’eau (eau de pluie au lieu de nappes phréatiques ou méga bassines) ;
- recyclage des déchets pour la fertilisation ;
- valorisation énergétique des déchets (méthanisation, biomasse) ;
- réduction des émissions CO2 via les circuits courts ;
- limitation de la pollution des milieux en diminuant les engrais et pesticides (glyphosate) ;
- maintien des prédateurs naturels (abeilles, insectes) ;
- traçabilité des produits pour garantir la sécurité alimentaire ;
- aménagement des paysages agricoles et lutte contre la désertification ;
- respect du bien-être animal ;
- respect des conditions de travail et de santé des travailleurs et habitants ;
- développement économique et social
Tout un programme !
Quelques exemples de pratiques dans l’agriculture durable
L’agriculture durable la plus connue est l’agriculture biologique. Il s’agit de produits cultivés selon des normes bien strictes : elles interdisent l’utilisation de certains intrants chimiques et pesticides dangereux pour la santé et les cultures et promeuvent des pratiques agricoles socialement équitables. Ce type d’agriculture donne droit à l’obtention de labels (AB, “agriculture biologique) qui permettent aux consommateurs de consommer sans risques.
L’autre type d’agriculture durable le plus connu est l’agriculture raisonnée, qui s’oppose en cela à l’agriculture intensive. L’objectif est de produire suffisamment pour répondre aux besoins, sans générer de gaspillage, ou en le limitant au maximum. La quantité d’intrants est elle aussi limitée au maximum afin de préserver l’environnement.
Quel avenir pour l’agriculture durable ?
L’agriculture durable est indispensable. En effet, nos ressources naturelles ne cessent de se raréfier et la population mondiale de croître. L’agriculture durable répond donc à ces deux défis en produisant moins et mieux.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui, l’agriculture durable reste minoritaire face à l’agriculture intensive. Afin de la soutenir à notre niveau, nous pouvons nous renseigner, nous former et sensibiliser notre entourage aux bienfaits de cette agriculture. Par exemple, diminuer sa consommation de viande répond au principe de l’élevage raisonné.
Ensuite, c’est au tour des institutions de durcir les réglementations en matière d’agriculture afin d’encourager l’agriculture durable.
Agriculture durable et permaculture : quelle différence ?
La permaculture est une forme d’agriculture durable. Il s’agit de la contraction du mot “permanent” et “culture”. Autrement dit, l’objectif est de développer un modèle d’agriculture permanent et durable pour les générations actuelles et futures. Les principes fondateurs sont très similaires à ceux de l’agriculture durable.