Autoroute A69 : deux « écureuils » migrent à Bruxelles pour « alerter » l’UE
Deux militants écologistes occupent lundi 18 mars un arbre près du Parlement européen à Bruxelles, pour demander à l’Union Européenne de « faire respecter les droits » des opposants au projet d’autoroute A69 qui campent depuis des semaines dans des arbres dans le Tarn.
Deux membres du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), une organisation d’opposants à l’A69 Toulouse-Castres, se sont perchés lundi en début de matinée, à une dizaine de mètres du sol, dans un érable situé sur une parcelle appartenant à l’institution européenne.
« On se trouve ici pour alerter sur le traitement des militants qui sont perchés actuellement dans les arbres sur le tracé de l’A69 » et dont « les conditions sont déplorables », a déclaré à l’AFP l’un d’eux, âgé de 35 ans, ne dévoilant que son surnom « Jibon », en référence aux singes gibbons. « Si au plan national, les choses n’avancent pas, il est normal qu’on demande à l’Europe de se positionner et de nous aider à faire respecter les droits humains », a-t-il insisté.
Plusieurs défenseurs de l’environnement, qui se surnomment « écureuils », occupent depuis mi-février, à près de 15 mètres de hauteur, des arbres destinés à l’abattage dans un bois situé à Saïx, dans le Tarn, pour s’opposer au projet d’autoroute A69.
Rappeler la France à l’ordre
Ils dénoncent des méthodes employées, selon eux, par les forces de l’ordre : déni d’accès à la nourriture et à l’eau potable, privation de sommeil, enfumage… Des pratiques également critiquées par le rapporteur spécial de l’ONU sur la protection des défenseurs de l’environnement, Michel Forst.
« Monsieur Forst a clairement rappelé au préfet du Tarn et à l’État qu’ils devaient (autoriser les ravitaillements) des personnes dans les arbres, on est venu ici » pour signaler à l’UE « que ce serait bien de rappeler à la France qu’elle a des obligations à tenir », a expliqué à l’AFP Thomas Brail, fondateur du GNSA.
« Les actions sur le terrain ont aussi pour but de retarder les travaux » en attendant que « soient jugés quatre recours sur le fond, qui démontreront clairement que ce projet n’a aucune utilité », a-t-il ajouté, au pied de l’arbre bruxellois où sont perchés les deux activistes. « Tant qu’on n’a pas obtenu ce que l’on veut, on restera dans les arbres, ce sera très difficile de nous déloger », a-t-il averti.
Pour rappel, le tronçon d’autoroute de 53 km réduirait d’une vingtaine de minutes le trajet entre Castres et Toulouse. Le gouvernement français a dit vouloir mener le projet « jusqu’à son terme ».
(Avec AFP)
À lire aussi :
Mobilisation contre l’A69 : le point sur les actions et la répression