Autoroute A69 : les députés écologistes à l’initiative d’une commission d’enquête

Par La rédaction de Deklic , le 16 janvier 2024 — Transition Écologique - 3 minutes de lecture
Autoroute A69

Avancée des travaux de construction de l’autoroute A69 à l’entrée de Cuq Toulza (depuis Toulouse), mi-novembre 2023, Crédit photo : Antoine Berlioz/Hans Lucas via AFP

Une commission d’enquête parlementaire va être lancée sur le projet controversé d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, à l’initiative des députés écologistes qui ont usé mardi 16 janvier 2024 de leur droit de tirage annuel, qui permet à chaque groupe de créer la commission de son choix.

« Il s’agira de mettre en lumière toutes les collusions qu’il peut y avoir dans ce dossier », a détaillé à l’AFP la députée écologiste Christine Arrighi, dénonçant un « scandale écocide d’un chantier qui n’a aucune raison d’être, ni économique, ni financière, et encore moins environnementale ».

Les écologistes ont formalisé leur recours lors de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale mardi. La commission du Développement durable de l’Assemblée doit encore acter la création de cette commission d’enquête. 

« C’est un grand projet inutile de 53 kilomètres qui symbolise complètement l’errance d’un système et d’un logiciel qui date des années 1980 », a critiqué mardi Mme Arrighi. « 350 hectares de terres arables, humides et d’arbres, pâtissent de cette situation, et sur ces 53 km, on a déjà une route nationale en deux fois deux voies », a poursuivi la députée de Haute-Garonne, qui entend conduire des auditions d’associations, mais aussi dans « la sphère politico-médiatique », et « la sphère industrielle et financière ».

Un projet qui divise les élus

Elle a expliqué vouloir enquêter sur le concessionnaire Atosca, et la concession de « 55 ans » accordée par l’État. Elle a également expliqué à l’AFP avoir obtenu lundi des annexes du contrat de concession de l’autoroute, mais que certaines pages avaient été « biffées », au nom du « secret industriel ».

Le projet d’autoroute divise la classe politique. Si des députés LR et RN se sont récemment prononcés pour, la gauche est majoritairement contre, à l’exception notable de la présidente socialiste d’Occitanie Carole Delga, qui défend l’autoroute contre l’avis du premier secrétaire Olivier Faure.

Un débat sur le projet doit aussi avoir lieu au sein de la commission du Développement durable de l’Assemblée, à la suite d’une pétition du collectif La Voie est Libre, opposé au projet. Par ailleurs, 380 étudiants et anciens étudiants ingénieurs de l’école nationale des travaux publics de l’État ont appelé à abandonner « ce projet écocide d’un autre temps », dans une tribune publiée lundi par Libération.

Le chantier de l’autoroute, contre laquelle plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers mois, avance « selon le calendrier prévu », avait déclaré le 18 décembre le préfet d’Occitanie Pierre-André Durand. « À peu près 40 chantiers ont démarré, la moitié des terrassements (…), la moitié des ouvrages d’art (…) », avait détaillé en décembre Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.

(Avec AFP)

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