Bombe météorologique : qu’est-ce que c’est ?
La bombe météorologique est une expression qui a l’avantage de marquer. Évoqué pour la première fois par le météorologue Tor Bergeron, ce terme inonde désormais les médias qui parlent de bombes météorologiques à tout va. Il faut dire que les causes et les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus claires. Le vocabulaire s’adapte donc à ces phénomènes récurrents sur notre planète.
Si le phénomène est en effet de plus en plus régulier, il demande des conditions bien particulières pour être qualifié de bombe météorologique.
Alors, enfilons nos cirés pour entrer au cœur des tempêtes et ainsi comprendre ce qu’est réellement une bombe météorologique ! ☔
Une bombe météorologique, c’est quoi ?
L’expression désigne le développement très rapide d’une dépression pendant la saison froide.
Le phénomène décrit par la bombe météorologique est en fait une chute très importante en volume et en rapidité de la pression atmosphérique.
Une tempête débute en général sous une pression atmosphérique autour des 1 000 hectopascals (hPa), correspondant à la pression ressentie au niveau de la mer.
Plus la pression atmosphérique descend, plus le risque de tempête est élevé. En effet, l’air chaud a alors tendance à monter, car il est moins dense, créant une zone de basse pression à la surface. C’est cette zone de basse pression qui peut attirer l’air environnant. Cet air monte sous la basse pression atmosphérique et se refroidit, ce qui peut causer des précipitations.
La différence de température et d’humidité joue aussi un rôle dans la formation des tempêtes.
Avec une bombe météorologique, cette chute de pression atmosphérique est rapide et vertigineuse.
En 24 heures, la pression peut ainsi tomber de 1 013 hPa (la pression atmosphérique normale au niveau de la mer) à 950 hPa, on pourrait dire que c’est peu, en réalité, c’est énorme.
⛈️ Le 29 octobre 2012, l’ouragan Sandy a connu une baisse de la pression atmosphérique qui a atteint 940 hPa en 24 heures !
⛈️ Les tempêtes qui ont frappé l’Europe durant Noël 1999 étaient aussi des bombes météorologiques avec une baisse significative de la pression atmosphérique jusqu’à atteindre 950 hPa, en 12 à 24 heures.
⛈️ Plus récemment, la tempête Ciaran qui a touché certaines régions d’Europe en novembre 2023 a connu une chute de la pression atmosphérique du même ordre de 50 hPa perdus en 24 heures.
Ces tempêtes ont provoqué des dégâts significatifs, preuve de leur puissance :
- inondations
- coupures de courant
- dommages causés aux infrastructures
- chutes d’arbres et débris
💵 La tempête Sandy a provoqué des dommages estimés à 70 milliards de dollars, rien que ça !
🐓 En France, les tempêtes de la fin d’année 1999 et la tempête Xynthia en 2010 sont des épisodes marquants de bombes météorologiques.
Le seuil pour qualifier une bombe météorologique
💣 Pour que ce phénomène soit qualifié ainsi, il faut absolument que la chute de la pression atmosphérique soit d’au moins 1 hPa par heure.
En 24 heures, la pression atmosphérique doit donc diminuer de 24 hPa minimum.
Si la dépression est de 20 hPa cela peut provoquer des vents violents, de fortes précipitations et devenir une tempête, ce n’est pas une bombe météorologique.
🧑🏫 L’expression “bombe cyclonique” est un synonyme de la bombe météorologique.
Un phénomène pas si rare
Une bombe météorologique se forme au-dessus de l’océan généralement (Atlantique ou Pacifique). Il arrive cependant qu’elles soient créées au-dessus des terres. Ce sont les zones tempérées qui sont les victimes de ce type de phénomène entre les mois de novembre et février.
Selon Météo France, on recense environ 45 bombes météorologiques par an dans l’hémisphère Nord, 26 dans l’hémisphère Sud.
Une bombe météorologique est donc un phénomène de dépression (baisse de la pression atmosphérique) qui arrive très rapidement et massivement, entraînant alors des intempéries, des vents violents, et toutes les conséquences qui vont avec.
Le rôle du dérèglement climatique dans les bombes météorologiques
Analysons ensemble les facteurs qui peuvent intervenir dans l’augmentation de la puissance et de la fréquence des tempêtes explosives (un autre nom de la bombe météorologique). Et là, pas de surprise !
Augmentation de la température de surface de la mer
On le sait, le réchauffement climatique provoque une hausse de la température de surface des mers et des océans. Cette augmentation de la température accroît l’énergie des systèmes météorologiques qui peut entraîner des phénomènes plus intenses.
🫠 Le réchauffement climatique agit aussi sur les océans et tous les écosystèmes avec de l’eau, le permafrost étant un exemple de cela.
Augmentation de l’humidité atmosphérique
Une eau plus chaude a plus de facilité à s’évaporer. Cette évaporation augmente donc naturellement l’humidité dans l’atmosphère. Une plus grande quantité d’eau dans le ciel (comme pour les rivières atmosphériques), cela veut aussi dire plus de précipitations et donc des tempêtes plus fortes.
Les modifications des systèmes météorologiques
Le dérèglement climatique porte bien son nom. Il dérègle. Celui-ci peut donc modifier la trajectoire des flux d’air comme des tempêtes, augmentant leur fréquence dans certaines régions du monde.Une bombe météorologique est donc un phénomène de dépression (baisse de la pression atmosphérique) qui arrive très rapidement et massivement, entraînant alors des intempéries, des vents violents, et toutes les répercussions que ces événements génèrent. S’il n’est pas possible de lutter contre ces faits en soi, on peut tenter de diminuer les effets néfastes de l’activité humaine sur l’environnement et ne pas offrir du carburant à des phénomènes météorologiques extrêmes qui font déjà d’immenses dégâts.
Source :