Ces dix visages de la lutte climatique à suivre de près en 2024

Qu’elles aient déjà fait leur trou dans le paysage du militantisme climatique en France ou qu’elles débarquent tout juste, la tête pleine d’idéaux, ces dix figures françaises de la lutte en faveur de l’environnement ne sont pas prêtes de cesser de faire parler d’elles. Découvrez les portraits de ces irréductibles défenseurs de la planète, aux convictions bien trempées et à l’engagement sans faille !

Celles et ceux qui ont fait du bruit en 2023

Thomas Brail

On commence fort avec le plus perché de nos militants, et pour cause. Du 31 août au 24 septembre dernier, l’« écureuil », comme il est surnommé, s’est hissé à plusieurs mètres d’altitude à la cime d’un arbre du Tarn, puis d’un autre à Toulouse, en face du conseil régional d’Occitanie et enfin, il a ensuite occupé les branches d’un platane situé juste en face du Ministère de la transition écologique. Si le fondateur du Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA) s’est lancé dans cette série d’acrobaties, ce n’est pas par goût de l’escalade, mais bel et bien pour protester contre le projet d’A69 entre Toulouse et Castres. Une démarche qui s’est accompagnée dès le 1^er septembre d’une grève de la faim, après que sept platanes de Vendine, situés le long des travaux de l’A69, aient été coupés. Si le projet d’A69 est toujours d’actualité, Thomas Brail n’est toutefois pas prêt de rendre les armes. Ce samedi 09 décembre, il participait d’ailleurs à une manifestation contre l’implantation de deux « centrales d’enrobé bitumineux à chaud », destinées à fabriquer le revêtement de cette future voie rapide.

On ne sait pas vous, mais nous, on a comme le vertige face à tant de convictions !

Lamya Essemlali

Présidente de l’association Sea Shepherd France, antenne française de l’ONG Sea Shepherd Origins, Lamya Essemlali navigue depuis de longues années dans le milieu du militantisme hexagonal avec pour credo la protection de la biodiversité marine. Cette pirate de la première heure a d’ailleurs été mise à l’honneur dans un documentaire de 31 minutes intitulé Making Waves et signé Laura Zéphirin, qui suit son combat quotidien pour préserver la faune marine. Des confins de l’océan Austral aux côtes du Finistère, Lamya Essemlali s’échine depuis plus de vingt ans à militer pour la préservation des espèces marines et de l’océan.

Lucie Pinson

Lucie Pinson, c’est un peu l’activiste à qui tout réussit depuis quelques années. Après avoir été désignée lauréate du prix Goldman pour la région Europe en 2020 (c’est un peu le prix Nobel de l’environnement), elle a cette année intégré le sacrosaint classement du Time, pour rejoindre la liste des cent personnes les plus influentes au monde en matière de climat. Parmi les heureux élus, on compte notamment Bilie Eilish, Coldplay, James Cameron ou encore Bill Gates, pour ne citer qu’eux.
Il faut dire que la directrice et fondatrice de l’ONG Reclaim Finance ne ménage pas sa peine et milite sans relâche pour mettre les organismes financiers au service de la planète, notamment via le désinvestissement des énergies fossiles de la part des acteurs financiers.

Cyril Dion

Auteur, réalisateur ou encore poète, est-il une chose que Cyril Dion ne sache pas faire ? En tout cas, on ne trouvera pas son talon d’Achille du côté de l’engagement climatique. Figure de proue du mouvement des marches pour le climat, cofondateur du magazine Kaizen « qui explore les solutions écologiques et sociales » ou encore auteur du bestseller le « Petit manuel de résistance contemporaine » qui cherche à répondre à l’épineuse question de l’effondrement écologique… On vous l’avait dit, Cyril Dion a plus (beaucoup plus) d’une corde à son arc. Cette année encore, c’est sous la casquette de réalisateur que ce militant de la première heure nous livre « Animal », un film documentaire poignant sur notre rapport au vivant et à la sauvegarde de l’environnement.

On the Spot Parkour

La team On the Spot Parkour, c’est un peu notre bonus, puisqu’il ne s’agit pas d’une personne, mais bel et bien d’un collectif, composé d’une vingtaine de jeunes. À la nuit tombée, ces sportifs éco-responsables s’adonnent à une activité pour le moins insolite : le « lights off », littéralement « lumières éteintes ». À l’heure où les questions de surconsommation d’énergie et de sobriété énergétique sont au cœur de toutes les préoccupations, ces justiciers nocturnes façon « Batmen de l’environnement » s’attellent à mettre sur off toutes les lumières superflues des commerces. Une initiative qui a d’ailleurs dépassé les frontières hexagonales, grâce à un coup de projecteur du New York Times. En juin dernier, la vidéo la plus vue et la plus likée du compte Instagram du média était dédiée au collectif.

Les jeunes pousses

Féris Barkat

À seulement 21 ans, Féris Barkat, cofondateur de Banlieues Climat aux côtés de Sanaa Saitouli, s’est lancé dans un combat de taille : promouvoir une « écologie émancipatrice » dans les quartiers populaires. Il travaille d’ailleurs aujourd’hui sur des mesures en faveur de l’écologie et tout particulièrement sur la question du brevet vert à destination des lycéens et des collégiens, qui sera la suite logique d’une formation sur les enjeux de la transition écologique à l’adresse des élèves.

Camille Etienne

Du haut de ses 25 ans, la militante et activiste écologiste n’a rien à envier à ses pairs déjà plus expérimentés. En effet, elle est sur tous les fronts grâce à des actions coups de poing et des prises de parole toujours pertinentes. Auteure au printemps dernier d’un livre très remarqué, intitulé « Pour un soulèvement écologique », en mai, elle avait déjà fait parler d’elle en se joignant à une poignée d’autres militants devant la salle Pleyel, à l’occasion de l’assemblée générale de TotalEnergies. Si la manifestation avait malheureusement été stoppée nette par les forces de l’ordre, elle avait eu le mérite de sensibiliser à la question de l’empreinte carbone du géant des hydrocarbures.

Cannelle Fourdrinier

Cannelle Fourdrinier, alias Canoubis sur les réseaux sociaux, est une activiste à la croisée des chemins. La jeune femme a d’ailleurs co-réalisé en 2021 un documentaire sur la lutte écologiste et décolonisée en Martinique intitulé « Décolonisons l’écologie », aux côtés d’Annabelle Aim et Jérémy Boucain. Elle œuvre notamment à mettre en lumière le scandale du chlordécone sur les terres agricoles martiniquaises. Il s’agit de cet insecticide extrêmement toxique et persistant particulièrement utilisé dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe de 1972 à 1993. Un combat de taille qui force l’admiration et invite à suivre de près et à soutenir le travail de Cannelle Fourdrinier. 

Vipulan Puvaneswaran

Star du film documentaire Animal de Cyril Dion, aux côtés de Bella Lack, Vipulan Puvaneswaran n’a pas fini de faire parler de lui. L’étudiant de l’Université Paris Sciences & Lettres a déjà derrière lui quelques années de militantisme intensif, dont il partage les grandes lignes sur Twitter et Instagram. Entre les plateaux de cinéma, la coécriture d’un livre intitulé « Autonomies animales » (qui s’attelle à penser ou repenser les luttes interespèces) ou encore des actions remarquées comme ​​l’occupation des locaux de la multinationale Américaine BlackRock, on imagine que les journées de Vipulan Puvaneswaran sont longues et que ses nuits sont courtes.

Victor Noël

Petit dernier de notre liste, Victor Noël est aussi le plus jeune. À seulement 18 ans, le Lorrain a déjà deux livres à son actif : « Je rêve d’un monde… Plaidoyer d’un adolescent pour la biodiversité » et « Sur les chemins du vivant : Carnet de route d’un jeune naturaliste engagé ». Mais ça ne s’arrête pas là, puisque le photographe animalier a également été à l’origine d’une marche pour la biodiversité à Metz. Pas de doute qu’il poursuive encore longtemps sa route sur le chemin de la préservation du monde vivant.

Vous souhaitez donner de la voix à d’autres figures de la lutte climatique ? N’hésitez pas à nous écrire à l’adresse : [email protected]

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