Cinq phénomènes liés au changement climatique en 2024
Les conséquences du changement climatique sont nombreuses : perte de biodiversité, dérèglements des températures, multiplication des catastrophes climatiques, problèmes de santé, etc. Bref, rien de bien réjouissant en perspective. Alors, loin de nous l’idée d’attiser votre écoanxiété, mais chez Deklic, on pense que pour agir, il est avant tout indispensable d’être informé·e. C’est pourquoi, on a dressé une courte liste des phénomènes liés à cet au réchauffement climatique en 2024 !
Février 2024 bat (encore) un record de température
On ne change pas les bonnes (ou mauvaises) habitudes, puisque février 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, et le phénomène est encore plus impressionnant en Europe. Selon le dernier rapport de l’observatoire du climat Copernicus, à l’échelle de la planète, la température moyenne de l’air a grimpé à pas moins de 13,5 °C, soit 0,81 °C au-dessus de la moyenne des 30 dernières années. Il s’agit là d’un tout nouveau record, qui bat de 0,12 °C le dernier établi en 2016. On ne sait pas vous, mais nous, on s’en serait bien passé.
L’Europe, qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste du globe, a quant à elle enregistré un record plus spectaculaire encore : en février 2024, les températures ont dépassé de 3,3 °C à la moyenne 1991-2020. Sur l’Hexagone, le thermomètre a grimpé jusqu’à 27 °C au milieu du mois. Un dernier mois hivernal 3,6 °C au-dessus des normales de saison, en somme. Mais ça ne s’arrête pas là, puisqu’à en croire les climatologues, cette observation s’inscrit dans une tendance durable, puisque la température moyenne mondiale des douze derniers mois (entre mars 2023 et février 2024), est la plus élevée jamais enregistrée. Celle-ci dépasse de 0,68 °C la moyenne de 1991 à 2020, et de 1,56 °C la moyenne préindustrielle de 1850 à 1900.
Le « blanchissement massif » de la Grande Barrière de corail
C’est la septième fois depuis 1998 que la Grande Barrière de corail australienne fait les frais d’un « blanchissement massif ». Une détérioration vraisemblablement provoquée par le changement climatique. En effet, l’origine de cette décoloration serait à attribuer à une hausse d’un degré de la température de l’eau, qui entraîne avec elle l’expulsion des algues symbiotiques, qui donnent au corail sa couleur vive.
Ce nouvel épisode de blanchissement massif a été confirmé par les scientifiques travaillant pour le gouvernement, suite à une batterie de relevés aériens effectués sur 300 récifs peu profonds. Le plus grand récif corallien du monde, qui s’étend sur plus de 2 300 km le long de la côte nord-est de l’Australie, abrite plus de 1 500 espèces de poissons, ainsi que 4 000 types de mollusques. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981. D’après l’organisme international, aucun autre site ne contient une telle biodiversité.
D’après l’autorité australienne chargée des récifs coralliens, des études supplémentaires doivent être menées, afin d’évaluer la gravité et l’étendue du blanchissement.
« Nous savons que la plus grande menace qui pèse sur les récifs coralliens dans le monde est le changement climatique. La Grande Barrière de corail ne fait pas exception », a déclaré la ministre de l’Environnement Tanya Plibersek dans un communiqué. « Nous devons agir contre le changement climatique. Nous devons protéger nos sites exceptionnels ainsi que les plantes et les animaux qui les habitent », a-t-elle poursuivi.
Les femmes sont plus vulnérables aux conséquences du changement climatique
Selon une récente étude de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, on constate « près de 37 milliards de dollars de pertes supplémentaires pour les femmes [par rapport aux hommes], en raison de la hausse des températures et 16 milliards de dollars en raison des inondations ». Un constat qui s’explique par la surreprésentation des femmes en milieu agricole. Ce sont en effet les femmes qui sont le plus souvent aux champs, notamment en Afrique subsaharienne (66 %) ou en Asie du Sud (71 %), et qui dépendent de l’agriculture pour leur survie. Or, l’agriculture est l’un des secteurs qui subit le plus les conséquences du changement climatique. D’après les observations de l’ONG Care, à l’échelle mondiale, 84,2 millions de femmes et de filles de plus que les hommes sont en insécurité alimentaire, en partie à cause du changement climatique.
Dans les pays en voie de développement, ce sont majoritairement les femmes qui sont chargées des ravitaillements en eau, en charbon ou encore en bois pour le feu. Or, ces tâches, là aussi, gagnent en difficultés en cas de sécheresse ou d’inondation. Et les conséquences du dérèglement climatique ne s’arrêtent pas là, puisque près de quatre millions de jeunes filles n’ont pu achever leur scolarité à cause d’événements liés au climat, selon une étude de 2021, relève Courrier international.
Le « verdissement de l’Arctique
On passe cette fois-ci du blanc au vert, puisqu’en décembre dernier, Sebastian Doetterl, professeur en ressources du sol à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), alertait sur le phénomène d’ « arbustivation », ou encore de « verdissement », observé dans plusieurs secteurs. En effet, l’Arctique se réchauffe jusqu’à quatre fois plus vite que le reste de la planète et les épinettes blanches (de grands conifères) s’étendent désormais au niveau de la toundra, autrefois hostile. « Mais c’est super », direz-vous, du vert en Arctique ! Eh bien non, pas du tout. Ces arbres, plus foncés que la neige, absorbent davantage d’énergie solaire, ce qui pourrait avoir pour conséquence de réchauffer davantage la région. Un réchauffement qui, à l’échelle de la planète, pourrait quant à lui être accéléré si de puissants gaz à effet de serre, jusqu’alors enfermés dans la toundra, venaient à être libérés.
Des températures records au cœur des océans
Autre indicateur du dérèglement climatique, et pas des moindres : la température moyenne de la surface de la mer ne cesse d’augmenter. Alors qu’elle avait battu un record historique en août 2023 (20,98 °C), le mois de février est allé encore plus loin, avec une moyenne de 21,06 °C. Or, plus les océans se réchauffent, moins ils absorbent de CO2, ce qui contribue à renforcer le changement climatique.
Si le dérèglement climatique d’origine humaine est pointé du doigt par l’institut Copernicus, El Niño n’est pas entièrement étranger à la situation. En effet, le phénomène météorologique réchauffe les eaux de surface dans l’est de l’océan Pacifique et contribue à l’augmentation des températures mondiales. « Le plus étonnant, c’est que la température à la surface de la mer atteint des niveaux record dans des régions géographiquement éloignées des zones où El Niño est observé », note toutefois Richard Allan, scientifique de l’université de Reading.
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