Comprendre : comment le réchauffement climatique menace les coraux
Un nouvel épisode de blanchissement des coraux touche la planète, a alerté cette semaine l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). On fait le point à cette occasion sur les coraux, leur rôle et les dégâts qu’ils subissent actuellement en raison du réchauffement climatique.
Les coraux, c’est quoi ?
Des coraux, il y en a un peu partout dans le monde. On les trouve dans toutes les mers, qu’elles soient tropicales ou froides et à divers niveaux de profondeur. Les coraux qui se constituent en récifs coraliens vont proliférer dans des profondeurs moindres (moins de 50 mètres) et dans des eaux entre 21°C et 29°C. Il existe de nombreuses espèces de coraux : plus de 24 espèces de coraux rouges, environ 1300 espèces de coraux durs, autour de 235 espèces de coraux noirs ainsi que certaines espèces de coraux bleus, rappelle le WWF.
Les coraux sont constitués de petits organismes de 1 à 3 mm de diamètre que l’on appelle les polypes, qui sécrètent un exosquelette de calcaire. Ils ont des tentacules pour capter la nourriture, notamment le plancton. Les polypes vivent en symbiose avec les zooxanthelles, qui sont des algues unicellulaires microscopiques et qui alimentent les polypes en oxygène, sucres, acides aminés et gras. Si les récifs coralliens ont de très belles couleurs, c’est grâce à ces algues.
Les coraux sont essentiels à la survie de nombreuses autres espèces marines (ils abritent un quart de ces espèces), notamment certains poissons que l’on a l’habitude de consommer qui sont source de revenus et de nourriture dans divers endroits de la planète. De plus, les récifs coralliens sont aussi des brise-lames naturels et viennent protéger les zones côtières de phénomènes naturels violent tels que les cyclones, les typhons ou les ouragans.
Quelles menaces pèsent sur la survie de coraux ?
Les menaces sont nombreuses. Parmi elles : les activités touristiques (plongée, navigation…) et la construction d’infrastructures touristiques, parfois à même le récif, qui peut également être touché par le rejet d’eaux usées par ces infrastructures ; la pêche au cyanure ou à la dynamite, le chalutage en eaux profondes ; la pollution avec le déversement et la présence de substances toxiques dans les eaux océaniques (on pense notamment à la crème solaire, encore récemment montrée du doigt pour les effets dévastateurs de certaines substances présentes dans de nombreuses crèmes protectrices), l’exploitation du corail et enfin le réchauffement climatique.
S’agissant du réchauffement climatique, l’impact est lié au réchauffement des eaux, les coraux ne pouvant survivre dans des eaux trop chaudes. Le réchauffement climatique a ainsi, ces dernières années, accéléré le phénomène de blanchissement des coraux, c’est-à-dire le dépérissement de ces organismes qui se traduit par une perte de coloration. Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), le blanchissement des coraux, qui peut conduire à la mort de ces organismes, « devient de plus en plus fréquent et grave ». La NOAA considère que l’océan a déjà perdu 30 à 50 % de ses récifs de coraux et que ces derniers pourraient, sans changement majeur, complètement disparaître d’ici à la fin du siècle.
Quelles solutions ?
Si la NOAA alerte sur l’état des coraux et les perspectives pessimistes, elle a tout de même relevé des « avancées significatives » dans le développement de techniques contre le blanchissement des coraux. Ces dernières constituent notamment à « déplacer les pépinières de coraux vers des eaux plus profondes et plus fraîches » ou à installer des ombrages pour protéger les coraux des rayons du soleil dans d’autres zones, a précisé l’AFP. La création d’aires marines protégées est aussi un moyen de prévenir et de limiter les impacts subis par les coraux. La solution la plus efficace : « réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible », a rappelé aujourd’hui le scientifique Terry Hughues, interrogé par l’AFP.
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