Qu’est-ce que le permafrost ?
On dirait le nom d’un personnage de dessin animé, mais détrompez-vous. Actuellement au cœur de l’actualité, sa fonte suscite des inquiétudes croissantes et des scénarios catastrophes : emballement climatique, résurgence de virus préhistoriques et menaces pour l’humanité. Découvrez les idées reçues autour du permafrost pour garder la tête froide face à ces enjeux critiques. ❄️🌍
Le permafrost : kézako ?
Mettons tout de suite les choses au clair : permafrost n’est pas le bon terme. Enfin si, mais pas en France, puisque permafrost est en fait un terme anglais, qui fait maintenant partie du vocabulaire courant. Ici, on parlera plutôt de pergélisol.
Le pergélisol est donc un terme géologique qui désigne un sol dont la température se maintient en dessous de 0°C, pendant au moins plus de deux années consécutives. Métaphoriquement, ce serait comme imaginer un gâteau à plusieurs couches, dont celle du milieu serait glacée :
❄️ D’abord, vous avez une première couche de terre, qu’on appelle la couche active, qui va dégeler chaque année et permettre le développement de la végétation. Elle peut faire de 15 à 250 cm d’épaisseur.
❄️ Ensuite, on retrouve le pergélisol, qui peut faire jusqu’à plusieurs kilomètres de profondeur, et qui s’est formé majoritairement après la fonte des calottes glaciaires.
❄️ Enfin, il y a le sol non gelé.
Le permafrost : où peut-on le voir ?
Comme vous vous en doutez, on retrouve le pergélisol majoritairement dans l’hémisphère nord, la plus grosse partie se trouvant en Sibérie, mais aussi au Canada, en Alaska, sur le plateau tibétain, les côtes du Groenland et en Scandinavie. Au total, cela représente presque 15 millions de kilomètres carrés, soit près de 20 à 25 % de la planète.
En toute logique, on pourrait se dire qu’au vu des conditions météorologiques, il est question d’un territoire hostile, sans âmes qui vivent. Mais il n’en est rien puisque 3 à 4 millions de personnes vivent sur ces terres !
La face immergée de l’iceberg : pourquoi on s’inquiète ?
Dans son dernier rapport, le GIEC explique qu’à cause du réchauffement climatique, le permafrost pourrait perdre en surface et fondre de façon drastique d’ici 2100.
Et là, il y a deux scénarios envisagés :
🎥 Celui d’une comédie dramatique française – avec quelques frayeurs mais finalement pas si alarmant – avec une fonte envisagée de 8 à 40 % (ce qui reste quand même conséquent !).
🎥 Celui d’un film catastrophe hollywoodien, où on parle d’une perte de 49 à 89 % de sa superficie.
Pourquoi une catastrophe ? Parce que sous ces couches gelées, se cache une petite bombe qui ne demande qu’à exploser…. Sous ce sol congelé depuis plusieurs milliers d’années, il existe des bactéries, dont le métabolisme est ralenti à cause du froid. Or quand le pergélisol fond, ces bactéries se réveillent brutalement et leur réaction est assez rapide : elles se transforment en dioxyde de carbone ou en méthane. Autrement dit, des gaz à effet de serre.
En plus de la bombe carbonique que le permafrost représente – entre 1460 et 1600 gigatonnes de carbone, soit près du double de carbone de l’atmosphère – sa fonte pourrait entraîner d’autres problèmes, comme des glissements de terrain, l’effondrement d’infrastructures ou de villages construits dessus ou encore la réactivation de virus anciens congelés il y a plusieurs milliers d’années…
Bref, c’est un cercle vicieux : plus le réchauffement climatique s’accélère, plus le permafrost fond, plus les bactéries accélèrent leur métabolisme, plus il y a de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, plus… le réchauffement climatique s’accélère. C’est une histoire sans fin.
Une lueur d’espoir : agir !
Rassurez-vous (en partie) : le permafrost ne va pas fondre d’un seul coup, entraînant avec elle la chute de notre humanité. Selon le GIEC, le dégel du pergélisol se fera sur du long terme.
Aujourd’hui, tout un écosystème et plus de 4 millions de gens souffrent du dégel actuel du permafrost. Alors pour limiter la casse, il est urgent de tout faire pour limiter nos émissions de GES.
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