Coraux en danger : l’Anses confirme les effets néfastes des produits chimiques dans les crèmes solaires
L’effet négatif de certains composés chimiques sur les coraux a été confirmé par une étude menée Outre-mer par l’Agence de sécurité sanitaire (Anses), qui identifie notamment des substances toxiques présentes dans les crèmes solaires.
« L’expertise montre que la moitié des substances évaluées peut présenter des risques pour les récifs coralliens et contribuer à leur dégradation », conclut l’Anses, après avoir étudié 53 substances (filtres UV, hydrocarbures, pesticides, métaux), dans le rapport publié lundi.
« L’Agence alerte sur le fait que, faute de données disponibles, ce nombre est très probablement sous-estimé », précise-t-elle.
L’Anses avait été saisie en 2018 par le gouvernement, conjointement avec l‘Office français de la biodiversité (OFB), pour réaliser un état des lieux. La France s’intéresse particulièrement à la question car elle abrite 10 % des récifs coralliens du monde avec ses Outre-mer. L’étude dévoilée lundi 18 septembre 2023 s’est appuyée principalement sur des données disponibles en Guadeloupe, Martinique, à La Réunion et à Mayotte.
Renforcer la surveillance et le suivi
En conclusion, l’Anses recommande de créer ou de renforcer la surveillance et le suivi des substances chimiques, de limiter les rejets de substances dangereuses à la source (notamment avec des interdictions réglementaires de mise sur le marché) et d’améliorer les réseaux d’assainissement des eaux usées.
Les experts se penchent, par ailleurs, particulièrement sur les crèmes solaires, alors que l’expertise a « identifié trois substances comme toxiques pour les coraux : l’oxybenzone, l’octinoxate et l’octocrylène ».
L’État a été récemment saisi d’une demande de l’Anses pour restreindre l’utilisation de cette dernière substance. La France souhaite toutefois que le dossier soit géré à « l’échelle européenne », avait indiqué une source gouvernementale début juillet.
Dans son rapport publié lundi, l’Anses souhaite que les assertions de protection de l’environnement et de respect des milieux marins portées par certaines marques de crèmes solaires soient « justifiées ». « La présence d’une des substances mentionnées ci-dessus semble incompatible avec la possibilité de bénéficier de telles allégations », estime l’Agence.
(Avec AFP)
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