Agnès Pannier-Runacher confirme que le prix de l’électricité « n’augmentera pas de plus de 10 % »
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé que le tarif réglementé de l’électricité en France ne connaîtrait pas d’augmentation de plus de 10 % le 1er février 2024. On fait le point sur les détails de cette décision et les enjeux liés à la sobriété énergétique.
Les 5 points à retenir : 1. Malgré les incertitudes précédentes concernant la hausse potentielle des prix, la ministre de la Transition énergétique a confirmé que le tarif réglementé de l’électricité n’augmentera pas de plus de 10 % en début d’année prochaine. 2. La ministre a rappelé que le bouclier énergétique mis en place par l’État prend en charge 37 % de la facture énergétique des Français, mais la fin de ce dispositif est prévu pour 2025. 3. Dans le passé, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) avait évoqué une possible hausse de « 10 à 20 % », mais cette estimation a été corrigée pour se conformer à la limite de 10 %. 4. Le tarif réglementé de l’électricité a connu plusieurs augmentations ces dernières années, avec la dernière en août 2023, atteignant un total d’environ 30 % d’augmentation depuis 2021. 5. La ministre a rappelé l’importance de la sobriété énergétique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. |
Vendredi 3 novembre 2023, sur France Info, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a confirmé que le tarif réglementé de l’électricité n’augmenterait pas de plus de 10 % en début d’année prochaine.
« Nous l’avons dit avec Bruno Lemaire, notre décision est de faire en sorte qu’au 1er février 2024, la date à laquelle on va revoir les prix du tarif réglementé, ce tarif n’augmente pas de plus de 10 % », a affirmé Agnès Pannier-Runacher au micro de France Info, vendredi 3 novembre 2023. La ministre avait avant cela rappelé que le bouclier énergétique mis en place par l’État, dispositif qui devrait prendre fin en 2025, implique aujourd’hui la prise en charge par l’État de « 37 % de la facture des Français ».
« Nous ferons en sorte que le bouclier énergétique bloque une augmentation quand bien même les prix sur les marchés internationaux seraient amenés à s’envoler », a-t-elle ajouté.
Des incertitudes sur la hausse à venir
Pourtant, au mois de septembre, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) avait évoqué une hausse plus importante. Emmanuelle Wargon, la présidente de la CRE, en répondant à une question sur l’augmentation du tarif réglementé de l’électricité lors d’une conférence de presse, avait évoqué une « zone de 10, 20 % en gros ». La CRE avait par la suite corrigé cette indication et fait état d’une hausse de « 10 % au maximum ».
Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Lemaire avait réagi aux propos d’Emmanuelle Wargon et affirmé qu’une « telle augmentation » était « exclue ». Et la ministre de la Transition énergétique avait aussi réagi, lors d’une interview sur CNews-Europe1 le 16 septembre 2023, en déclarant une première fois que la hausse ne dépasserait pas les 10 %. Elle rappelait alors que « il y a une différence entre le calcul technique de la CRE sur le prix théorique de l’électricité et le prix que paient les Français ». En effet, la CRE propose un niveau théorique des prix en prenant en compte les coûts réels observés et c’est sur cette base, que le gouvernement – qui a le dernier mot – fixe le niveau définitif du tarif réglementé. Avec le bouclier tarifaire, l’État finance l’écart entre le niveau actuel défini par la CRE et le niveau fixé par le gouvernement.
Dans le cadre de la sortie progressive du bouclier tarifaire, plusieurs augmentations du tarif réglementé de l’électricité ont déjà eu lieu. La dernière, de 10 %, au mois d’août 2023, avait suivi deux précédentes augmentations (4 % en 2022 et 15 % en février 2023). Ainsi, le tarif réglementé aujourd’hui est déjà plus de 30 % plus élevé qu’en 2021. Il est à noter que la hausse aurait été bien plus importante sans le bouclier tarifaire.
La sobriété en ligne de mire
Lors de son intervention du 3 novembre sur France Info, la ministre de la Transition énergétique a indiqué que les risques de coupure d’électricité existant l’hiver dernier ne seraient plus d’actualité, mais a rappelé que la sobriété reste de mise. « Il y a toujours un appel à la sobriété, car cela permet au système électrique de beaucoup mieux fonctionner et c’est un des leviers pour diminuer drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. » Lors d’un discours donné le 12 octobre 2023 lors d’un colloque organisé sur la sobriété énergétique, la ministre rappelait déjà l’importance de cet objectif, en faisant le point sur le plan de sobriété énergétique annoncé en juin 2022. « La sobriété énergétique n’est pas prête de sortir de nos vies. En un an, nous avons montré la sobriété à laquelle nous croyions : une sobriété des grands acteurs et du bon sens et donc de l’équité et de l’efficacité », avait-elle résumé.
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