D’argent et de sang : 5 choses à savoir sur la série de Canal Plus
Inspirée d’un scandale réel en France entre 2008 et 2009, la série « D’argent et de Sang » de Canal+ offre une plongée fascinante dans un univers où la cupidité et la criminalité financière s’entrelacent de manière frappante. Déjà saluée par de nombreux fans, voici cinq éléments à connaître ou à redécouvrir.
C’est une fiction adaptée d’une histoire vraie
Entre 2008 et 2009, la France a été le théâtre d’une fraude fiscale d’envergure, largement connue sous le nom de l’arnaque des quotas carbone. Cette tromperie exploitait le marché des quotas d’émissions de CO₂, initialement mis en place pour lutter contre le réchauffement climatique. Plutôt que de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des individus sans scrupules ont mis en place un stratagème qui a détourné plusieurs milliards d’euros au détriment du fisc.
Le scandale a été publiquement dévoilé grâce, entre autres, aux enquêtes du journaliste de Mediapart, Fabrice Arfi, qui s’est intéressé à la filière de Belleville. Dans une interview pour Deklic, il a partagé l’origine de ses travaux d’enquête : « Je me suis intéressé à cette histoire en 2015, comme je le raconte au début de mon livre, parce que j’avais été alerté. Un syndicaliste de la police a déposé une enveloppe au journal, une enveloppe kraft frappée du sceau de la préfecture de police de Paris, ce qui était plutôt intrigant. En réalité, ce n’étaient pas du tout des documents policiers ou judiciaires. Le syndicaliste en question était l’ami d’une famille liée à ces escrocs des quotas carbone et la lettre parlait de l’escroquerie aux quotas carbone, des assassinats qu’il y a eu dans Paris, des liens que les escrocs avaient avec le monde politique en France ou à l’étranger. »
La série « D’argent et de Sang » s’inspire de cette filière de Belleville, adaptée du livre de Fabrice Arfi. « J’ai fait plusieurs articles dans le journal pendant l’année 2016, mais la galerie de personnages était telle, l’épaisseur des dimensions de l’affaire était telle, que je me suis dit qu’il n’y avait qu’un livre qui pouvait raconter tout ça avec un bon vieux principe grec : un début, un milieu et une fin », raconte le journaliste.
Gaspard Ulliel devait figurer au casting
Le tournage de la série a débuté le 16 octobre 2021 avec Gaspard Ulliel dans le rôle de Jérôme Attias, inspiré d’Arnaud Mimran. Cependant, le 19 janvier 2022, l’acteur français est tragiquement décédé lors d’un accident de ski pendant l’une des pauses du tournage. Le 18 février, Canal Plus a annoncé que Niels Schneider le remplacerait. Bien qu’initialement hésitant, Niels Schneider a partagé dans une interview à Version Femina que la mort de Gaspard a réveillé en lui des souvenirs douloureux liés à la perte tragique de son frère. Finalement, sa rencontre avec Xavier Giannoli l’a convaincu d’accepter le rôle. « Xavier était détruit, avait évidemment pensé à arrêter, mais il a su trouver les mots justes. Il m’a notamment dit que nous exercions également ce métier pour conjurer la mort et la tragédie. » Le tournage a repris en avril 2022 et s’est achevé le 22 octobre 2022. Il a eu lieu entre Paris, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, Chypre et Israël.
C’est la plus grande escroquerie de l’histoire de France
Comme nous l’a rappelé Fabrice Arfi, le journaliste de Mediapart à l’origine de la révélation de l’affaire, l’escroquerie aux quotas carbone a entraîné le détournement d’au moins 1,6 milliard d’euros des caisses de l’État et du contribuable en seulement huit mois. Cette estimation, déjà conséquente, donnée par la Cour des Comptes dans un rapport en 2012 est pourtant considérée comme minimale par plusieurs anciens directeurs de Bercy, qui estiment que le montant de la fraude se situerait plutôt entre deux et trois milliards d’euros. Une somme astronomique quasi-intégralement disparue ! En effet, malgré des enquêtes judiciaires approfondies et la révélation publique de l’escroquerie, la majeure partie de la somme détournée n’a jamais été retrouvée.
La suite sera diffusée en janvier
Commencée le 16 octobre dernier, la diffusion de la première partie de la série « D’argent et de Sang » s’est achevée lundi 13 novembre 2023. Pour l’heure, la création originale de Canal+ a cartonné auprès des abonnés de la chaîne cryptée, et beaucoup se demandent : quand sera diffusée la seconde partie ? Interrogées, les équipes de communication de Canal Plus nous ont indiqué que la seconde partie reviendrait à l’antenne en janvier 2024. Cela vous paraît loin ? Pour patienter d’ici là, nous ne pouvons que vous recommander de lire le livre éponyme du journaliste de Médiapart Fabrice Arfi, dont est adaptée la série.
La série de 12 épisodes avait initialement été envisagée en 8 épisodes
Entre l’idée initiale et la finalisation du projet, le nombre d’épisodes a évolué. C’est Xavier Gianolli lui-même qui l’a révélé dans une interview à Première : « On a d’abord envisagé huit épisodes parce que cela nous semblait être le bon format, a expliqué le cinéaste. Mais au fur et à mesure que les personnages se développaient, au fur et à mesure d’un travail d’écriture qui a duré très longtemps, on s’est rendu compte qu’on pouvait faire plus long. J’avais pensé un moment pouvoir réaliser, comme Olivier Assayas avec Carlos, des épisodes plus longs que d’autres. Finalement, tout a été ramené à des épisodes de 52 minutes. »
Comme l’expliquent aussi nos confrères de Première, le découpage en deux parties de la série « D’argent et de Sang » semble trouver une certaine logique dans son titre semble trouver une certaine logique dans son titre. La première partie se focalise sur les crimes financiers perpétrés par le trio d’escrocs, tandis que la seconde partie explorera les crimes de sang.
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