D’Argent et de Sang : les confessions de Xavier Giannoli, le brillant réalisateur de la série

Par La rédaction de Deklic , le 10 janvier 2024 — pollution - 4 minutes de lecture
Portrait de Xavier Giannoli, Crédit BENOIT PAVAN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Portrait de Xavier Giannoli, Crédit BENOIT PAVAN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Rendez-vous est pris : c’est à partir du 22 janvier prochain que Canal Plus diffusera la saison 2 de la série d’Argent et de Sang. La saison 1 a connu un réel succès d’audience et a su captiver bon nombre de téléspectateurs… au point de vouloir en savoir plus. Ainsi, après vous avoir proposé une interview de Fabrice Arfi, le journaliste de Mediapart, auteur du livre D’Argent et de Sang dont est adapté la série, on a voulu cette fois vous éclairer sur la vision du réalisateur Xavier Giannoli.

Aimé du grand public, Xavier Gionnoli compte à son actif de nombreux succès sur grand écran (citons par exemple en 2003 Les Corps impatients interprété par Laura Smet et Nicolas Duvauchelle, et L’Apparition en 2018, film dans lequel il confie à Vincent Lindon le rôle d’un journaliste mandaté par le Vatican pour enquêter sur l’apparition de la Vierge à une jeune fille). Régulièrement salué par la profession, il a reçu en 1998 la Palme d’Or du court métrage ainsi qu’un César pour L’interview avec Mathieu Almaric ; et en 2022, son film Illusions Perdues, d’après Balzac, reçoit 7 César dont celui du meilleur film. La série D’Argent et de Sang marque ses débuts en télé.

Une fiction autour de l’une des plus grandes affaires criminelles du siècle

Pourquoi ? Comment ? Dans le kit media relayé par Canal Plus, on peut y lire ses confessions : « À l’origine, il y a des centaines d’articles de presse sur une des plus grandes affaires criminelles du siècle : l’histoire de l’arnaque à la taxe carbone. Ses escrocs, ses technocrates, ses politiques, ses flics et ses gangsters… et tout cela pendant que la terre se réchauffe, brûle.  Du journal Le Monde à Médiapart ou au Nouvel Observateur, beaucoup de journalistes ont compris que cette extraordinaire aventure et ses personnages interrogeaient le monde dans lequel nous vivons et exprimaient avec un romanesque saisissant des vérités humaines, sociales, écologiques et économiques. » Vous l’avez compris, et il le déclarait aussi en octobre dernier à l’AFP, Xavier Giannoli a un goût balzacien du personnage. Ce qui l’intéresse, en tant que cinéaste, ce sont moins les faits que leur ombre. Les noms des protagonistes et de certains organismes ont été modifiés et l’affaire reconstruite pour mieux en exprimer le romanesque et les enjeux.

Sur son adaptation et ses personnages qu’il a tant à coeur, Xavier Giannoli poursuit dans le kit media relayé par Canal Plus : « La décadence, l’arnaque, la « flambe » sont des matériaux brillants pour un cinéaste, mais il m’a semblé intéressant de jeter une ombre sur ce grand feu de joie cinématographique, celle d’un enquêteur, d’un magistrat rigoureux et obsessionnel (interprété par Vincent Lindon – ndlr) qui se pose la question du « bien ». Cette tension, j’ai voulu l’incarner par le rapport obsessionnel que l’enquêteur finit par avoir avec un des personnages de la bande du CO2, Jérôme Attias, fils de bourgeois devenu escroc puis peut-être criminel (interprété par Niels Schneider – ndlr). Chacun, à sa façon, est travaillé par la folie du monde moderne.  Mon point de vue se cherche entre cette fascination esthétique pour le « mal » tel qu’il s’exprime dans l’histoire vraie mais aussi le souci de la défense de la société. Sans complaisance voyeuriste ou confort bien-pensant, c’est un état du monde et ses contradictions que je voulais filmer. »

Une vraie comédie humaine !  

SPOILER. Dans cette saison 2, vous verrez comment, remis en liberté sous caution, les escrocs du carbone partent faire le tour du monde des casinos, dépensent sans compter et mènent grand train avec l’argent volé à l’État français, comment Le beau-père d’Attias cherche à se débarrasser de son gendre qui humilie sa fille en se donnant en spectacle au bras de Julia, une mannequin (incarnée par Olga Kuryencko), comment dans sa course folle à l’argent, Attias, Cocaïnomane, s’associe à de dangereux trafiquants.

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