Deborah de Jemerecycle tire le fil de la consommation responsable
Sur son compte Instagram @jemerecycle, Deborah Lopes, 32 ans, également autrice du livre Meuf Green parle d’écologie positive et invite ses followers à doucement prendre le chemin d’une consommation plus responsable, via leurs choix au quotidien.
Peux-tu nous en dire plus sur ce que tu publies sur ton compte Instagram ?
J’ai commencé ce compte Instagram il y a 4 ans. L’objectif c’était vraiment de sensibiliser et d’apporter ma patte dans le domaine de la consommation responsable : comment fait-on en tant qu’individus pour savoir comment mieux consommer au quotidien et quelles sont les alternatives qui existent ? Je voulais aussi partager mes découvertes.
Concrètement que donnes-tu comme conseils ?
J’aime bien partir du pouvoir de l’argent. En dépensant notre argent, on a vraiment un pouvoir. On choisit les entreprises que l’on décide de financer à travers nos achats. J’aime bien partir du besoin de se poser cette question : « quand je décide de sortir ma carte bancaire, c’est quoi l’impact ? » Ça peut toucher tous les aspects du quotidien. En tant que jeune trentenaire, je m’intéresse autant à la mode qu’aux produits cosmétiques, qu’à ce que je mets dans mon assiette. L’objectif c’est vraiment de balayer tous les sujets qui peuvent intéresser une personne dans son quotidien.
Comment as-tu eu l’idée de créer ce compte Instagram ?
Je n’étais pas forcément active sur les réseaux avant d’avoir ce compte-là. Mais je trouvais que les réseaux sociaux sont vraiment intéressants car ils permettent de faire passer des messages et de se faire entendre. Ils ont vraiment une utilité quand on s’en sert pour faire passer des messages qui ont de l’impact, et j’avais envie de faire cela. Quand j’ai commencé à prendre conscience de l’impact environnemental de nos activités, du contexte climatique assez angoissant, dans mon entourage, je n’ai trouvé personne avec qui je pouvais vraiment débattre. Je me suis dit qu’Instagram était un bon moyen de discuter avec des gens et de faire des rencontres autour des sujets qui m’intéressent.
Quel a été ton déclic écologique ? À quel moment as-tu commencé à t’intéresser à ces sujets ?
Je me suis toujours intéressée à l’environnement et à la nature, mais de manière très superficielle, et sans mettre des mots sur le fait qu’il y a aujourd’hui une urgence climatique. J’ai d’abord commencé à me poser la question de l’impact des produits que j’achetais. J’avais des petits soucis de santé et des soucis de peau, de l’acné. J’ai commencé à regarder la composition des produits que j’utilisais et j’ai pris une claque. Je me suis vraiment rendu compte de ce qu’on nous faisait acheter, des promesses qu’on nous vendait qui n’étaient d’ailleurs pas forcément tenues, voire même du caractère parfois nocif pour notre santé. Petit à petit, ce cheminement s’est fait. J’ai voulu mettre en place des changements pour avoir un environnement plus sain pour moi, pour ma santé, pour mon bien-être, et forcément quand on y pense, on pense aussi à l’impact sur l’environnement. Si on produit des choses qui ne sont pas clean pour nous, elles ne sont pas clean pour l’environnement. Puis, en faisant mes recherches, j’ai appris plus de choses sur le réchauffement climatique et j’ai compris que l’enjeu allait bien au-delà de mon petit impact et des produits que j’essaie d’acheter. C’est un cheminement très progressif qui continue de me challenger au quotidien.
Tu as écrit un livre publié l’an dernier, qu’est-ce que tu souhaitais partager avec les lecteurs ?
J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir mener ce projet. Ce livre, c’est un peu une partie de moi, dans le sens où je pense que ça reprend toute une partie de mon cheminement, et ça montre la personne que je suis aujourd’hui, qui essaie de faire de son mieux au quotidien mais qui a conscience aussi que tout ne repose pas sur ses épaules. Je dirais que c’est le livre que j’aurais aimé lire quand j’ai commencé à m’intéresser à l’écologie. J’espère que c’est un livre qui fait du bien. C’est un livre qui essaie de rendre des sujets accessibles, je vulgarise beaucoup, j’essaie d’expliquer avec mes mots ce qui se passe et de proposer des solutions concrètes, qui permettent au lecteur de se projeter et de pouvoir se motiver à faire des choses. Il y a vraiment aussi ce côté déculpabilisant.
Quels seraient tes premiers conseils à une personne qui souhaiterait réduire son empreinte carbone au quotidien ?
Je pense que ce qui a le plus d’impact et qui ne demande pas beaucoup d’efforts, c’est de changer de banque. C’est ce qui je conseille aux gens qui veulent changer quelque chose mais ne savent pas trop quoi. Il y a pas mal d’a priori sur les écogestes, on pense que c’est trop dur, que ça va prendre trop de temps, alors que changer de banque, c’est simple ! J’aime beaucoup la position de « consom’acteur » car je pense qu’on a vraiment un impact phénoménal avec la façon dont on décide de dépenser notre argent. Lorsque j’achète quelque chose, que je dépense de l’argent auprès d’une entreprise, je participe forcément à son financement donc à son développement. Alors quelles sont les entreprises que je soutiens aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’elles font ? Quelles sont leurs valeurs ? Je pense que se poser cette question avant chaque achat ça peut déjà être une grande avancée.
Quels sont tes projets à venir ?
La magie des réseaux sociaux, c’est qu’on ne sait pas trop où ça peut nous mener ! Ce compte Instagram, je le tiens surtout parce qu’il me fait du bien. Je me dis aussi que le rôle des réseaux sociaux c’est d’offrir de l’optimisme et une bulle dans laquelle on peut se sentir bien et avancer.
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