Déterminer l’empreinte carbone de mon logement
Le bâtiment est le second poste d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. Il représente 20% des rejets de CO2 de l’Hexagone. Et à l’échelle individuelle, chaque immeuble ou maison émet un certain nombre de kilos équivalents CO2 par année.
Déterminer l’empreinte carbone de son logement revient donc à calculer ses émissions de GES. Comment faire ? Comment la réduire ? On vous dit tout !
Calculer l’empreinte carbone d’un logement : le DPE
Pour mesurer l’empreinte carbone d’un logement, le mieux reste de se reporter à l’étiquette climat du diagnostic de performance énergétique (DPE). Il s’agit des pièces obligatoires au moment de vendre une maison ou un appartement. Valable 10 ans, le DPE fait partie du dossier technique immobilier (DTI).
Comme l’explique l’Ademe, « l’étiquette climat quantifie le niveau d’émissions de gaz à effet de serre du logement. ». Elle complète l’étiquette énergie qui indique le niveau de consommation énergétique d’un logement. En général, elles vont de pair puisque plus un logement consomme, plus il aura tendance à émettre du CO2. Cela paraît logique. 😉
Ces étiquettes reprennent l’idée du système de notation anglo-saxon avec des notes allant de A à G, A étant la meilleure note et G la moins bonne.
Aujourd’hui, d’après l’Ademe :
📊 14% des bâtiments présentent une étiquette énergie A, B ou C. Ils sont relativement peu énergivores ;
📊 53,6% une étiquette D ou E. Ils sont assez gourmands en énergie ;
📊 30,7% une étiquette F ou G. On appelle ces bâtiments des passoires thermiques car ils sont très gourmands en énergie et procurent un piètre confort thermique à leurs habitants. À moyen terme, ces logements seront interdits à la location.
Si vous n’avez plus le DPE ou si celui-ci a plus de 10 ans, il est conseillé de le refaire. Ce diagnostic coûte entre 100 et 250 euros environ.
Qu’est-ce qui influe sur mon DPE ?
De manière générale, selon l’Ademe, la facture énergétique se répartit en 4 postes :
👉 Le chauffage (59%) ;
👉 L’électroménager (21%) ;
👉 La production d’eau chaude (13%) ;
👉 La cuisson (7%) et la cuisine en général.
Cela étant, ces données varient d’un ménage à l’autre. Influeront sur ces postes de dépenses :
👛 Le mode de chauffage, cuisson et production d’eau chaude (gaz, fioul, bois, électricité, etc.) ;
👛 Le nombre d’appareils électroménagers dont vous disposez et leur usage quotidien ;
👛 La surface de la maison ou de l’appartement ainsi que la qualité de l’isolation thermique. Moins la maison est étanche, plus vous consommez d’énergie ;
👛 Les ampoules (LED, ampoules basse consommation, etc.) ;
👛 Le nombre d’occupants du foyer et les heures d’occupation ;
👛 La présence d’une piscine ou d’un jardin, etc.
Globalement, l’électricité en France émet peu de GES puisque le mix électrique est surtout tiré par l’énergie nucléaire (70,6%) puis les énergies renouvelables (21,5%). L’utilisation des énergies fossiles constitue seulement 7,9% de notre production.
Or, les émissions de CO2 sont très liées à la combustion des énergies fossiles. C’est donc avant tout, les systèmes de chauffage (gaz, fioul, biomasse, etc.) qui pèsent sur le réchauffement climatique.
Chauffage et empreinte carbone de mon logement
Le chauffage représente 59% des dépenses énergétiques d’un foyer et cela peut monter jusqu’à 75%. Il s’agit donc d’un poste important d’émission de CO2, qui influe considérablement sur le changement climatique. Comme on l’a dit, l’énergie utilisée influe sur votre empreinte carbone.
👉 Le fioul est l’énergie la plus polluante. Les émissions de la combustion du fioul sont de 264 g CO2/kWh ;
👉 Le gaz naturel qui émet 208 g de CO2/kWh. Le chauffage au gaz est donc un mode de chauffage relativement polluant ;
👉 L’électricité. On estime que le chauffage électrique émet environ 79 g de CO2/kWh ;
👉 Le biométhane qui émet 14 g de CO2 par kWh consommé ;
👉 Le bois que l’on considère comme neutre en carbone, la plupart du temps. Il émet des émissions de CO2 mais « ces dernières sont compensées par la croissance de la biomasse qui prend place par ailleurs » d’après l’Ademe. Cela passe en France, par la gestion durable des forêts.
Il existe également plusieurs types de chauffage qui influeront plus ou moins sur vos dépenses énergétiques.
Pour déterminer la consommation énergétique de votre logement, il faudra donc multiplier les émissions de CO2 par le nombre de kWh consommés dédiés au chauffage. Basez-vous sur un ratio de 100 kWh consommés par m2 de surface. Ainsi, si votre logement fait 50m2, il faudra compter 5000 kWh annuels dédiés au chauffage.
Si celui-ci est chauffé au gaz, il rejettera 1 040 000 g de CO2, soit 1040 kg par an contre 395000 pour du chauffage électrique et zéro pour du chauffage au bois avec des buches ou granulés issus de forêts durables.
Bon à savoir : Sur le papier, le chauffage électrique apparaît comme un peu plus écologique que le gaz naturel. Sachez qu’il reste un peu plus cher et que s’il rejette assez peu de CO2, le nucléaire pose d’autres problèmes. En effet, il génère des déchets radioactifs qui sont difficiles à traiter. Aujourd’hui selon la Société Française d’Énergie Nucléaire (SFEN), 7% des déchets des centrales nucléaires sont en attente d’une solution pérenne de stockage. Pour un chauffage réellement écologique, privilégiez les énergies renouvelables (biométhane au lieu du gaz naturel ou électricité verte issue des parcs photovoltaïques, hydrauliques ou éoliens).
Diminuer l’empreinte carbone du logement
Réduire l’empreinte carbone de votre logement passe par trois actions complémentaires : isoler, bien s’équiper et adopter des éco-gestes.
Effectuer des travaux de rénovation énergétique
Premier paramètre déterminant sur votre consommation d’énergie : la qualité de l’isolation thermique de votre maison ou de votre appartement. C’est d’ailleurs l’un des points soulignés dans le dernier rapport du GIEC.
En effectuant des travaux de rénovation énergétique, vous renforcez l’étanchéité de l’enveloppe de votre logement. Vous diminuez ainsi vos besoins en chaleur, ce qui vous permet de limiter vos dépenses énergétiques. Cela fera du bien à la planète et à votre porte-monnaie. Car oui, moins consommer, c’est aussi faire baisser sa facture d’électricité. 😉
Que ce soit dans le cadre d’une construction ou d’une rénovation, veillez à utiliser des matériaux de bonne qualité. Privilégiez les isolants thermiques biosourcés aux bénéfices environnementaux indéniables, comme la laine de mouton ou la ouate de cellulose.
Et pour vous aider on vous a concocté une checklist des bons réflexes pour isoler son logement durablement. Jetez-y un œil !
Opter pour un mode de chauffage performant
Second paramètre déterminant : la performance énergétique de votre équipement de chauffage.
Plus votre système de chauffage est efficace au niveau énergétique, moins il consomme. Et moins il consomme, plus il contribue à la réduction de votre facture énergétique et de votre impact sur l’environnement !
Si vous en avez la possibilité, par exemple dans le cadre de la construction d’une maison, privilégiez l’installation d’un mode de chauffage fonctionnant à l’aide d’énergies renouvelables comme le chauffage aux granulés.
Ne pas négliger les éco-gestes
Enfin, ne sous-estimez pas l’impact d’éco-gestes au quotidien.
Saviez-vous par exemple que vous pouvez réguler le chauffage en installant un thermostat connecté ou un gestionnaire d’énergie ?
Ce petit appareil permettra de faire coïncider les heures de chauffage avec votre emploi du temps. C’est une sorte d’assistant personnel, qui vous permet d’adapter au plus juste votre consommation d’énergie et donc de limiter votre consommation d’énergie.
Aujourd’hui, il existe même des thermostats connectés, qui adaptent automatiquement le chauffage en fonction de paramètres comme les prévisions météorologiques, l’heure, ou même votre géolocalisation. Que demander de plus ?
Pour faire baisser votre empreinte carbone au m2 vous pouvez également minimiser la consommation d’eau chaude en réglant votre ballon sur le mode auto. Il ne s’allumera qu’en heures creuses. Vous aurez assez d’eau pour tenir la journée et vous ferez des économies sur la facture.
Enfin, pour diminuer la consommation d’énergie de cuisson, pensez à couvrir vos casseroles sur le feu. C’est 4 fois moins d’énergie consommée pour un même plat !
Il s’agit là de petits écogestes faciles à mettre en place. Il en existe des milliers d’autres, que vous retrouverez dans notre guide se chauffer sans se ruiner !
Pour savoir comment faire diminuer l’empreinte carbone de votre logement, vous pouvez également faire un bilan carbone personnel. Prêt-e à faire le point pour sauver la planète ? 😉
Ne faites pas les choses à l’envers
Les actions évoquées ci-dessus sont à mener dans cet ordre. Pourquoi ? On peut faire un parallèle avec une casserole d’eau chaude sur le feu. Pour optimiser la cuisson, il faudra d’abord mettre un couvercle avant de gérer la puissance du feu. C’est pareil pour une maison. Afin de bien optimiser les besoins en chaleur, il faut d’abord minimiser les pertes d’énergie en isolant avec des matériaux de qualité puis trouver un système de chauffage adapté.
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