Éclairage politique : pas de révolution, mais des pas de danse au sommet de Paris sur la finance pour le climat
Le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial s’est déroulé les 22 et 23 juin 2023 au Palais Brongniart à Paris, réunissant un certain nombre de participants clés autour de la table, dont :
- Emmanuel Macron – Président de la République française ;
- Antonio Guterres – Secrétaire général des Nations Unies ;
- Kristalina Georgieva – Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) ;
- David Malpass – Président de la Banque mondiale ;
- Mathias Cormann – Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ;
- Guy Ryder – Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) ;
- Ngozi Okonjo-Iweala – Directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ;
- Tedros Adhanom Ghebreyesus – Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ;
- Filippo Grandi – Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ;
- Akinwumi Adesina – Président de la Banque africaine de développement (BAD).
Celui-ci s’est achevé avec des avancées timides, mais pas de quoi bouleverser le système financier hérité de Bretton Woods. Deux jours de discussions et une question essentielle : comment moderniser cette vieille architecture financière datant de 1944 ?
Des mesures pour aider les pays pauvres… un peu
Parmi les mesures annoncées, nous retiendrons notamment l’augmentation des financements du Fonds Monétaire International (FMI) à hauteur de 100 milliards de dollars. Oui, vous avez bien lu, 100 milliards de dollars. C’est une somme importante, mais reste à savoir si cela suffira réellement à combler les besoins des pays les plus démunis. Est-ce un coup de pouce significatif ou simplement une tape légère sur l’épaule ?
Et ce n’est pas tout ! La Banque mondiale envisage d’intégrer une clause de suspension du paiement de la dette pour les pays les plus vulnérables en cas de catastrophe. Vous vous demandez peut-être combien de pays bénéficieront de cette mesure salvatrice ? Eh bien, il s’agit de nombreux pays qui font face aux conséquences du changement climatique. Nous parlons de pays tels que la Barbade, la Zambie, et bien d’autres encore. Un bonne nouvelle pour ces nations qui luttent déjà contre les dérèglements climatiques.
Le rêve de solidarité internationale… et de Greta Thunberg en retrait
Au-delà des enjeux financiers, ce sommet avait également pour ambition de montrer que la communauté internationale est capable de dialoguer et d’agir ensemble. Nous aurions pu nous attendre à ce que Greta Thunberg, la figure emblématique de l’écologie, prenne le micro et galvanise l’audience avec son discours passionné. Or, celle-ci a choisi de se faire plus discrète. Peut-être était-elle occupée à préparer la relève, ou peut-être souhaitait-elle laisser la vedette à Vanessa Nakate, une militante ougandaise en devenir. Dans tous les cas, il est encourageant de voir de nouvelles voix émerger et prendre la parole.
Des petits pas, mais pas de révolution
La grande danse annoncée pour célébrer le commencement d’une ère financière nouvelle s’est finalement réduite à une série de pas timides. Malgré la suspension du paiement de la dette par la Banque mondiale et l’assistance des pays riches aux nations défavorisées pour se débarrasser du fioul lourd, il est clair que ces mesures sont seulement un début. Des engagements solides, des mesures contraignantes et de véritables investissements pour faire face à la crise climatique sont attendus.
Ce sommet a réussi à mettre la question climatique sous les projecteurs. Saviez-vous que ce sont principalement les pays les plus vulnérables qui émettent le moins de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale ? Pourtant, ce sont eux qui paient le prix le plus élevé des conséquences dévastatrices du changement climatique. Il est temps que les pays riches prennent leurs responsabilités et fournissent des financements conséquents pour lutter contre le changement climatique.
Récapitulatif des actions et prochaines dates
Actions mises en place :
✅ Renforcement des financements du FMI : augmentation des financements du Fonds Monétaire International à hauteur de 100 milliards de dollars pour soutenir les pays face aux impacts du changement climatique.
✅ Clause de suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe : intégration d’une clause de suspension du paiement de la dette pour les pays vulnérables en cas de catastrophe naturelle.
Actions refusées :
🔺 Système de suspension automatique du remboursement de la dette en cas de catastrophe naturelle.
Actions réabordées :
💡 Renforcement des engagements financiers des pays riches : réexamen des engagements financiers des pays riches pour établir des mesures plus contraignantes et des investissements durables.
💡 Mécanismes financiers pour soutenir les pays vulnérables : réexamen des mécanismes financiers appropriés pour soutenir l’adaptation et la résilience des pays vulnérables face au changement climatique.
Prochaines étapes :
Juillet 2023 : consultations supplémentaires sur les propositions et les engagements financiers.
Septembre 2023 : préparation des négociations internationales en vue de la mise en œuvre des mesures convenues.
Octobre 2023 : mobilisation de ressources financières pour soutenir les initiatives climatiques et la transition vers une économie durable.
Une révolution financière authentique est attendue pour répondre à l’urgence climatique. Le temps des petits pas est révolu. Dirigeants et élus, la planète attend votre réponse : seriez-vous prêts à lui accorder dans cette danse vers un avenir plus durable ?
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