En images : les crues exceptionnelles qui ont touché le Pas-de-Calais
Quelques jours seulement après le passage de la tempête Ciaran, le Pas-de-Calais connaît deux crues « historiques » sur les fleuves côtiers Aa et Liane. D’importants dégâts sont recensés dans les quelque soixante communes touchées. Le point en images.
Le Pas-de-Calais prend l’eau. Le lundi 6 novembre 2023, le département est placé en vigilance rouge par Météo France pendant 24 heures, en raison d’une « crue exceptionnelle ». « Des inondations très importantes sont possibles y compris dans les zones rarement inondées » prévenait alors l’organisme Vigicrues, chargé du suivi des cours d’eau en France. Dans la nuit, les prévisions se confirment. Deux d’entre eux, la Liane et de l’Aa sortent de leur lit sur des dizaines de kilomètres avant de submerger d’eau douce les ruelles d’une soixantaine de communes du Nord. Les crues de ces fleuves côtiers dépassent les épisodes de référence enregistrés en 2022, ce qui leur vaut d’être qualifées d’« historiques » par Météo France.
Dans la matinée du 7 novembre, le ministère de l’Intérieur fait état d’un premier bilan : plus de 1500 sapeurs-pompiers ont été mobilisés dans la gestion des inondations du Nord-Pas-de-Calais et plus de 600 interventions ont été réalisées pour porter assistance aux sinistrés. À ce jour, plusieurs centaines de maisons ont été évacuées et sept personnes ont été blessées. Pour autant, « cet épisode de crues n’est pas encore derrière nous », alerte le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu le 8 novembre. « À ce stade, la décrue n’est pas prévue avant vendredi au minimum. » La vigilance rouge pourrait être de nouveau enclenchée ce soir ou demain dans le Pas-de-Calais, compte tenu des intempéries qui continuent de toucher le département.
Si les images sont plutôt explicites quant aux conséquences des « crues », d’où tirent-elles leur origine ? Souvent confondue avec l’« inondation » qui désigne la submersion temporaire d’une zone habituellement hors d’eau, qu’elle qu’en soit l’origine, la crue est une augmentation plus ou moins durable du débit d’une rivière ou d’un fleuve. Comme le rappelle l’Office Français de la Biodiversité (OFB), ce phénomène hydrologique naturel est nécessaire à la vie des cours d’eau, celle-ci étant faite d’alternance entre les périodes de hautes eaux et les périodes de basses eaux.
Les crues se forment lorsqu’une « forte quantité de pluie tombe sur le bassin versant ». En résulte alors « une montée des eaux, plus ou moins rapide en fonction de l’intensité de la pluie, de son étendue géographique, de sa durée, mais aussi de l’état de saturation des sols ». C’est ce qu’il s’est passé du côté du Pas-de-Calais. En l’espace de 30 jours, il est tombé l’équivalent de six mois de précipitations sur le département, a indiqué M. Béchu, en soulignant que « la dernière semaine à elle seule a représenté trois mois de précipitations ». S’ajoutent à cela les tempêtes qui ont successivement frappé la zone et permis aux sols de se gorger d’eau. « Depuis trois semaines environ, il y a des vents qui viennent de l’Atlantique et qui ont conduit à une hausse du niveau de la mer, donc l’eau des fleuves a du mal à s’écouler vers la Manche », explique le climatologue Christophe Cassou au micro de France 2. Désormais, la décrue se fait attendre.
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