À l’occasion de la journée internationale des forêts, partons pour une balade virtuelle dans les forêts primaires, ces merveilleux réservoirs de biodiversité – et alliées contre le dérèglement climatique – qui recouvrent encore une partie de la planète en dépit des nombreuses menaces qui les guettent.
Il y a environ 380 millions d’années apparaissent sur Terre, les forêts. Avant l’avènement de l’espèce humaine 80 millions d’années plus tard, toutes étaient primaires. Ces vastes étendues étaient alors peuplées d’une biodiversité foisonnante. Puis Homo Sapiens a commencé à les exploiter, rapidement, intensément.
Au cours du siècle dernier, près de 80% des forêts naturelles ont été déboisées, selon le programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP). Chaque année, 15 millions d’hectares de forêts tropicales primaires sont abattus, soit une superficie équivalente à celle de la Grèce. Francis Hallé, botaniste, biologiste et spécialiste des forêts primaires, évoque régulièrement une magnifique forêt près d’Abidjan sur laquelle il a travaillé au début de sa carrière scientifique, aujourd’hui transformée en… parking de supermarché.
Si sa stricte définition ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique, une forêt est souvent dite « primaire » lorsqu’elle n’a pas été soumise à une quelconque pression humaine. Pour la FAO, c’est une « forêt naturellement régénérée d’espèces indigènes où aucune trace d’activité humaine n’est clairement visible et où les processus écologiques ne sont pas sensiblement perturbés ». Elles sont peu à ne pas être altérées par une intervention humaine, d’autant que toutes les forêts du globe sont soumises au changement climatique, dont l’origine anthropique fait l’objet d’un consensus.
Une chose est sûre : la « nature reprend ses droits » lorsque l’on cesse de l’exploiter, et en l’occurrence, de la déforester. Aussi, une forêt peut redevenir primaire au bout d’une longue période de temps : environ sept siècles pour une forêt située en zone tropicale humide, dix siècles pour les autres.
Aujourd’hui, il reste 1,11 milliard d’hectares de forêt originelle sur Terre, d’après une estimation de l’organisme des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) datant de 2020. C’est le continent américain qui en abrite le plus. Elles continuent d’absorber une partie de nos émissions de carbone et de réguler l’eau des pluies : voici dix gardiennes anciennes de la biodiversité – parmi d’autres – qui sont toujours debout dans le monde.
1. La forêt d’Amazonie, Brésil
2. La forêt primaire du Grand Ours, Canada
3. Le Bassin du Congo, République du Congo
4. La forêt primaire de Daintree, Australie
5. La forêt primaire de Bialowieza, Pologne
6. La forêt du parc de Taman Negara, Malaisie
7. La Taïga rouge, Mongolie
8. La forêt du parc de la Péninsule Olympique, États-Unis
Issue d’une grande école de commerce, Charlotte délaisse rapidement les open spaces parisiens pour s’engager dans la voie de l’indépendance. Son désir de lier pédagogie et poésie la conduit à devenir journaliste rédactrice, dans les Landes, pour des entreprises et médias engagés.
Ses passions : le cinéma animalier, les voyages en train, les lectures féministes et les jeux de mots en tout genre.