Forêts : des députés proposent un plan d’adaptation au changement climatique
Des députés de divers bords politiques ont présenté mercredi 8 novembre une proposition de loi portant sur l’adaptation des forêts au changement climatique, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.
« En dix ans, le puits de carbone des écosystèmes forestiers (système d’absorption naturel d’une partie du CO2 émis, NLDR) a été divisé par deux », a alerté la députée LFI Catherine Couturier. C’est elle qui est à l’origine de cette proposition de loi, cosignée par des députés LFI, PS, EELV, Liot et MoDem. « Les exploitations industrielles de nos forêts ne sont plus compatibles avec une gestion durable et la préservation de la biodiversité » a-t-elle ajouté. Mme Couturier invoque un « constat alarmiste » des espaces forestiers, pourtant « l’outil principal de préservation des biens communs mondiaux comme l’eau, l’air et la biodiversité ».
Pour une sylviculture irrégulière
Le texte, qui se décline en treize articles, propose de mettre en place des critères de durabilité dans la politique forestière nationale, mais également de favoriser la sylviculture irrégulière – c’est-à-dire un peuplement forestier constitué d’arbres de classes d’âge et de dimensions différentes – d’encadrer la pratique des coupes rases, de diversifier les essences pour la replantation et d’interdire le dessouchage.
« Pour que nos forêts deviennent résilientes, les scientifiques l’ont répété, il faut promouvoir une sylviculture irrégulière, c’est-à-dire une sylviculture qui prévoit la diversité des peuplements », a soutenu la députée PS Chantal Jourdan. « 30% de forêts irrégulières en 2030 et 70% en 2050 » : c’est l’objectif fixé dans le texte par les élus. Plus précisément, le texte prévoit 30% de diversification avec au moins deux essences d’arbres différentes pour toute surface en dessous de quatre hectares. Un chiffre qui monte à trois essences au-delà de cette superficie, précise Mme Jourdan.
Et une gestion forestière transparente
Pour tenir les objectifs, les élus exigent également plus de transparence sur l’ensemble des documents relatifs à la gestion forestière. Le texte fait directement suite à la mission d’information présidée par Mme Couturier, sur « l’adaptation au changement climatique de la politique forestière et (la) restauration des milieux forestiers », remis à l’Assemblée en mai dernier.
La députée Renaissance Sophie Panonacle, rapporteure de cette mission d’information, n’a pas souhaité s’associer à la proposition de loi, préférant l’élaboration d’un autre texte en partenariat « avec les acteurs publics et privés et les ministères concernés », a confirmé l’élue à l’AFP. Une situation « regrettable » selon Mme Couturier, qui espère néanmoins l’inscription de son texte au menu de l’une des prochaines semaines parlementaires, peut-être en janvier.
(Avec AFP)
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